Ce texte explore le désir de la science dé de découvrir des vérités absolues et définitives, malgré sa nature changeante et évolutive. husserl souligne la tension entre l'idée de vérité absolue et la réalité de la science, qui cherche à atteindre une connaissance universelle à travers des approximations successives. il remet en question la possibilité d'établir un systàùme de vérités absolues, tout en reconnaissant l'aspiration infinie
vrai/probable/certain
« La vie quotidienne, pour ses fins variables et relatives, peut se contenter d'évidences et de vérités relatives. La science, elle, veut des vérités variables une fois pour toutes et pour tous, définitives, et donc des vérifications nouvelles et ultimes. Si, en fait, comme elle-même doit finir par s'en convaincre, la science ne réussit pas à édifier un système de vérités absolues, si elle doit sans arrêt modifier les vérités acquises, elle obéit cependant à l'idée de vérité absolue, de vérité scientifique, et elle tend par là vers un horizon infini d'approximations qui convergent toutes vers cette idée. A l'aide de ces approximations, elle croit pouvoir dépasser la conscience naïve et aussi se dépasser infiniment elle-même. Elle croit le pouvoir aussi par la fin qu'elle se pose, à savoir l'universalité systématique de la connaissance. »
Husserl
[A] û Questions d'analyse
1) Comment la science différencie-t-elle les vérités de la vie quotidienne ?
2) Quelle est l'idée de vérité à laquelle la science obéit ?
3) Quel est l'objectif ultime de la science selon ce texte ?
4) Comment la science pense-t-elle pouvoir dépasser la conscience na��ve et elle-mêm�
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez l'idée selon laquelle la science tend vers un horizon infini d'approximations.
2) À partir des informations données, résumez l'idée principale du texte et les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Selon vous, pourquoi la science aspire-t-elle à des vérités absolues ?
Voici une possible analyse du texte :
dans ce texte, husserl compare la vie quotidienne et la science en termes de rapport à la vérité.
Il distingue trois aspects : les fins, les moyens et les enjeux de la recherche de la vérité.
- il commence par opposer les fins de la vie quotidienne et de la science.
La vie quotidienne se contente d'évidences et de vérités relatives, c'est-à-dire de connaissances suffisantes pour ses besoins pratiques et variables selon les situations.
La science, au contraire, veut des vérités absolues, c'est-à-dire des connaissances valables une fois pour toutes et pour tous, indépendantes des circonstances et des opinions.
Il s'agit donc de deux attitudes différentes face à la réalité : l'une pragmatique et relative, l'autre théorique et universelle.
- il poursuit en opposant les moyens de la vie quotidienne et de la science.
La vie quotidienne se fonde sur des évidences, c'est-à-dire sur des perceptions immédiates et non problématisées.
La science, elle, se fonde sur des vérifications, c'est-à-dire sur des expériences contrôlées et répétées qui permettent de tester les hypothèses.
Il s'agit donc de deux méthodes différentes pour accéder à la connaissance : l'une intuitive et spontanée, l'autre rationnelle et critique.
- il termine en opposant les enjeux de la vie quotidienne et de la science.
La vie quotidienne n'a pas d'enjeu épistémologique, c'est-à-dire qu'elle ne se soucie pas de la validité ou de la cohérence de ses connaissances.
La science, elle, a un enjeu épistémologique, c'est-à-dire qu'elle vise à édifier un système de vérités absolues qui rende compte de la réalité dans son ensemble.
Il s'agit donc de deux ambitions différentes pour le savoir : l'une modeste et limitée, l'autre exigeante et illimitée.
Husserl reconnaît que la science ne parvient pas à atteindre son idéal de vérité absolue, car elle doit sans cesse modifier ses théories en fonction des nouvelles découvertes.
Mais il affirme que la science obéit à cette idée de vérité absolue, qui lui sert de guide et de norme.
Il soutient que la science progresse par approximations successives qui convergent vers cette idée.
Il montre ainsi que la science dépasse la conscience na´ve, qui se contente du donné immédiat, mais aussi qu'elle se dépasse elle-même, car elle ne cesse de remettre en question ses acquis.
Il souligne enfin que la science vise l'universalité systématique de la connaissance, c'est-à-dire qu'elle cherche à unifier et à organiser tous les domaines du savoir.
Le texte de husserl présente donc une conception rationaliste et idéaliste de la science, qui s'oppose à celle de la vie quotidienne.
Il met en valeur le rôle régulateur de l'idée de vérité absolue dans la démarche scientifique.
Il défend l'idée que la science est une activité critique et créatrice qui tend vers un savoir universel.