Aristote soulàùve la question du choix judicieux, affirmant que seuls les experts dans un domaine devraient avoir le dernier mot. cependant, il reconnaà®t que dans certains cas, la masse peut être un meilleur juge si elle n'est pas trop ignorante. il souligne également que certaines réalisations peuvent être appréciées par des personnes étrangàùres à l'art en question, remettant en question l'idée selon laquelle seuls les créateurs sont les meilleurs juges de leurs Âoeuvres.
(-384--322) Est un des premiers philosophes à considérer scientifiquement et rationnellement le monde. Il a formalisé la logique et le calcul logique, il est à l'origine de la tendance scientifique à classer le monde en catégories.
genre/espèce/individu
« Le choix judicieux est l'affaire des gens de savoir : par exemple le choix d'un géomètre appartient à ceux qui sont versés dans la géométrie, et le choix d'un pilote à ceux qui connaissent l'art de gouverner un navire. Car, en admettant même que, dans certains travaux et certains arts, des profanes aient voix au chapitre, leur choix en tout cas n'est pas meilleur que celui des hommes compétents. Par conséquent, en vertu de ce raisonnement, on ne devrait pas abandonner à la masse des citoyens la haute main sur les élections de magistrats . Mais peut-être cette conclusion n'est-elle pas du tout pertinente, si la multitude à laquelle on a affaire n'est pas d'un niveau par trop bas (car, bien que chaque individu pris séparément puisse être plus mauvais juge que les gens de savoir, tous, une fois réunis en corps, ne laisseront pas d'être de meilleurs juges que ces derniers, ou du moins pas plus mauvais), et aussi parce que il y a certaines réalisations pour lesquelles leurs auteurs ne sauraient être seul juge ni même le meilleur juge : nous voulons parler de ces arts dont les productions peuvent être appréciées en connaissance de cause même par des personnes étrangères à l'art en question : ainsi la connaissance d'une maison n'appartient pas seulement à celui qui l'a construite ; mais meilleur juge encore sera celui qui l'utilise (en d'autres termes le maître de maison), et le pilote portera sur un gouvernail une meilleure appréciation qu'un charpentier, et l'invité jugera mieux un bon repas que les cuisiniers. »
Aristote
[A] û Questions dÆanalyse
1) Quel est le sujet principal du texte ?
2) Quel est le lien entre le choix judicieux et le niveau de compétence dans un domaine spécifique ?
3) Pourquoi l'auteur affirme-t-il que le choix des magistrats ne devrait pas être laissé à la masse des citoyens ?
4) Quel est l'argument de l'auteur concernant l'appréciation des réalisations dans certains arts ?
[B] û Éléments de synth��se
1) En vous basant sur les informations fournies dans le texte, expliquez ce que signifie le choix judicieux.
Voici une possible analyse du texte d'aristote :
- le texte présente un argument en faveur de la démocratie, c'est-à-dire du pouvoir de la multitude, contre l'aristocratie, c'est-à-dire le pouvoir des plus savants.
L'auteur examine d'abord une objection à la démocratie, puis il la réfute en montrant que la multitude peut être un meilleur juge que les experts dans certains domaines.
- l'objection à la démocratie repose sur l'analogie entre le choix politique et le choix technique : si le choix judicieux est l'affaire des gens de savoir, alors il faut confier le pouvoir à ceux qui sont compétents dans les affaires publiques, et non à la masse des citoyens.
L'auteur illustre cette idée par deux exemples : le choix d'un géomètre et le choix d'un pilote.
Il reconnaît que, dans certains cas, les profanes peuvent avoir voix au chapitre, mais il affirme que leur choix n'est pas meilleur que celui des experts.
- la réfutation de l'objection repose sur deux arguments : le premier est que la multitude, une fois réunie en corps, peut être plus sage que les individus isolés, même plus savants.
L'auteur suggère que la délibération collective permet de compenser les lacunes ou les erreurs de chacun, et de produire un jugement plus éclairé.
Le second argument est que certaines réalisations ne relèvent pas du seul savoir-faire de ceux qui les produisent, mais aussi de l'usage ou du plaisir de ceux qui les consomment.
L'auteur donne trois exemples : la maison, le gouvernail et le repas.
Il affirme que, dans ces cas, le meilleur juge n'est pas celui qui a construit ou fabriqué l'objet, mais celui qui l'utilise ou qui en profite.
- le texte vise à défendre la démocratie comme un régime politique fondé sur la participation et le jugement de tous les citoyens, même les moins instruits.
Il montre que le savoir technique n'est pas suffisant pour gouverner la cité, et qu'il faut aussi tenir compte de l'intérêt général et du bien commun.
Il souligne aussi que la multitude a une capacité de discernement qui peut surpasser celle des experts dans certains domaines.
Il invite donc à reconnaître la valeur de la délibération collective et de la diversité des opinions.