L'analyse :
Dans ce texte, aristote s'intéresse à la notion d'imitation et à son rapport avec le plaisir et la connaissance.
Il cherche à expliquer pourquoi les hommes aiment voir des imitations, même de choses désagréables, et quel est le rôle de l'imitation dans l'apprentissage.
Il commence par affirmer que l'imitation est naturelle aux hommes et qu'elle se manifeste dès leur enfance.
Il appuie cette thèse sur une observation empirique : l'homme se distingue des autres animaux par sa grande aptitude à l'imitation, qui lui permet d'acquérir ses premières connaissances.
Par exemple, l'enfant apprend à parler en imitant les sons qu'il entend.
Par là, aristote montre que l'imitation n'est pas une simple reproduction passive, mais une activité créatrice et intelligente.
Il poursuit en affirmant que tous les hommes prennent plaisir aux imitations, même de choses qui font peine à la vue.
Il illustre cette idée par un exemple : nous aimons contempler des images très fidèles d'animaux repoussants ou de cadavres, alors que nous n'aimons pas voir ces choses en réalité.
Il donne ensuite une raison à ce phénomène : le plaisir de voir des imitations vient du plaisir d'apprendre.
En effet, en regardant des images, nous apprenons à reconnaître ce qu'elles représentent, et nous exerçons notre faculté de jugement.
Par exemple, nous disons : "cette figure, c'est un tel".
Par là, aristote montre que l'imitation n'est pas une simple illusion, mais une source de connaissance.
Il termine en précisant que le plaisir de voir des imitations dépend de la connaissance préalable de l'objet représenté.
Si nous n'avons pas vu auparavant l'objet imité, nous ne pouvons pas apprécier l'image comme imitation, mais seulement pour d'autres qualités, comme la technique ou la couleur.
Par là, aristote montre que l'imitation n'est pas une simple décoration, mais une relation entre le signe et le référent.
Ainsi, aristote défend une conception positive de l'imitation, qu'il considère comme une activité naturelle, plaisante et instructive pour les hommes.
Il met en évidence le lien entre l'imitation et la connaissance, qui repose sur la capacité de reconnaître et de juger ce qui est représenté.
Il souligne aussi les limites de l'imitation, qui ne peut pas rendre compte de ce qui est inconnu ou invisible.
