• Marx
La critique de la religion : l'émancipation vers le bonheur réel
religion - bonheur



Le contexte :

Dans cet extrait de "introduction à  la critique de la philosophie du droit de hegel", marx expose la nécessité de critiquer la religion en tant qu'illusion du bonheur pour le peuple. il souligne que cette critique vise à  démasquer l'aliénation humaine et à  permettre à  l'homme de réfléchir, d'agir et d'élaborer sa propre réalité, afin de trouver le véritable bonheur terrestre. la religion, considérée comme une illusion, est dépassée pour que l'homme puisse graviter autour de son

L' auteur :

Marx

(1818-1883) Père fondateur du communisme, qui condamne l'appropriation privée du capital (des moyens de productions) et donc en partie la thèse de Locke. Il reprend le système de Hegel pour fonder l'idée de lutte de classes afin d'analyser par la suite les différente

Le repère :

absolu/relatif

Le texte :

« L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire, du peuple, c'est l'exigence de son bonheur réel. Exiger de renoncer aux illusions relatives à son état, c'est exiger de renoncer à une situation qui a besoin de l'illusion. La critique de la religion est donc en germe la critique de la vallée de larmes dont l'auréole est la religion. La critique a arraché les fleurs imaginaires de la chaîne, non pour que l'homme porte sa chaîne sans consolation et sans fantaisie, mais pour qu'il rejette la chaîne et cueille la fleur vivante. La critique de la religion désillusionne l'homme afin qu'il réfléchisse, qu'il agisse, qu'il élabore sa réalité, comme le fait un homme désillusionné, devenu raisonnable, afin qu'il gravite autour de son véritable soleil, La religion n'est que le soleil illusoire qui se meut autour de l'homme tant que ce dernier ne se meut pas autour de soi-même. C'est donc la tâche de l'histoire d'établir la vérité de l'ici-bas, après qu'a disparu l'au-delà de la vérité. C'est en premier lieu la tâche de la philosophie, qui est au service de l'histoire, de démasquer l'aliénation dans ses formes non sacrées, une fois démasquée la forme sacrée de l'aliénation humaine. La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre. »
Marx, Introduction à la Critique de la philosophie du Droit de Hegel

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1. Quelle est la signification de l'expression "abolition de la religion en tant que bonheur illusoire" ?
2. Comment la critique de la religion est-elle liée à la critique de la vallée de larmes ?
3. Comment la désillusion de l'homme peut-elle le pousser à agir et à élaborer sa propre réalité ?
4. En quoi la critique du ciel se transforme-t-elle en critique de la terre ?

[B] - Éléments de synth��se :
1. Expliquez la phrase : "La critique a arraché les fleurs imaginaires de la chaîne, non pour que l'homme porte sa chaîne sans consolation et sans fantaisie, mais pour qu'il rejette la chaîne et cueille la fleur vivante."
2. En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire :
1. Selon Marx, pourquoi la critique de la religion est-elle importante ?
2. À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la religion est un obstacle ou une aide pour l'épanouissement de l'homme. Justifiez votre réponse.

L'analyse :

Voici un possible développement de l'analyse du texte : dans ce texte, marx expose sa conception de la religion comme une forme d'illusion qui empêche l'homme de réaliser son bonheur réel et de se libérer de sa condition aliénée.

Il montre comment la critique de la religion doit conduire à la critique de la société et de l'histoire, et quel est le rôle de la philosophie dans ce processus.



- il commence par affirmer que la religion est un "bonheur illusoire" du peuple, c'est-à-dire qu'elle lui procure une satisfaction imaginaire qui le détourne de la recherche de son véritable bien-être.

Il s'agit donc d'une forme d'opium qui endort la conscience critique et qui maintient l'homme dans une situation d'exploitation et de misère.

La religion est ainsi présentée comme un obstacle au progrès humain, qui doit être dépassé par la raison.



- il en déduit que l'exigence du bonheur réel implique de renoncer aux illusions religieuses, qui ne sont que le reflet d'une situation qui a besoin de l'illusion pour se perpétuer.

La critique de la religion est donc le point de départ de la critique de la société, qui est comparée à une "vallée de larmes" dont la religion est l'"auréole".

Marx utilise ici des images bibliques pour souligner le contraste entre le monde terrestre, marqué par la souffrance et l'injustice, et le monde céleste, promesse d'un salut illusoire.

Il suggère ainsi que la religion est un instrument idéologique au service des dominants, qui cherchent à légitimer l'ordre établi et à dissuader les dominés de se révolter.



- il poursuit en affirmant que la critique a pour but de libérer l'homme de sa chaîne, c'est-à-dire de sa condition aliénée, qui l'empêche de réaliser son essence et sa liberté.

Il oppose les "fleurs imaginaires" de la chaîne, qui sont les consolations fictives offertes par la religion, à la "fleur vivante", qui est le symbole du bonheur réel et concret.

Il invite donc l'homme à rejeter la chaîne et à cueillir la fleur vivante, c'est-à-dire à transformer sa réalité en fonction de ses besoins et de ses désirs.

Il fait ainsi appel à l'action et à la praxis, qui sont les moyens par lesquels l'homme peut se réapproprier son existence et son histoire.



- il conclut en affirmant que la critique de la religion désillusionne l'homme afin qu'il devienne raisonnable, c'est-à-dire qu'il se fonde sur sa propre pensée et non sur des dogmes ou des autorités extérieures.

Il veut que l'homme gravite autour de son véritable soleil, c'est-à-dire qu'il se reconnaisse comme le centre et le sujet de son monde, et non comme un satellite dépendant d'un soleil illusoire, qui n'est que la projection de sa propre puissance.

Il renverse ainsi le rapport entre l'homme et la religion, en montrant que cette dernière n'est qu'une création humaine qui s'est retournée contre son créateur.

Il affirme donc que c'est à l'homme de reprendre le contrôle sur sa destinée et sur son histoire.



- il termine en indiquant que c'est la tâche de l'histoire d'établir la vérité de l'ici-bas, c'est-à-dire de dévoiler les conditions matérielles et sociales qui déterminent l'existence humaine, et non pas les illusions métaphysiques ou morales qui prétendent en rendre compte.

Il assigne également à la philosophie le rôle de démasquer les formes non sacrées d'aliénation humaine, c'est-à-dire les rapports économiques, politiques ou culturels qui entravent l'épanouissement individuel et collectif.

Il montre ainsi que la critique du ciel se transforme en critique de la terre, c'est-à-dire que la remise en cause des croyances religieuses doit conduire à la remise en cause des structures sociales inégalitaires et oppressives.

Il propose donc une vision dialectique et matérialiste de l'histoire,.