Hegel remet en question le ràïle de l'art dans notre société contemporaine, soulignant que l'art ne parvient plus à satisfaire nos besoins spirituels et est relégué à une simple représentation. selon lui, l'art nécessite désormais une approche critique et réflexive, invitant à une médiation philosophique pour comprendre sa véritable essence.
(1770-1831) Clôt le système de l'Idéalisme allemand de Kant, Fichte et Schelling en fondant un dernier système philosophique permettant d'expliquer rationnellement la Nature, l'Homme et l'Esprit. Il est à l'origine de la méthode dialectique.
universel/général/particulier/singulier
« L'art ne donne plus cette satisfaction des besoins spirituels, que des peuples et des temps révolus cherchaient et ne trouvaient qu'en lui. Les beaux jours de l'art grec comme l'âge d'or de la fin du Moyen Age sont passés. La culture réflexive de notre époque nous contraint, tant dans le domaine de la volonté que dans celui du jugement, à nous en tenir à des vues universelles d'après lesquelles nous réglons tout ce qui est particulier ; formes universelles, lois, devoirs, droits, maximes sont les déterminations fondamentales qui commandent tout. Or le goût artistique comme la production artistique exigent plutôt quelque chose de vivant, dans lequel l'universel ne figure pas sous forme de loi et de maxime, mais confonde son action avec celle du sentiment et de l'impression, de la même façon que l'imagination fait une place à l'universel et au rationnel, en les unissant à une apparence sensible et concrète. Voilà pourquoi notre époque n'est en général pas propice à l'art… Dans ces circonstances l'art, ou du moins sa destination suprême, est pour nous quelque chose du passé. De ce fait, il a perdu pour nous sa vérité et sa vie ; il est relégué dans notre représentation, loin d'affirmer sa nécessité effective et de s'assurer une place de choix, comme il le faisait jadis. Ce que suscite en nous une ūuvre artistique de nos jours, mis à part un plaisir immédiat, c'est un jugement, étant donné que nous soumettons à un examen critique son fond, sa forme et leur convenance ou disconvenance réciproque. La science de l'art est donc bien plus un besoin à notre époque que dans les temps où l'art donnait par lui-même, en tant qu'art, pleine satisfaction. L'art nous invite à la médiation philosophique, qui a pour but non pas de lui assurer un renouveau, mais de reconnaître rigoureusement ce qu'il est dans son fond. »
Hegel
[A] - Questions d'analyse
1) Comment l'art est-il perçu dans notre époque selon le texte ?
2) Quelles sont les déterminations fondamentales qui régissent notre époque selon le texte ?
3) Pourquoi l'art demande-t-il quelque chose de vivant selon le texte ?
4) Quelle est la différence entre l'universel tel qu'il est présenté dans l'art et l'universel tel qu'il est présenté dans notre époque selon le texte ?
[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "De ce fait, il a perdu pour nous sa vérité et sa vie ; il est relégué dans notre représentation, loin d'affirmer sa nécessité effective et de s'assurer une place de choix, comme il le faisait jadis."
2) En vous appuyant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] - Commentaire
1) Pourquoi la science de l'art est-elle plus nécessaire à notre époque qu'auparavant selon le texte ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte de Hegel, discutez de la place de l'art dans la société contemporaine.
Voici un possible développement de l'analyse du texte :
le texte de hegel porte sur la question de l'art et de sa place dans l'époque moderne.
L'auteur soutient que l'art a perdu sa fonction spirituelle et sa vitalité, et qu'il est devenu un objet de réflexion critique et philosophique.
Il développe son argumentation en trois étapes :
- dans le premier paragraphe, il expose le contraste entre les époques passées, où l'art répondait aux besoins spirituels des peuples, et l'époque présente, où la culture réflexive impose des normes universelles qui étouffent la sensibilité et l'imagination artistiques.
Il utilise des exemples historiques (l'art grec, le moyen age) pour illustrer son propos, et des termes opposés (particulier/universel, sentiment/maxime, apparence/loi) pour marquer la différence entre les deux conceptions de l'art.
Il conclut que notre époque n'est pas propice à l'art, ce qui implique une perte de valeur et de sens pour celui-ci.
- dans le deuxième paragraphe, il affirme que l'art est devenu pour nous quelque chose du passé, qui n'a plus de vérité ni de vie, mais qui est relégué dans notre représentation.
Il explique que notre rapport à l'art est désormais dominé par le jugement critique, qui analyse le fond et la forme des £uvres, et non plus par le plaisir immédiat ou la satisfaction spirituelle.
Il en déduit que la science de l'art est un besoin à notre époque, ce qui signifie que nous cherchons à comprendre l'art plutôt qu'à le vivre ou à le créer.
- dans le troisième paragraphe, il précise que l'art nous invite à la médiation philosophique, qui a pour but de reconnaître ce qu'il est dans son fond.
Il suggère que la philosophie peut nous aider à saisir le sens et la portée de l'art, même si elle ne peut pas lui assurer un renouveau.
Il souligne ainsi que l'art n'est pas mort, mais qu'il a changé de nature et de fonction.
L'enjeu du texte est donc de montrer que l'art a subi une transformation historique et culturelle, qui l'a fait passer d'une expression vivante et spirituelle à une manifestation rationnelle et critique.
Hegel cherche à rendre compte de ce changement sans nier la valeur de l'art, mais en reconnaissant sa spécificité et sa nécessité à chaque époque.
Il invite ainsi le lecteur à réfléchir sur le sens de l'art et sur sa relation avec la philosophie.