• Kant
La quête du bonheur et la liberté individuelle
-



Le contexte :

Dans ce texte de kant, l'auteur explore la notion de bonheur personnel et de liberté individuelle. il soutient que chacun a le droit de chercher le bonheur selon sa propre vision, tant que cela ne nuit pas à  la liberté des autres, tout en critiquant un gouvernement paternaliste qui supprime la liberté des individus en dictant leur bonheur.

L' auteur :

Kant

(1724-1804) Consacre toute son œuvre philosophique à établir les limites dans lesquelles la raison est légitime. Il va lutter contre les doctrines métaphysiques et recentrer la raison sur des connaissances plus certaines (mathématiques, physiques etc.)

Le repère :

obligation/contrainte

Le texte :

« Personne ne peut me contraindre à être heureux d'une certaine manière (celle dont il conçoit le bien-être des autres hommes) mais il est permis à chacun de chercher le bonheur dans la voie qui lui semble, à lui, être la bonne, pourvu qu'il ne nuise pas à la liberté qui peut cūxister avec la liberté de chacun selon une loi universelle possible (autrement dit, à ce droit d'autrui). - Un gouvernement qui serait fondé sur le principe de la bienveillance envers le peuple, tel que celui du père envers ses enfants, c'est-à-dire un gouvernement paternel, où par conséquent les sujets, tels des enfants mineurs incapables de décider de ce qui leur est vraiment utile ou nuisible, sont obligés de se comporter de manière uniquement passive, afin d'attendre uniquement du jugement du chef de l'État la façon dont ils doivent être heureux, et uniquement de sa bonté qu'il le veuille également, - un tel gouvernement, dis-je, est le plus grand despotisme que l'on puisse concevoir (constitution qui supprime toute liberté des sujets qui, dès lors, ne possèdent plus aucun droit). »
Kant

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1) Selon le texte, pourquoi personne ne peut contraindre quelqu'un à être heureux d'une certaine mani��re ?
2) Quelle est la condition pour que chacun puisse chercher le bonheur selon sa propre voie ?
3) Comment le texte définit-il la liberté qui peut coexister avec la liberté de chacun ?
4) Quelle est la conséquence si un gouvernement est fondé sur le principe de la bienveillance envers le peuple, tel que celui du p��re envers ses enfants ?

[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "Un tel gouvernement, dis-je, est le plus grand despotisme que l'on puisse concevoir."

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte de kant :

- le texte traite de la question du bonheur et de la liberté dans le cadre d'un gouvernement.

L'auteur oppose deux conceptions du rapport entre le pouvoir et les sujets : l'une fondée sur la contrainte et l'autre sur le respect de la liberté individuelle.



- dans la première partie du texte (de "personne ne peut me contraindre" à "ce droit d'autrui"), kant affirme le principe de la liberté de chacun de chercher le bonheur selon sa propre conception, à condition de ne pas nuire à la liberté des autres.

Il s'agit d'un principe de droit naturel, fondé sur la raison, qui permet à chaque individu d'exercer son autonomie et sa dignité.

Kant défend ainsi une conception libérale du bonheur, qui repose sur le choix éclairé et responsable de chacun, sans ingérence du pouvoir.



- dans la seconde partie du texte (de "un gouvernement qui serait fondé" à la fin), kant critique le modèle opposé, celui d'un gouvernement paternaliste, qui prétend savoir ce qui est bon pour le peuple et qui l'oblige à se conformer à sa volonté.

Il s'agit d'un principe de bienveillance arbitraire, fondé sur le sentiment, qui réduit les sujets à des enfants mineurs, incapables de décider par eux-mêmes.

Kant dénonce ainsi une conception tyrannique du bonheur, qui repose sur la soumission passive et aveugle à l'autorité, sans respect des droits des individus.



- le texte vise donc à montrer que le bonheur ne peut être imposé par le pouvoir, mais qu'il doit être recherché librement par chacun, dans le cadre d'un ordre juridique qui garantit la coexistence pacifique des libertés.

Kant défend ainsi l'idée que le bonheur est une affaire personnelle et rationnelle, qui ne dépend pas du hasard ou de la volonté d'autrui, mais de l'usage de sa propre raison.

Il s'oppose ainsi aux conceptions qui font du bonheur une affaire collective et sentimentale, qui dépend du sort ou de la bienveillance d'un chef.