Dans ce passage extrait du "paradoxes des stoÂïciens" de cicéron, l'auteur explore la notion de liberté. selon lui, un individu est véritablement libre s'il vit selon sa volonté, en suivant le devoir et en respectant les lois non pas par crainte, mais par conviction. en maà®trisant ses décisions et en se tenant responsable de ses actes, le sage atteint une liberté totale, indépendante des circonstances extérieures.
principe/cause/fin
« Le sage seul est libre. Qu'est-ce, en effet, que la liberté ? Le pouvoir de vivre comme on veut ! Qui donc vit comme il veut sinon celui qui suit le droit chemin, qui trouve son plaisir dans le devoir, qui a examiné et prévu un plan de vie, qui n'obéit pas seulement aux lois par crainte, mais qui les observe et les respecte parce qu'il juge cette attitude la plus salutaire ; celui qui ne dit rien, ne fait rien, enfin ne pense rien que de son propre mouvement et de son propre gré, celui dont toutes les décisions et tous les actes trouvent en lui-même leur principe et leur fin, qui ne laisse rien prévaloir sur sa volonté et sur son jugement ; celui devant qui la Fortune même, à qui l'on attribue un très grand pouvoir, recule, s'il est vrai, comme l'a dit un sage poète, que �oece sont ses propres mūurs qui façonnent à chacun sa fortune” ? Au sage seul échoit donc la chance de ne rien faire malgré lui, rien à regret, rien par contrainte. »
Cicéron, Paradoxes des stoïciens
[A] - Questions d'analyse
1) Selon l'auteur, qui est le seul à être libre ?
2) Comment l'auteur définit-il la liberté ?
3) Quelles sont les caractéristiques de celui qui vit comme il veut, selon l'auteur ?
4) Pourquoi l'auteur affirme-t-il que la Fortune recule devant le sage ?
[B] - Éléments de synth��se
1) Que signifie la phrase "Au sage seul échoit donc la chance de ne rien faire malgré lui, rien à regret, rien par contrainte" ?
2) En vous aidant des éléments précédents, de quoi parle l'auteur dans ce texte et quelle est son argumentation ?
[C] - Commentaire
1) Pourquoi l'auteur affirme-t-il que le sage est le seul à être libre ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la liberté selon Cicéron est accessible à tous.
Voici un exemple de développement possible :
l'auteur du texte, cicéron, défend la thèse selon laquelle le sage seul est libre.
Il commence par donner sa définition de la liberté : le pouvoir de vivre comme on veut.
Il s'agit donc d'une conception subjective et volontariste de la liberté, qui ne dépend pas des circonstances extérieures, mais de la conformité de la vie à la volonté.
Ensuite, il précise les conditions nécessaires pour vivre comme on veut.
Il faut suivre le droit chemin, c'est-à-dire la raison et la vertu, qui sont les guides du sage sto´cien.
Il faut aussi trouver son plaisir dans le devoir, c'est-à-dire ne pas être esclave des passions ou des désirs, mais se satisfaire de ce qui est conforme à la nature.
Il faut encore avoir examiné et prévu un plan de vie, c'est-à-dire avoir une cohérence et une constance dans ses choix et ses actions.
Il faut enfin respecter les lois non par crainte, mais par conviction, c'est-à-dire reconnaître leur légitimité et leur utilité pour le bien commun.
Par ces conditions, cicéron montre que le sage est libre non pas parce qu'il fait ce qu'il veut, mais parce qu'il veut ce qu'il fait.
Il n'y a pas de contradiction entre sa volonté et son devoir, entre sa raison et sa nature, entre son intérêt et celui des autres.
Il n'est pas soumis aux aléas de la fortune, c'est-à-dire aux événements imprévisibles ou indésirables, car il sait les accepter avec sérénité et les intégrer à son plan de vie.
Il n'est pas non plus influencé par l'opinion ou la coutume, car il suit son propre jugement et sa propre conscience.
Ainsi, cicéron défend une conception de la liberté comme autonomie et comme sagesse.
Il s'oppose à l'idée que la liberté serait le fait de pouvoir faire tout ce que l'on veut sans contrainte ni limite.
Il affirme que la vraie liberté est celle qui résulte d'un travail sur soi-même, d'une maîtrise de ses passions, d'une conformité à la raison et à la vertu.
Il invite donc à rechercher la liberté non pas dans le changement des circonstances extérieures, mais dans le perfectionnement de son âme.