Dans cette lettre sur la vertu, rousseau explore l'idée que notre moralité est intrinsàùquement liée à nos relations avec autrui. il souligne comment la société faà§onne nos penchants, besoins et désirs, mais nous exhorte à reconnaà®tre notre existence en tant que partie d'un tout plus grand, oàû notre bien-être dépend de la conservation collective. rousseau met en évidence l'importance de l'interdépendance humaine et la nécessité de redéfinir notre bonté en accord avec cette réalité.
(1712-1778) Repense les structures de la société et de l'éducation à son époque. Son effort philosophique vise à unifier sous une même pensée la relation qu'ont les hommes entre eux dans la société, l'effet de la société moderne sur ces derniers, et la source de cette relation.
identité/égalité/différence
« Il me semble, premièrement, que tout ce qu'il y a de moral en moi-même a toujours ses relations hors de moi ; que je n'aurais ni vice ni vertu si j'avais toujours vécu seul, et que je serais bon seulement de cette bonté absolue qui fait qu'une chose est ce qu'elle doit être par sa nature. Je sens aussi que j'ai maintenant perdu cette bonté naturelle, par l'effet d'une multitude de rapports artificiels, qui sont l'ouvrage de la société et qui m'ont pu donner d'autres penchants, d'autres besoins, d'autres désirs, d'autres moyens de les satisfaire, nuisibles à la conservation de ma vie ou à la constitution de ma personne, mais conformes aux vues particulières que je me suis faites et aux passions factices que je me suis données. Il suit de là qu'il faut me considérer à présent comme existant d'une autre manière et m'approprier, pour ainsi dire, une autre sorte de bonté convenable à cette nouvelle existence. aujourd'hui que ma vie, ma sûreté, ma liberté, mon bonheur dépendent du concours de mes semblables, il est manifeste que je ne dois plus me regarder comme un être individuel et isolé, mais comme partie d'un grand tout, comme membre d'un plus grand corps, de la conservation duquel dépend absolument la mienne, et qui ne saurait être mal ordonné que je ne me ressente de ce désordre. (Ainsi l'identité de nature, la faiblesse commune, les besoins mutuels et la société qu'ils ont rendue nécessaire, me donnent des devoirs et des droits communs à tous les hommes.) Je tiens à ma patrie, au moins par mes besoins ; ma patrie, à son tour, tient par les siens à quelque autre pays, et tout est soumis plus ou moins à cette universelle dépendance. Voilà des vérités qu'on sent plutôt qu'on ne les prouve, et que je me dispenserais d'éclaircir si je comptais autant sur votre bonne foi que sur vos lumières. »
Rousseau, Lettre sur la vertu (1757)
[A] û Questions dÆanalyse
1) Quel est le lien entre la moralité de l'individu et les relations extérieures ?
2) Comment le narrateur explique-t-il qu'il a perdu sa bonté naturelle ?
3) Quels sont les effets des rapports artificiels créés par la société sur l'individu ?
4) En quoi l'existence de l'individu est-elle différente maintenant par rapport à une existence solitaire ?
[B] û Éléments de synth��se
Dans ce texte, rousseau s'interroge sur la notion de bonté et sur les rapports entre la morale et la société.
Il distingue deux sortes de bonté : l'une naturelle, qui dépend de la conformité à la nature, et l'autre sociale, qui dépend des relations avec les autres hommes.
Il expose les raisons qui le conduisent à adopter cette distinction et les conséquences qui en découlent pour sa conception de la vertu.
- il commence par affirmer que tout ce qu'il y a de moral en lui a toujours ses relations hors de lui, c'est-à-dire qu'il n'aurait ni vice ni vertu s'il avait toujours vécu seul.
Il montre ainsi que la morale n'est pas une donnée innée, mais qu'elle résulte de l'interaction avec autrui.
Il se réfère à sa propre expérience pour appuyer son propos, en disant qu'il sent qu'il a perdu sa bonté naturelle par l'effet de la société, qui lui a donné des penchants, des besoins, des désirs et des moyens artificiels, nuisibles à sa vie ou à sa personne.
Il oppose donc la bonté naturelle, qui est liée à la préservation de soi, à la bonté sociale, qui est liée à la satisfaction de ses intérêts particuliers.
Il en conclut qu'il faut le considérer comme existant d'une autre manière et lui approprier une autre sorte de bonté convenable à cette nouvelle existence.
Il introduit ainsi la notion de relativité de la bonté, qui dépend du mode d'existence de l'individu.
- il poursuit en expliquant que sa vie, sa s¹reté, sa liberté et son bonheur dépendent du concours de ses semblables, ce qui implique qu'il ne doit plus se regarder comme un être individuel et isolé, mais comme partie d'un grand tout, comme membre d'un plus grand corps.
Il souligne ainsi l'importance de la société pour l'homme, qui ne peut pas se passer des autres pour vivre et être heureux.
Il montre aussi que sa conservation personnelle dépend de la conservation du corps social, qui ne saurait être mal ordonné sans qu'il en souffre.
Il établit donc un lien entre la bonté sociale et l'ordre social, qui sont nécessaires pour le bien-être de chacun.
Il invoque ensuite l'identité de nature, la faiblesse commune, les besoins mutuels et la société qu'ils ont rendue nécessaire pour fonder des devoirs et des droits communs à tous les hommes.
Il pose ainsi les principes d'une morale universelle, fondée sur la nature humaine et sur la solidarité entre les hommes.
Il affirme enfin qu'il tient à sa patrie par ses besoins, et que sa patrie tient par les siens à quelque autre pays, ce qui exprime l'idée d'une dépendance universelle entre les hommes et les nations.
Il reconnaît que ces vérités sont plus intuitives que démontrées, et qu'il compte sur la bonne foi et les lumières de son interlocuteur pour les admettre.
- il termine en affirmant que ces vérités sont nécessaires pour comprendre ce qu'est la vertu, qui est le sujet de sa lettre.
Il suggère ainsi que la vertu n'est pas une qualité absolue, mais qu'elle varie selon les circonstances et les situations.
Il laisse entendre que la vertu consiste à concilier la bonté naturelle et la bonté sociale, en respectant les droits et les devoirs communs à tous les hommes, tout en préservant sa vie et sa liberté.
En conclusion, rousseau propose une réflexion sur la bonté et la vertu, qui sont liées à la nature humaine et à la société.
Il oppose deux sortes de bonté : l'une naturelle, qui est conforme à la nature, et l'autre sociale, qui est conforme aux intérêts particuliers.
Il montre que l'homme doit trouver un équilibre entre ces deux bontés, en tenant compte des besoins mutuels et des droits communs qui fondent une morale universelle.
Il affirme que la vertu est relative au mode.