• Alain
La puissance des croyances dans notre réalité
conscience - vérité



Le contexte :

Ce texte d'alain explore la relation entre nos croyances et notre réalité. il souligne que nos pensées et nos attentes peuvent influencer nos expériences. que ce soit dans nos relations avec les autres, notre perception de nous-mêmes ou notre vision du monde, nos croyances peuvent faà§onner notre réalité, nous incitant à  croire en la puissance de nos convictions et à  donner avant de recevoir.

L' auteur :

Alain

(1868-1951) Il effectue un mouvement de retour au Cartésianisme en niant l'inconscient Freudien, selon lui ce dernier doit être réduit aux pulsions du corps opposées à la rationalité de l'Esprit.

Le repère :

croire/savoir

Le texte :

« Je puis vouloir une éclipse, ou simplement un beau soleil qui sèche le grain, au lieu de cette tempête grondeuse et pleureuse, je puis, à force de vouloir, espérer et croire enfin que les choses iront comme je veux ; mais elles vont leur train. D'où je vois bien que ma prière est d'un nigaud. Mais quand il s'agit de mes frères les hommes, ou de mes sūurs les femmes, tout change. Ce que je crois finit souvent par être vrai. Si Je me crois haï, je serai haï ; pour l'amour de même. Si je crois que l'enfant que j'instruis est incapable d'apprendre, cette croyance écrite dans mes regards et dans mes discours le rendra stupide, au contraire, ma confiance et mon attente est comme un soleil qui mûrira les fleurs et les fruits du petit bonhomme. Je prête, dites-vous, à la femme que j'aime, des vertus qui elle n'a point, mais si elle sait que je crois en elle, elle les aura. Plus ou moins, mais il faut essayer ; il faut croire. Le peuple, méprisé, est bientôt méprisable, estimez-le, il s'élèvera. La défiance a fait plus d'un voleur ; une demi-confiance est comme une injure ; mais si je savais la donner toute, qui donc me tromperait ? Il faut donner d'abord. »
Alain

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment Alain décrit-il le pouvoir de la croyance dans ce texte ?
2) En quoi la croyance en soi-même et en autrui diff��re-t-elle de la pri��re selon Alain ?
3) Quelle est la relation entre la croyance et le comportement des individus, selon Alain ?
4) Comment Alain caractérise-t-il l'impact de la confiance envers le peuple et ses conséquences ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Le peuple, méprisé, est bient��t méprisable, estimez-le, il s'él��vera."
2) En vous appuyant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les arguments qui la soutiennent.

[C] û Commentaire
1) Alain affirme que la croyance en autrui peut influencer leur comportement. Selon vous, cette idée est-elle applicable dans toutes les situations de la vie ?
2) À la lumi��re de vos connaissances en philosophie et en éducation, discutez de l'importance de la confiance et de la croyance en soi et en autrui dans la formation des individus et des sociétés.

L'analyse :

Dans ce texte, alain expose sa thèse sur le pouvoir de la croyance sur les relations humaines.

Il oppose deux types de situations : celles où la croyance est vaine et celles où elle est efficace.



- il commence par donner des exemples de situations où la croyance ne change rien à la réalité : vouloir une éclipse ou un beau soleil ne suffit pas à modifier le cours des phénomènes naturels.

Il utilise des termes péjoratifs comme "nigaud", "grondeuse" ou "pleureuse" pour montrer le caractère déraisonnable et impuissant de cette forme de croyance.

Il conclut que "les choses vont leur train", c'est-à-dire qu'elles suivent des lois indépendantes de notre volonté.



- il introduit ensuite un contraste avec la conjonction "mais" pour passer à un autre type de situations : celles où la croyance a une influence sur les êtres humains.

Il affirme que "ce que je crois finit souvent par être vrai" et il donne plusieurs exemples pour illustrer son propos : la haine, l'amour, l'éducation, la vertu, l'estime, la confiance.

Il montre que la croyance peut avoir des effets positifs ou négatifs selon qu'elle est fondée sur le mépris ou sur l'espérance.

Il utilise des termes valorisants comme "soleil", "fleurs", "fruits" ou "s'élèvera" pour souligner le pouvoir créateur de la croyance bienveillante.



- il termine par une injonction à croire en autrui, à lui prêter des qualités, à lui donner sa confiance.

Il pose une question rhétorique qui suggère que la croyance sincère et généreuse est le meilleur moyen d'éviter la tromperie.

Il résume sa thèse en affirmant qu'"il faut donner d'abord".

On peut donc dire que ce texte est un plaidoyer pour la croyance comme facteur de transformation sociale.

Alain défend l'idée que notre rapport aux autres dépend en grande partie de ce que nous pensons d'eux et que nous pouvons les aider à se réaliser en leur manifestant notre estime et notre confiance.

Il oppose ainsi deux conceptions de la croyance : l'une qui relève de l'illusion et qui est impuissante face à la réalité, l'autre qui relève de l'action et qui est capable de modifier la réalité.