• Schopenhauer
Le droit de punir et le contrat social
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Le contexte :

Dans cet extrait, schopenhauer aborde la question du droit de punir en dehors de l'état. selon lui, ce droit n'existe que grà¢ce à  la loi positive qui fixe des peines en prévision des transgressions. cette loi, sanctionnée et reconnue par tous les citoyens, repose sur un contrat commun visant à  prévenir les violations des droits d'autrui.

L' auteur :

Schopenhauer

(1788-1860) Philosophe allemand influent, célèbre pour sa vision pessimiste de la vie. Il a développé une métaphysique basée sur la volonté et la représentation, affirmant que la souffrance est inévitable. Il a également exploré les notions de la volonté de vivre et la recherche du bonheur à travers la philosophie de l'art.

Le repère :

en fait/en droit

Le texte :

« Il est certain qu’en dehors de l’E?tat il n’y a pas de droit de punir. Il n’y a de droit de punir que fonde? sur la loi positive ; c’est elle qui, en pre?vision de la transgression, a fixe? une peine, destine?e a? menacer celui qui serait tente?, et a? jouer en lui le ro?le d’un motif capable de tenir en e?chec tous les motifs de la tentation. Cette loi positive , il faut la conside?rer comme sanctionne?e et reconnue par tous les citoyens de l’Etat. Elle a donc pour base un contrat commun, que tous se sont oblige?s a? maintenir en toute occasion, qu’il s’agisse soit d’imposer le cha?timent, soit de le recevoir ; par suite, on est en droit d’exiger d’un citoyen qu’il accepte le cha?timent. On le voit, le but imme?diat du cha?timent, conside?re? dans un cas donne?, c’est l’accomplissement de ce contrat qu’on nomme la loi. Or, la loi, elle, ne peut avoir qu’un but : de?tourner chacun, par la crainte, de toute violation du droit d’autrui ; car c’est pour e?tre a? l’abri de toute agression injuste, que chacun des contractants s’est uni aux autres dans l’E?tat, a renonce? a? toute entreprise injuste, et a consenti aux charges qu’exige l’entretien de l’E?tat. »
Schopenhauer, Le Monde comme volonte? et comme repre?sentation (1819)

Les questions :


1. Quel est le droit qui permet de punir ?
2. Qu'est-ce qui fonde le droit de punir ?
3. Pourquoi la peine est-elle fixée en prévision de la transgression ?
4. En quoi la loi positive est-elle sanctionnée et reconnue par tous les citoyens de l'Etat ? B - Eléments de synth��se :
1. Que signifie le contrat commun évoqué dans le texte ?
2. Quel est le but du châtiment et de la loi selon Schopenhauer ? C - Commentaire :
1. Peut-on envisager d'autres fondements possibles pour le droit de punir ? Justifiez votre réponse.

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte de schopenhauer : dans ce texte, schopenhauer expose sa conception du droit de punir, c'est-à-dire du pouvoir légitime de l'etat d'infliger des peines aux transgresseurs de la loi.

Il s'agit de montrer que le châtiment n'est pas une vengeance arbitraire, mais une conséquence nécessaire du contrat social qui fonde l'etat et le droit.



- il commence par affirmer que le droit de punir n'existe qu'à l'intérieur de l'etat, et qu'il repose sur la loi positive (1), c'est-à-dire la loi écrite et promulguée par l'autorité souveraine.

Il explique que la loi a pour fonction de fixer à l'avance les peines correspondant aux infractions, afin de dissuader les citoyens de céder à la tentation de violer le droit d'autrui.

Il s'appuie sur le principe selon lequel les hommes sont mus par des motifs, c'est-à-dire des raisons d'agir, et que la crainte du châtiment peut être un motif plus fort que le désir de nuire.



- il poursuit en affirmant que la loi positive doit être considérée comme acceptée et reconnue par tous les citoyens, car elle repose sur un contrat commun, c'est-à-dire un accord volontaire et réciproque entre les individus pour former une société civile.

Il en déduit que le droit de punir implique un devoir d'obéissance de la part des citoyens, qui doivent respecter la loi et accepter le châtiment en cas de transgression.

Il s'appuie sur le principe selon lequel les hommes sont liés par les engagements qu'ils ont pris, et que le contrat social est un engagement mutuel et permanent.



- il termine en affirmant que le but immédiat du châtiment est l'accomplissement du contrat social, qui se nomme la loi.

Il précise que la loi n'a qu'un seul but : prévenir les violations du droit d'autrui, en instaurant un climat de sécurité et de justice.

Il s'appuie sur le principe selon lequel les hommes sont entrés dans l'etat pour se protéger des agressions injustes, et qu'ils ont renoncé à leur liberté naturelle pour bénéficier des avantages de l'ordre civil.

On peut donc dire que schopenhauer défend une conception rationaliste et contractualiste du droit de punir, qui repose sur l'idée d'un contrat social entre les hommes, qui leur impose des obligations et leur garantit des droits.

Il s'oppose ainsi aux conceptions qui font du châtiment une manifestation de la volonté arbitraire ou de la violence du pouvoir.

Il cherche à montrer que le châtiment est une condition nécessaire au maintien de la paix et de la justice dans la société.