Cournot souligne le génie nécessaire pour découvrir la simplicité cachée derriàùre les phénomàùnes quotidiens. il critique les philosophes qui ont négligé l'expérience numérique et quantitative, et encourage la recherche systématique de lois mathématiques fondamentales dans la nature.
(1801 - 1877) Antoine Augustin Cournot, économiste et mathématicien français du XIXe siècle, philosophe de la science économique. Il se démarque en introduisant des concepts mathématiques dans l'analyse économique, jetant ainsi les bases de l'économie mathématique moderne.
analyse/synthèse
« Ce qui exigeait un génie vraiment supérieur, c'était de chercher et de découvrir dans les phénomènes les plus vulgaires, dans la chute d'une pierre, dans les balancements d'une lampe suspendue, ce que tant de philosophes, tant de docteurs, tant de raisonneurs sur les choses divines et humaines avaient eu sous les yeux depuis des milliers d'années, sans songer qu'il y eût là quelque chose à chercher et à découvrir. De tout temps le genre humain avait senti le besoin de l'observation et de l'expérience, avait vécu d'observations bien ou mal conduites, rattachées tant bien que mal à des théories plus ou moins aventureuses : mais l'expérience précise, numérique, quantitative, et surtout l'expérience indirecte qui utilise les relations mathématiques pour mesurer, à l'aide de grandeurs sur lesquelles nos sens et nos instruments ont prise, d'autres grandeurs insaisissables directement, à cause de leur extrême grandeur ou de leur extrême petitesse, voilà ce dont les plus doctes n'avaient pas l'idée. On ne songeait pas à diriger systématiquement l'expérience, de manière à forcer la Nature à livrer son secret, à dévoiler la loi mathématique, simple et fondamentale, qui se dérobe à la faiblesse de nos sens ou que masque la complication des phénomènes. »
Cournot
[A] - Questions d'analyse
1) Quels sont les phénom��nes mentionnés dans le texte qui ont été négligés par les philosophes et les docteurs pendant des milliers d'années ?
2) Quelle est la différence entre l'observation précise et l'observation bien ou mal conduite dont parle l'auteur ?
3) En quoi consiste l'expérience indirecte mentionnée dans le texte ?
4) Quelle est la raison pour laquelle les plus doctes n'avaient pas l'idée d'utiliser des relations mathématiques pour mesurer des grandeurs insaisissables ?
[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi consiste la méthode proposée par l'auteur pour découvrir la loi mathématique qui se dérobe à nos sens.
2) En vous basant sur les informations du texte, résumez l'idée principale de l'auteur et les obstacles auxquels les philosophes et les docteurs ont été confrontés.
[C] - Commentaire
1) Selon vous, pourquoi l'expérience précise et l'utilisation des relations mathématiques ont-elles été négligées pendant des milliers d'années ?
2) À la lumi��re des idées présentées dans le texte de Cournot, expliquez l'importance de la méthode scientifique dans la compréhension des phénom��nes naturels.
Voici un possible développement de l'analyse du texte :
le texte de cournot vise à montrer la supériorité du génie scientifique de galilée, qui a su découvrir des lois mathématiques cachées dans les phénomènes les plus communs.
L'auteur procède par contraste entre la méthode de galilée et celle des philosophes et des docteurs antérieurs, qu'il juge insuffisante et superficielle.
Dans la première phrase, cournot souligne le caractère exceptionnel de la démarche de galilée, qui a su chercher et découvrir ce que personne n'avait vu avant lui dans des phénomènes apparemment banals, comme la chute d'une pierre ou le balancement d'une lampe.
Il met en valeur la capacité d'étonnement et de curiosité du savant, qui ne se contente pas de l'apparence des choses, mais cherche à en comprendre la raison profonde.
Il oppose ainsi le génie supérieur de galilée à la routine et à l'ignorance des autres penseurs, qui n'ont pas songé à interroger la nature sur ces phénomènes.
Dans la deuxième phrase, cournot reconnaît que le genre humain a toujours eu besoin de l'observation et de l'expérience pour vivre et pour penser, mais il critique la manière dont ces moyens ont été employés par les anciens.
Il leur reproche de ne pas avoir conduit leurs observations avec précision, rigueur et quantification, et de ne pas avoir relié leurs expériences à des théories solides et cohérentes.
Il leur reproche aussi de ne pas avoir su utiliser l'expérience indirecte, c'est-à-dire le recours aux relations mathématiques pour mesurer des grandeurs qui échappent à nos sens ou à nos instruments, comme l'infiniment grand ou l'infiniment petit.
Il montre ainsi que les anciens se sont limités à une expérience sensible et qualitative, qui ne permet pas d'accéder à la vérité scientifique.
Dans la troisième phrase, cournot expose la méthode révolutionnaire de galilée, qui consiste à diriger systématiquement l'expérience pour contraindre la nature à révéler son secret, c'est-à-dire la loi mathématique simple et fondamentale qui régit les phénomènes.
Il met en évidence le rôle actif et inventif du savant, qui ne se contente pas de subir passivement les impressions sensibles, mais qui les organise et les interprète selon un langage rationnel et universel.
Il montre ainsi que galilée a su dépasser les obstacles que la faiblesse de nos sens ou la complexité des phénomènes opposent à la connaissance.
En conclusion, on peut dire que le texte de cournot est un éloge du génie scientifique de galilée, qui a su inaugurer une nouvelle méthode d'investigation de la nature, fondée sur l'expérience précise, numérique et indirecte, et sur la recherche des lois mathématiques cachées derrière les apparences sensibles.
L'auteur oppose cette méthode à celle des anciens philosophes et docteurs, qu'il juge imprécise, qualitative et superficielle.
Il met ainsi en valeur le progrès scientifique accompli par galilée, qui a permis de faire évoluer notre conception de la nature et de la connaissance.