• Pascal
L'acceptation de la vérité et l'injustice de la tromperie
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Le contexte :

Dans cet extrait des pensées de pascal, l'auteur soulàùve la question de l'acceptation de la vérité et de l'injustice de la tromperie. il invite à  ne pas se vexer lorsque les autres nous jugent pour nos imperfections, car cela nous aide à  nous libérer de notre ignorance. pascal remet en question notre tendance à  préférer que les autres se trompent en notre faveur plutàït que de connaà®tre la vérité sur nous-mêmes.

L' auteur :

Pascal

(1623 - 1662) Blaise Pascal, mathématicien, physicien, et philosophe du XVIIe siècle. Son œuvre est une exploration de la condition humaine, de la foi religieuse et de la raison. Pascal défend la religion chrétienne dans un contexte de scepticisme croissant à son époque : il examine la rationalité de croire en Dieu.

Le repère :

vrai/probable/certain

Le texte :

« Nous ne voulons pas que les autres nous trompent : nous ne trouvons pas juste qu’ils veuillent e?tre estime?s de nous plus qu’ils ne me?ritent : il n’est donc pas juste aussi que nous les trompions et que nous voulions qu’ils nous estiment plus que nous ne me?ritons. Ainsi, lorsqu’ils ne de?couvrent que des imperfections et des vices que nous avons en effet, il est visible qu’ils ne nous font point de tort, puisque ce ne sont pas eux qui en sont cause, et qu’ils nous font un bien, puisqu’ils nous aident a? nous de?livrer d’un mal, qui est l’ignorance de ces imperfections. Nous ne devons pas e?tre fa?che?s qu’ils les connaissent, et qu’ils nous me?prisent, �tant juste , et qu’ils nous connaissent pour ce que nous sommes, et qu’ils nous me?prisent, si nous sommes me?prisables. Voila? les sentiments qui nai?traient d’un cūur qui serait plein d’e?quite? et de justice. Que devons-nous donc dire du no?tre, en y voyant une disposition toute contraire ? Car n’est-il pas vrai que nous hai?ssons la ve?rite? et ceux qui nous la disent, et que nous aimons qu’ils se trompent a? notre avantage, et que nous voulons e?tre estime?s d’eux autres que  nous ne sommes en effet ? »
Pascal, Pense?es (1670)

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Quelle est l'idée principale de ce texte de Pascal ?
2) Que signifie le fait de vouloir être estimé par les autres plus que ce que nous méritons ?
3) Comment l'auteur explique-t-il que lorsque les autres découvrent nos imperfections, cela ne nous fait pas de tort ?
4) Quelle est la disposition du c�oeur que Pascal consid��re comme étant pleine d'équité et de justice ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Nous ne voulons pas que les autres nous trompent : nous ne trouvons pas juste quÆils veuillent être estimés de nous plus quÆils ne méritent : il nÆest donc pas juste aussi que nous les trompions et que nous voulions quÆils nous estiment plus que nous ne méritons."

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte de pascal : le texte est un extrait des pensées, un recueil d'écrits posthumes de pascal, qui visait à défendre le christianisme et à montrer la misère de l'homme sans dieu.

Le texte aborde la question de la justice et de la vérité, et dénonce l'attitude orgueilleuse et hypocrite des hommes qui refusent de reconnaître leurs défauts et qui cherchent à se faire valoir aux yeux des autres.

Dans un premier temps, l'auteur expose le principe de réciprocité qui devrait régir les rapports humains : "nous ne voulons pas que les autres nous trompent : nous ne trouvons pas juste quæils veuillent être estimés de nous plus quæils ne méritent : il næest donc pas juste aussi que nous les trompions et que nous voulions quæils nous estiment plus que nous ne méritons.

" il s'agit d'un raisonnement par analogie, qui repose sur l'idée que ce que nous n'acceptons pas pour nous-mêmes, nous ne devons pas le faire aux autres.

L'auteur utilise le terme "juste" pour qualifier ce qui est conforme à la raison et à la morale.

Il implique que la justice exige de respecter la vérité et de ne pas chercher à tromper autrui sur sa valeur réelle.

Dans un deuxième temps, l'auteur montre que ceux qui nous révèlent nos imperfections et nos vices ne nous font pas de tort, mais au contraire un bien : "ainsi, lorsquæils ne découvrent que des imperfections et des vices que nous avons en effet, il est visible quæils ne nous font point de tort, puisque ce ne sont pas eux qui en sont cause, et quæils nous font un bien, puisquæils nous aident à nous délivrer dæun mal, qui est læignorance de ces imperfections.

Nous ne devons pas être fâchés quæils les connaissent, et quæils nous méprisent, étant juste(1), et quæils nous connaissent pour ce que nous sommes, et quæils nous méprisent, si nous sommes méprisables.

" il s'agit d'un raisonnement par conséquence, qui repose sur l'idée que la connaissance de soi est une condition nécessaire pour s'améliorer et se rapprocher de dieu.

L'auteur utilise le terme "visible" pour souligner l'évidence de son propos.

Il implique que la vérité est libératrice et que le mépris des autres n'est que le reflet de notre propre indignité.

Dans un troisième temps, l'auteur dévoile la disposition contraire qui anime le c£ur des hommes : "que devons-nous donc dire du nôtre, en y voyant une disposition toute contraire ? car næest-il pas vrai que nous ha´ssons la vérité et ceux qui nous la disent, et que nous aimons quæils se trompent à notre avantage, et que nous voulons être estimés dæeux autres que(2) nous ne sommes en effet ?" il s'agit d'une interrogation rhétorique, qui vise à provoquer la prise de conscience du lecteur.

L'auteur utilise le terme "disposition" pour désigner l'inclination naturelle du c£ur humain.

Il implique que l'homme est animé par l'orgueil et l'amour-propre, qui le poussent à fuir la vérité et à rechercher la flatterie.

Le texte se présente donc comme une critique sévère de la vanité humaine, qui empêche l'homme de se connaître lui-même et de se soumettre à dieu.

Pascal oppose la justice et la vérité, qui sont des valeurs chrétiennes, à l'injustice et au mensonge, qui sont des manifestations du péché originel.

Il invite le lecteur à se défaire de son illusion sur lui-même et à reconnaître sa misère devant dieu.