Spinoza expose dans son traité politique que la fin ultime d'un état est la paix et la sécurité de la vie. selon lui, le meilleur gouvernement est celui oàû les hommes vivent en harmonie et respectent les lois, car les troubles et les violations des lois sont imputables à un défaut du régime établi. ainsi, un état civil doit favoriser la concorde et mettre en place des institutions prudentes pour garantir un droit civil absolu.
(1632 - 1677) Baruch Spinoza, philosophe du XVIIe siècle, propose une vision panthéiste de Dieu et défend la liberté de pensée. Son œuvre remet en question les conceptions traditionnelles de Dieu, de l'homme et de l'univers.
principe/cause/fin
« On connai?t facilement quelle est la condition d’un E?tat quelconque en conside?rant la fin en vue de laquelle un �tat civil se fonde ; cette fin n’est autre que la paix et la se?curite? de la vie. Par suite, le gouvernement le meilleur est celui sous lequel les hommes passent leur vie dans la concorde et celui dont les lois sont observe?es sans violation. Il est certain en effet que les se?ditions, les guerres et le me?pris ou la violation des lois sont imputables, non tant a? la me?chancete? des sujets qu’a? un vice du re?gime institue?. Les hommes, en effet, ne naissent pas citoyens, mais le deviennent. Les affections naturelles qui se rencontrent sont en outre les me?mes en tout pays ; si, donc, une me?chancete? plus grande re?gne dans une cite? et s’il s’y commet des fautes en plus grand nombre que dans d’autres, cela provient de ce qu’elle n’a pas assez pourvu a? la concorde, que ses institutions ne sont pas assez prudentes et qu’elle n’a pas, en conse?quence, �tabli absolument un droit civil. Un �tat civil, en effet, qui n’a pas supprime? les causes de se?dition et ou? la guerre est constamment a? craindre, ou? les lois sont fre?quemment viole?es, ne diffe?re pas beaucoup de l’e?tat de nature ou? chacun, au plus grand pe?ril de sa vie, agit selon son tempe?rament propre. »
Spinoza, Traite? politique (1675)
[A] û Questions dÆanalyse
Voici un exemple de développement possible :
dans ce texte, spinoza cherche à définir les critères d'un bon gouvernement et à montrer que la paix et la concorde sont les fins ultimes de la vie politique.
Il procède par une méthode déductive, en partant d'une définition générale de l'état civil pour en tirer des conséquences sur les causes et les effets des différents régimes.
Dans un premier temps, il pose le principe que la condition d'un état se mesure à la fin qu'il poursuit, qui est "la paix et la sécurité de la vie".
Il s'agit donc de garantir aux hommes la conservation de leur existence et de leurs biens, ce qui suppose de sortir de l'état de nature où règne la guerre de tous contre tous.
Il en déduit que "le gouvernement le meilleur est celui sous lequel les hommes passent leur vie dans la concorde et celui dont les lois sont observées sans violation".
Il établit ainsi un critère normatif et empirique pour juger de la qualité d'un état : il faut qu'il assure l'harmonie sociale et le respect du droit.
Dans un deuxième temps, il examine les causes des troubles qui peuvent affecter un état, et il les attribue à un "vice du régime institué", c'est-à-dire à une mauvaise organisation politique.
Il réfute l'idée que les hommes seraient naturellement méchants ou rebelles, et il affirme qu'ils deviennent citoyens par l'éducation et les institutions.
Il souligne que les passions humaines sont universelles, et que si elles produisent plus de désordre dans une cité que dans une autre, c'est que celle-ci n'a pas su les canaliser ou les réguler.
Il en conclut que la responsabilité du gouvernement est d'établir un "droit civil" qui supprime "les causes de sédition" et qui favorise la concorde.
Dans un troisième temps, il compare l'état civil à l'état de nature, et il montre qu'un état qui ne remplit pas sa fonction pacificatrice n'est pas digne de ce nom.
Il affirme qu'un tel état "ne diffère pas beaucoup de l'état de nature où chacun, au plus grand péril de sa vie, agit selon son tempérament propre".
Il suggère ainsi que le pouvoir politique doit être fondé sur le consentement des sujets, et non sur la contrainte ou la violence.
Il implique aussi que le but du droit civil est de rendre les hommes plus libres et plus rationnels, en les soustrayant à l'empire des passions.
Ainsi, spinoza défend une conception républicaine du gouvernement, qui repose sur le respect du droit et la recherche de la paix.
Il invite à réformer les institutions politiques en fonction des besoins et des intérêts des citoyens, et non selon des principes abstraits ou dogmatiques.
Il propose une vision réaliste et pragmatique de la vie politique, qui tient compte de la nature humaine et de ses variations.