Descartes aborde la question de l'erreur dans nos jugements en soulignant que personne ne souhaite volontairement se tromper. cependant, il explique que notre consentement à des opinions que nous ne connaissons pas distinctement peut conduire à l'erreur. il met en évidence le désir de connaà®tre la vérité comme une motivation qui peut nous pousser à précipiter nos jugements et à accepter des choses sans une connaissance suffisante.
(1596-1650) Est considéré comme le premier philosophe Moderne. Critique du contenu de l'enseignement de son temps, il décide de n'accepter que les vérités qui viennent de lui-même et rejeter toutes les croyances qui lui ont été enseignées.
croire/savoir
« […] Parce que nous savons que l’erreur de?pend de notre volonte?, et que personne n’a la volonte? de se tromper, on s’e?tonnera peut-e?tre qu’il y ait de l’erreur en nos jugements. Mais il faut remarquer qu’il y a bien de la diffe?rence entre vouloir e?tre trompe? et vouloir donner son consentement a? des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois. Car encore qu’il n’y ait personne qui veuille expresse?ment se me?prendre, il ne s’en trouve presque pas un qui ne veuille donner son consentement a? des choses qu’il ne connai?t pas distinctement : et me?me il arrive souvent que c’est le de?sir de connai?tre la ve?rite? qui fait que ceux qui ne savent pas l’ordre qu’il faut tenir pour la rechercher manquent de la trouver et se trompent, a? cause qu’il les incite a? pre?cipiter leurs jugements, et a? prendre des choses pour vraies, desquelles ils n’ont pas assez de connaissance. »
Descartes, Principes de la philosophie (1644)
[A] û Questions dÆanalyse
1) Pourquoi l'auteur affirme-t-il que l'erreur dépend de notre volonté ?
2) Quelle est la différence entre vouloir être trompé et donner son consentement à des opinions qui nous font nous tromper ?
3) En quoi le désir de connaître la vérité peut-il conduire à l'erreur ?
Voici un exemple de développement possible :
dans ce texte, descartes s'interroge sur la cause de l'erreur dans nos jugements, et il distingue deux attitudes possibles face à la vérité : vouloir se tromper et vouloir consentir à des opinions incertaines.
- il commence par affirmer que nous savons que l'erreur dépend de notre volonté, et que personne n'a la volonté de se tromper.
Il s'appuie ici sur sa théorie de la liberté, selon laquelle nous avons toujours le pouvoir d'affirmer ou de nier une proposition, et que nous ne nous trompons que lorsque nous jugeons sans avoir une idée claire et distincte.
Il s'agit donc d'un usage abusif de notre libre arbitre, qui est un don de dieu.
Par conséquent, personne ne peut vouloir se tromper volontairement, car cela irait contre la raison et contre dieu.
- il introduit ensuite une objection : on pourrait s'étonner qu'il y ait de l'erreur en nos jugements, si personne ne veut se tromper.
Il répond à cette objection en faisant une distinction entre vouloir être trompé et vouloir donner son consentement à des opinions qui sont cause que nous nous trompons quelquefois.
Il reconnaît ainsi qu'il y a une différence entre l'intention et l'effet de notre volonté.
On peut vouloir connaître la vérité, mais se laisser séduire par des opinions qui semblent vraies, mais qui ne le sont pas.
Il s'agit alors d'une faute d'imprudence, qui consiste à juger sans avoir examiné suffisamment les raisons qui fondent notre opinion.
- il termine en expliquant que c'est souvent le désir de connaître la vérité qui fait que nous nous trompons, parce qu'il nous incite à précipiter nos jugements, et à prendre des choses pour vraies, desquelles nous n'avons pas assez de connaissance.
Il montre ainsi que l'erreur n'est pas un mal en soi, mais le résultat d'une impatience ou d'une présomption.
Il souligne aussi que pour éviter l'erreur, il faut respecter un ordre dans la recherche de la vérité, qui consiste à partir des principes les plus simples et les plus évidents, et à en déduire les conséquences par un raisonnement rigoureux.
Il s'agit donc de suivre la méthode cartésienne, qui est fondée sur le doute méthodique, l'analyse, la synthèse et l'énumération.
Ainsi, descartes analyse les causes de l'erreur dans nos jugements, et il propose une solution pour y remédier : exercer notre volonté avec prudence et méthode, en ne jugeant que ce que nous connaissons clairement et distinctement.
Il défend ainsi une conception rationaliste de la connaissance, qui repose sur l'évidence et la déduction.
Il invite aussi à prendre conscience de nos limites et de nos préjugés, qui peuvent nous éloigner de la vérité.