• Bergson
La conscience et l'automatisme : une relation complexe
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Le contexte :

Dans cet extrait de "l'énergie spirituelle" de bergson, l'auteur explore la relation entre conscience et automatisme. il met en évidence comment nos actions deviennent automatiques et comment cela affecte notre conscience. il suggàùre également que les moments de crise et de choix sont ceux oàû notre conscience est la plus vive.

L' auteur :

Bergson

(1859-1941) Remet en question la vision selon laquelle l'histoire viserait un progrès dans les sciences. Il propose une nouvelle philosophie permettant d'analyser le contenu conscient de l'expérience immédiate.

Le repère :

intuitif/discursif

Le texte :

« Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'e?tre spontane?e pour devenir automatique ? La conscience s'en retire. Dans l'apprentissage d'un exercice, par exemple, nous commenc?ons par e?tre conscients de chacun des mouvements que nous exe?cutons, parce qu'il vient de nous, parce qu'il re?sulte d'une de?cision et implique un choix ; puis, a? mesure que ces mouvements s'enchai?nent davantage entre eux et se de?terminent plus me?caniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de nous de?cider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparai?t. Quels sont, d'autre part, les moments ou? notre conscience atteint le plus de vivacite? ? Ne sont-ce pas les moments de crise inte?rieure, ou? nous he?sitons entre deux ou plusieurs partis a? prendre, ou? nous sentons que notre avenir sera ce que nous l'aurons fait ? Les variations d'intensite? de notre conscience semblent donc bien correspondre a? la somme plus ou moins conside?rable de choix ou, si vous voulez, de cre?ation, que nous distribuons sur notre conduite. Tout porte a? croire qu'il en est ainsi de la conscience en ge?ne?ral. »
Bergson, L'e?nergie spirituelle (1919)

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1) Quels sont les effets lorsque nos actions deviennent automatiques plut��t que spontanées ?
2) Comment la conscience diminue-t-elle lorsque nous apprenons un exercice ?
3) Quelles sont les situations qui intensifient notre conscience selon l'auteur ?
4) Selon l'auteur, comment la conscience est-elle liée à nos choix et à notre création ?

[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Quand une de nos actions cesse d'être spontanée pour devenir automatique, la conscience s'en retire."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire
1) Selon vous, pourquoi la conscience diminue-t-elle lorsque nos actions deviennent automatiques ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la conscience est essentielle à la prise de décision. Justifiez votre réponse.

L'analyse :

Voici un possible développement de l'analyse du texte : dans ce texte, bergson s'interroge sur la nature et le rôle de la conscience dans notre vie.

Il cherche à montrer que la conscience est liée à la spontanéité, au choix et à la création, et qu'elle s'efface quand notre action devient automatique et mécanique.

Il commence par poser une question : "qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanée pour devenir automatique ?" il s'agit d'une question rhétorique, qui annonce la thèse qu'il va défendre : la conscience s'en retire.

Il illustre cette thèse par l'exemple de l'apprentissage d'un exercice, qui implique au début une attention consciente à chaque mouvement, puis qui devient progressivement inconscient quand les mouvements s'enchaînent sans effort.

Il explique que la conscience est présente quand il y a décision et choix, et qu'elle disparaît quand il n'y a plus besoin de se décider ni de choisir.

Il poursuit en posant une autre question : "quels sont, d'autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ?" il s'agit encore d'une question rhétorique, qui annonce la réponse qu'il va donner : les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir dépend de nous.

Il souligne que ces moments sont ceux où nous sommes le plus conscients de notre liberté et de notre responsabilité, où nous créons notre propre destin.

Il conclut en affirmant que les variations d'intensité de notre conscience correspondent à la somme de choix ou de création que nous distribuons sur notre conduite.

Il généralise ainsi sa thèse à la conscience en général, et non plus seulement à la conscience de nos actions.

Il suggère que la conscience est ce qui nous distingue des êtres mécaniques, qui agissent sans réfléchir ni inventer.