Selon kant, la vie humaine se ressent à travers nos actions plutàït que dans la jouissance. l'occupation et l'activité nous rendent conscients de notre existence, tandis que l'inactivité nous donne l'impression de ne pas être vivants. les plaisirs de la vie ne remplissent pas le temps, mais le laissent vide, suscitant en nous de l'aversion et du dégoût. seules nos actions donnent un sens au temps et nous font ressentir pleinement notre existence.
(1724-1804) Consacre toute son œuvre philosophique à établir les limites dans lesquelles la raison est légitime. Il va lutter contre les doctrines métaphysiques et recentrer la raison sur des connaissances plus certaines (mathématiques, physiques etc.)
essentiel/accidentel
« C’est a? travers ses actions, et non dans la jouissance, que l’homme ressent sa vie. Plus nous sommes occupe?s, plus ce sentiment est fort, et plus nous sommes conscients de notre vie. Dans l’oisivete?, nous ressentons au contraire la fugacite? de la vie ; plus encore, nous avons l’impression de ne pas e?tre vivants. L’activite? contribue donc a? l’entretien de notre vie. Le temps, lorsqu’il est vide, nous de?plai?t. Qu’est-ce qui cependant rend le temps agre?able a? nos yeux ? Les jouissances de la vie ne remplissent pas le temps, mais le laissent vide, et devant ce vide l’esprit humain e?prouve de l’aversion, de la morosite? et du de?gou?t. Le moment pre?sent peut sans doute nous parai?tre rempli, mais si nous ne l’occupons qu’avec des jeux, etc., cette apparence de ple?nitude ne dure pas plus longtemps que le moment pre?sent lui-me?me ; a? notre souvenir, ce moment semble vide. Celui qui n’a rien fait d’autre dans la vie que de gaspiller son temps et qui jette un regard en arrie?re sur son existence, est toujours surpris de voir qu’il est si rapidement parvenu a? la fin de ses jours ; il se demande comment cela se peut, car il n’a rien accompli. Seules nos actions remplissent le temps. Ce n’est que dans nos occupations que nous nous sentons vivre, alors que la jouissance, elle, nous laisse une impression d’insuffisance, car la vie est essentiellement la faculte? de l’activite? spontane?e et le sentiment de toutes nos forces humaines. L’occupation est ce qui e?veille la conscience de nos forces ; plus nous sentons celles-ci, plus nous sentons que nous sommes vivants. »
Kant, Lec?ons d’e?thique
[A] - Questions d'analyse :
1) Comment l'auteur définit-il le sentiment de vie chez l'homme ?
2) Quelle est la relation entre l'occupation et la conscience de notre vie selon l'auteur ?
3) En quoi l'oisiveté est-elle perçue comme une impression de non-vie ?
4) Selon l'auteur, pourquoi les jouissances de la vie ne remplissent-elles pas le temps ?
[B] - Éléments de synth��se :
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de kant :
dans ce texte, kant défend l'idée que l'activité est la source du sentiment de la vie, et que la jouissance est au contraire un facteur de vide et d'insatisfaction.
Il s'agit donc d'une réflexion éthique sur le sens de l'existence humaine et sur les conditions du bonheur.
Dans un premier temps, kant oppose l'action et la jouissance comme deux modes de rapport au temps et à la vie.
Il affirme que c'est à travers ses actions, et non dans la jouissance, que l'homme ressent sa vie.
Il explique que plus nous sommes occupés, plus nous avons conscience de notre existence, tandis que dans l'oisiveté, nous avons l'impression de ne pas être vivants.
Il utilise donc des termes forts comme "sentiment", "conscience" et "impression" pour exprimer la dimension subjective et affective de l'expérience humaine.
Il en déduit que l'activité contribue à l'entretien de notre vie, c'est-à-dire qu'elle la maintient et la renforce.
Il s'appuie sur une observation psychologique : le temps, lorsqu'il est vide, nous déplaît.
Il pose donc une thèse générale : le temps est le cadre de notre existence, et il faut le remplir pour lui donner du sens.
Dans un deuxième temps, kant se demande ce qui rend le temps agréable à nos yeux.
Il rejette l'idée que ce soit les jouissances de la vie, car elles ne remplissent pas le temps, mais le laissent vide.
Il montre que les plaisirs passagers ne suffisent pas à donner une valeur durable à notre existence.
Il oppose le moment présent, qui peut nous paraître plein, au souvenir, qui nous révèle le vide.
Il illustre son propos par l'exemple de celui qui n'a rien fait d'autre dans la vie que de gaspiller son temps et qui se rend compte, à la fin de ses jours, qu'il n'a rien accompli.
Il souligne donc le caractère éphémère et trompeur de la jouissance, qui ne peut pas fonder le bonheur humain.
Dans un troisième temps, kant affirme que seules nos actions remplissent le temps.
Il explique que c'est dans nos occupations que nous nous sentons vivre, car elles mobilisent notre activité spontanée et nos forces humaines.
Il oppose donc l'activité à la passivité, et les forces à la faiblesse.
Il insiste sur le fait que l'occupation est ce qui éveille la conscience de nos forces, et que plus nous les sentons, plus nous sentons que nous sommes vivants.
Il conclut donc que l'activité est essentielle à la vie humaine, car elle lui donne un contenu et une valeur.
On peut donc dire que ce texte est un plaidoyer pour l'activité comme source du sentiment de la vie et du bonheur.
Kant s'appuie sur des arguments psychologiques et moraux pour critiquer la jouissance comme un facteur de vide et d'insatisfaction.
Il invite ainsi le lecteur à réfléchir sur le sens de son existence et sur les conditions d'une vie pleine et digne.