• Freud
L'émergence de la culture et de la justice dans la vie en commun
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Le contexte :

Dans son ouvrage "malaise dans la culture", freud explore la relation entre l'existence d'une société réglementée et l'émergence de la culture. selon lui, la vie en commun devient possible lorsque les individus se regroupent et forment une communauté plus puissante que chacun d'eux individuellement. cependant, pour maintenir cette cohésion, il est nécessaire de limiter les plaisirs individuels et d'assurer la justice en évitant toute violation de l'ordre établi au profit d'un seul.

L' auteur :

Freud

(1859-1939) Avance l'idée que la conscience n'est pas, comme le pensait Descartes, une machine à enregistrer toutes les informations. Au contraire, elle va refouler dans une partie plus profonde et hors de l'aperception d'elle-même des souvenirs.

Le repère :

légal/légitime

Le texte :

« L'e?le?ment culturel serait donne? par la premie?re tentative de re?glementation des rapports sociaux. Si pareille tentative faisait de?faut, ceux-ci seraient alors soumis a? l’arbitraire individuel, autrement dit a? l’individu physiquement le plus fort qui les re?glerait dans le sens de son propre inte?re?t et de ses pulsions instinctives. Et rien ne serait change? si ce plus fort trouvait plus fort que lui. La vie en commun ne devient possible que lorsqu’une pluralite? parvient a? former un groupement plus puissant que ne l’est lui-me?me chacun de ses membres, et a? maintenir une forte cohe?sion en face de tout individu pris en particulier. La puissance de cette communaute? en tant que �oeDroit” s’oppose alors a? celle de l’individu, condamne?e en tant que �oeforce brute”. En remplac?ant la puissance de l’individu par la puissance collective, la culture fait un pas de?cisif. Son caracte?re essentiel re?side en ceci que les membres de la communaute? limitent leurs possibilite?s de plaisir alors que l’individu isole? ignorait toute restriction de ce genre. Ainsi donc la prochaine exigence culturelle est celle de la �oejustice”, soit l’assurance que l’ordre le?gal de?sormais �tabli ne sera jamais viole? au profit d’un seul. »
Freud, Malaise dans la culture (1930)

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Quel est l'élément culturel dont parle l'auteur et quelle est son importance dans la réglementation des rapports sociaux ?
2) Comment les rapports sociaux seraient-ils régulés en l'absence de tentative de réglementation ?
3) Quelle est la condition nécessaire pour qu'une vie en commun soit possible selon l'auteur ? Expliquez.
4) Quelle est la différence entre la puissance de l'individu et la puissance de la communauté selon l'auteur ? Comment cela se manifeste-t-il ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez en vos propres mots la phrase : "La vie en commun ne devient possible que lorsquÆune pluralité parvient à former un groupement plus puissant que ne lÆest lui-même chacun de ses membres, et à maintenir une forte cohésion en face de tout individu pris en particulier."
2) Quelle est l'idée principale du texte selon vous ? Quelles sont les étapes de l'argumentation de l'auteur pour soutenir cette idée ?

[C] û Commentaire
1) Selon Freud, pourquoi la culture implique-t-elle une limitation des possibilités de plaisir pour les membres de la communauté ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si vous êtes d'accord avec l'idée que la culture est nécessaire pour réguler les rapports sociaux. Justifiez votre réponse.

L'analyse :



- introduction : présentez brièvement le texte (auteur, titre, date, thème) et annoncez la problématique et le plan de votre analyse.

Par exemple : dans cet extrait du malaise dans la culture, publié en 1930, freud s'interroge sur les origines et les caractéristiques de la culture, entendue comme l'ensemble des règles et des valeurs qui régissent la vie en société.

Il oppose la culture au règne de la force brute et de l'arbitraire individuel, et montre comment elle implique une limitation des pulsions instinctives au nom du droit et de la justice.

Nous verrons d'abord comment freud définit la culture comme une tentative de régulation des rapports sociaux, puis comment il en déduit les exigences culturelles de la justice et de la renonciation au plaisir.



- développement : suivez le plan annoncé et analysez chaque idée du texte en répondant aux questions quoi, comment et pourquoi.

Par exemple :

- première partie : la culture comme régulation des rapports sociaux

- quoi : freud affirme que l'élément culturel réside dans la première tentative de réglementation des rapports sociaux, qui met fin à l'arbitraire individuel et à la domination du plus fort.

Il pose ainsi la culture comme une condition de possibilité de la vie en commun.



- comment : freud procède par opposition entre deux situations : celle où il n'y a pas de culture, et celle où il y a une culture.

Il utilise des termes négatifs pour décrire la première situation (arbitraire, force brute, pulsions instinctives) et des termes positifs pour décrire la seconde situation (réglementation, droit, groupement).

Il montre ainsi le contraste entre le désordre et l'ordre, entre la violence et la paix, entre l'égo´sme et le collectif.



- pourquoi : freud veut montrer que la culture n'est pas un phénomène naturel ou inné, mais une construction humaine qui répond à un besoin social.

Il veut aussi souligner que la culture implique un changement radical dans les rapports entre les individus, qui passent d'une logique de conflit à une logique de coopération.



- deuxième partie : les exigences culturelles de la justice et de la renonciation au plaisir

- quoi : freud soutient que la culture impose deux exigences aux membres de la communauté : celle de la justice, qui garantit le respect de l'ordre légal établi, et celle de la renonciation au plaisir, qui limite les possibilités de satisfaction des pulsions individuelles.



- comment : freud utilise des guillemets pour mettre en évidence les termes clés de son argumentation : "droit", "force brute", "justice".

Il utilise aussi des expressions comme "la prochaine exigence" ou "son caractère essentiel" pour marquer la progression logique de son raisonnement.

Il oppose encore une fois les termes négatifs (force brute, individu isolé) aux termes positifs (droit, communaute?).



- pourquoi : freud veut montrer que la culture n'est pas sans co¹t ni sans risque pour les individus.

Il veut aussi mettre en évidence les tensions et les contradictions qui traversent la culture, entre le respect du droit et le désir de plaisir, entre l'intérêt collectif et l'intérêt individuel.



- conclusion : résumez les idées principales du texte et ouvrez sur une question ou un problème lié au thème du texte.

Par exemple : en conclusion, freud nous présente sa conception de la culture comme une tentative humaine de réguler les rapports sociaux par le droit et la justice.

Il nous montre aussi les difficultés et les sacrifices que cela implique pour les individus, qui doivent renoncer à une partie de leur plaisir et de leur liberté.

On peut se demander alors si la culture est toujours bénéfique pour l'humanité, ou si elle peut être source de malaise ou de conflit.

On peut aussi se demander si d'autres formes de culture sont possibles, qui seraient plus respectueuses des besoins et des désirs des individus.