• Freud
L'évolution de la science : de la transformation à  la vérité
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Le contexte :

Freud défend la science en soulignant les erreurs passées et les progràùs continus qui caractérisent son évolution. il rappelle que la jeunesse de la science et la complexité de ses débuts ont nécessité du temps pour affronter les défis qui lui sont propres. il insiste sur le fait que les changements d'opinions scientifiques sont des étapes d'évolution et de progràùs, et non des remises en cause destructrices.

L' auteur :

Freud

(1859-1939) Avance l'idée que la conscience n'est pas, comme le pensait Descartes, une machine à enregistrer toutes les informations. Au contraire, elle va refouler dans une partie plus profonde et hors de l'aperception d'elle-même des souvenirs.

Le repère :

croire/savoir

Le texte :

« La science a beaucoup d'ennemis de?clare?s, et encore plus d'ennemis cache?s, parmi ceux qui ne peuvent lui pardonner d'avoir o?te? a? la foi religieuse sa force et de menacer cette foi d'une ruine totale. On lui reproche de nous avoir appris bien peu et d'avoir laisse? dans l'obscurite? incomparablement davantage. Mais on oublie, en parlant ainsi, l'extre?me jeunesse de la science, la difficulte? de ses de?buts, et l'infinie brie?vete? du laps de temps e?coule? depuis que l'intellect humain est assez fort pour affronter les ta?ches qu'elle lui propose. Ne commettons-nous pas, tous tant que nous sommes, la faute de prendre pour base de nos jugements des laps de temps trop courts ? Nous devrions suivre l'exemple des ge?ologues. On se plaint de l'incertitude de la science, on l'accuse de promulguer aujourd'hui une loi que la ge?ne?ration suivante reconnai?t pour une erreur et remplace par une loi nouvelle qui n'aura pas plus longtemps cours. Mais ces accusations sont injustes et en partie fausses. La transformation des opinions scientifiques est e?volution, progre?s, et non de?molition. Une loi, que l'on avait d'abord tenue pour universellement valable, se re?ve?le comme n'e?tant qu'un cas particulier d'une loi (ou d’une le?galite?) plus ge?ne?rale encore, ou bien l'on voit que son domaine est borne? par une autre loi, que l'on ne de?couvre que plus tard ; une approximation en gros de la ve?rite? est remplace?e par une autre, plus soigneusement adapte?e a? la re?alite?, approximation qui devra attendre d'e?tre perfectionne?e a? son tour. Dans divers domaines, nous n'avons pas encore de?passe? la phase de l'investigation, phase ou? l'on essaie diverses hypothe?ses qu'on est bient�t contraint, en tant qu'inade?quates, de rejeter. Mais dans d'autres nous avons de?ja? un noyau de connaissances assure?es et presque immuables. »
Freud, L’Avenir d’une illusion (1927)

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1) Quels sont les ennemis déclarés de la science et quels sont ceux qui sont cachés ?
2) Pourquoi certains reprochent-ils à la science d'avoir appris peu de choses et d'avoir laissé beaucoup d'obscurité ?
3) Comment l'auteur justifie-t-il l'incertitude de la science et les accusations portées contre elle ?
4) Quels exemples l'auteur utilise-t-il pour illustrer la transformation des opinions scientifiques ?

[B] - Éléments de synth��se

L'analyse :

Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de freud :

- le texte de freud est un extrait de l'avenir d'une illusion, un ouvrage où il analyse le phénomène religieux à partir de la psychanalyse.

Il s'agit d'un texte argumentatif qui vise à défendre la science contre ses ennemis, qu'ils soient déclarés ou cachés.

Freud expose les reproches que l'on fait à la science, puis il les réfute en montrant que la science est jeune, évolutive et progressive.



- dans le premier paragraphe, freud présente les ennemis de la science comme ceux qui lui reprochent d'avoir affaibli la foi religieuse et de menacer son existence.

Il s'agit d'un argument ad hominem, qui vise à discréditer les adversaires de la science en les présentant comme animés par des intérêts personnels et non par la recherche de la vérité.

Freud utilise le terme péjoratif d'"ennemis" pour souligner l'hostilité et l'irrationalité de ces opposants.

Il oppose la science à la foi religieuse en utilisant des termes antithétiques comme "ôter" et "menacer" d'un côté, et "force" et "ruine" de l'autre.

Il suggère ainsi que la science est une force libératrice qui dévoile la réalité, tandis que la religion est une illusion qui maintient dans l'ignorance et la soumission.



- dans le deuxième paragraphe, freud expose le principal reproche que l'on fait à la science : celui de n'avoir pas apporté suffisamment de connaissances et d'avoir laissé beaucoup de mystères.

Il réfute ce reproche en invoquant deux arguments : l'extrême jeunesse de la science et la difficulté de ses débuts.

Il utilise des termes relatifs au temps pour souligner le caractère récent et limité de l'histoire scientifique : "jeunesse", "brièveté", "laps de temps écoulé".

Il emploie aussi des termes relatifs à la force pour montrer les obstacles que la science a d¹ surmonter : "difficulté", "fort", "affronter".

Il suggère ainsi que la science est une entreprise courageuse et ambitieuse, qui demande du temps et de l'effort pour progresser.



- dans le troisième paragraphe, freud poursuit sa réfutation en s'attaquant à un autre reproche que l'on fait à la science : celui de son incertitude et de sa variabilité.

Il réfute ce reproche en invoquant deux arguments : la transformation des opinions scientifiques est une évolution et non une démolition, et il existe déjà un noyau de connaissances assurées et presque immuables.

Il utilise des termes relatifs au changement pour souligner le caractère dynamique et adaptatif de la science : "transformation", "évolution", "progrès", "remplace", "perfectionnée".

Il emploie aussi des termes relatifs à la généralité pour montrer que la science tend vers des lois universelles et cohérentes : "cas particulier", "plus générale", "domaine borné", "approximation".

Il suggère ainsi que la science est une activité rationnelle et cumulative, qui se corrige et se raffine au fil du temps.