Durkheim souligne que chaque société a sa propre morale, adaptée aux conditions de vie qui la caractérisent. cependant, il met en garde contre les excàùs de moralité qui peuvent entraver le bon fonctionnement de certaines activités essentielles pour la société. il affirme que la morale doit être régulée et limitée par d'autres devoirs et exigences de notre nature, afin de préserver l'équilibre et éviter les troubles sociaux.
(1858-1917) Est le père fondateur de la sociologie, une science qui se distingue de la philosophie pour établir des bases scientifiques à l'étude des phénomènes sociaux.
universel/général/particulier/singulier
« Chaque peuple a sa morale, qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit. On ne peut donc lui en inculquer une autre, si élevée qu’elle soit, sans le désorganiser, et de tels troubles ne peuvent pas ne pas être douloureusement ressentis par les particuliers. Mais la morale de chaque société, prise en elle-même, ne comporte-t-elle pas un développement indéfini des vertus qu’elle recommande ? Nullement. Agir moralement, c’est faire son devoir, et tout devoir est défini. Il est limité par les autres devoirs : on ne peut se donner trop complètement à autrui sans s’abandonner soi-même ; on ne peut développer à l’excès sa personnalité sans tomber dans l’égoïsme. D’autre part, l’ensemble de nos devoirs est lui-même limité par les autres exigences de notre nature. S’il est nécessaire que certaines formes de la conduite soient soumises à cette réglementation impérative qui est caractéristique de la moralité, il en est d’autres, au contraire, qui y sont naturellement réfractaires et qui pourtant sont essentielles. La morale ne peut régenter outre mesure les fonctions industrielles, commerciales, etc., sans les paralyser, et cependant elles sont vitales ; ainsi, considérer la richesse comme immorale n’est pas une erreur moins funeste que de voir dans la richesse le bien par excellence. Il peut donc y avoir des excès de morale, dont la morale d’ailleurs est la première à souffrir ; car, comme elle a pour objet immédiat de régler notre vie temporelle, elle ne peut nous en détourner sans tarir elle-même la matière à laquelle elle s’applique. »
Durkheim, De la Division du travail social (1893)
Voici un exemple de développement possible :
dans ce texte, durkheim expose sa conception de la morale comme une réalité sociale, relative et limitée.
Il s'oppose ainsi à l'idée d'une morale universelle, absolue et illimitée.
- il commence par affirmer que chaque peuple a sa morale, qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit.
Il en déduit qu'on ne peut pas imposer à un peuple une morale différente de la sienne, sans le désorganiser et lui causer du tort.
Il montre ainsi que la morale n'est pas une donnée naturelle ou rationnelle, mais une construction historique et culturelle, qui varie selon les sociétés.
Il s'appuie sur l'observation empirique des faits sociaux pour étayer sa thèse.
Il souligne les enjeux pratiques et politiques de sa conception de la morale, qui implique le respect de la diversité des m£urs et le refus du colonialisme moral.
- il poursuit en se demandant si la morale de chaque société ne comporte pas un développement indéfini des vertus qu'elle recommande.
Il répond négativement à cette question, en montrant que la morale est définie par des devoirs, qui sont limités et régulés.
Il oppose ainsi la morale à la perfection, qui serait un idéal sans bornes.
Il explique que les devoirs sont limités par les autres devoirs, qui exigent un équilibre entre l'altruisme et l'individualisme.
Il ajoute que les devoirs sont aussi limités par les autres exigences de notre nature, qui ne sont pas toutes morales, mais qui sont néanmoins essentielles.
Il donne l'exemple des fonctions économiques, qui ne peuvent pas être soumises à une réglementation morale trop stricte, sans nuire à leur efficacité et à leur vitalité.
Il critique ainsi les excès de morale, qui peuvent être nuisibles à la fois pour la société et pour la morale elle-même.
Il s'appuie sur la logique du devoir pour étayer sa thèse.
Il souligne les enjeux éthiques et économiques de sa conception de la morale, qui implique le respect de la pluralité des valeurs et le refus du moralisme.
On peut conclure que durkheim défend une vision relativiste et modérée de la morale, qui s'oppose à une vision universaliste et radicale.
Il se situe dans le courant du positivisme sociologique, qui cherche à expliquer la morale par les faits sociaux, sans recourir à des principes métaphysiques ou religieux.
Il se distingue ainsi des philosophes moralistes, qui cherchent à fonder la morale sur la raison ou sur la volonté.