Le but du théà¢tre tragique n'est pas seulement de produire de la pitié ou de la peur dans le spectateur, mais aussi de purger ces émotions. En regardant une tragédie bien faite, le public expérimente la pitié et la peur, mais d'une maniàùre sà»re et contràïlée sur scàùne. Cela permet aux émotions de sortir de faà§on saine et cathartique, nous rendant plus sereins.
(-384--322) Est un des premiers philosophes à considérer scientifiquement et rationnellement le monde. Il a formalisé la logique et le calcul logique, il est à l'origine de la tendance scientifique à classer le monde en catégories.
II. La tragédie est l'imitation d'une action grave et complète, ayant une certaine étendue, présentée dans un langage rendu agréable et de telle sorte que chacune des parties qui la composent subsiste séparément, se développant avec des personnages qui agissent, et non au moyen d'une narration, et opérant par la pitié et la terreur la purgation des passions de la même nature. III. J'entends par "langage rendu agréable" celui qui réunit le rythme, l'harmonie et le chant, et par les mots "que chaque partie subsiste séparément" j'entends que quelques-unes d'entre elles sont réglées seulement au moyen des mètres, et d'autres, à leur tour, par la mélodie. IV. Mais, comme c'est en agissant que (les poètes tragiques) produisent l'imitation , il en résulterait nécessairement que l'ordonnance du spectacle offert est la première partie de la tragédie ; vient ensuite la mélopée et, enfin, le langage parlé, car tels sont les éléments qui servent à produire l'imitation. V. J'entends par "langage parlé" la composition des mètres, et par "mélopée" une chose qui possède en soi une valeur évidente pour tout le monde. VI. Maintenant, comme l'imitation a pour objet une action et qu'une action a pour auteurs des gens qui agissent, lesquels ont nécessairement telle ou telle qualité, quant au caractère moral et quant à la pensée (car c'est ce qui nous fait dire que les actions ont tel ou tel caractère), il s'ensuit naturellement que deux causes déterminent les actions, savoir : le caractère moral et la pensée ; et c'est d'après ces actions que tout le monde atteint le but proposé, ou ne l'atteint pas.
[a] - Questions d'analyse
1) Comment l'auteur définit-il la tragédie dans le texte ?
2) Quelle est la différence entre le langage rendu agréable tel que défini par l'auteur et le langage ordinaire ?
3) Pourquoi l'auteur consid��re-t-il que l'ordonnance du spectacle offert est la premi��re partie de la tragédie ?
4) Selon l'auteur, qu'est-ce qui détermine les actions des personnages dans une tragédie ?
[b] - Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi la composition des m��tres et la mélopée contribuent à l'imitation de l'action tragique selon l'auteur.
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de l'argumentation de l'auteur.
[c] - Commentaire
1) Quelle est l'importance de l'imitation de l'action tragique selon Aristote ? Justifiez votre réponse.
Par "action grave et complète", il entends une action qui forme un tout cohérent avec un commencement, un milieu et une fin, comme Oedipe qui tue son père et épouse sa mère sans le savoir.
Par "langage rendu agréable", il explique que la tragédie allie la poésie, la musique et la danse pour toucher à la fois l'intellect et les émotions de façon plus efficace qu'une simple narration.
Les éléments constitutifs de la tragédie sont dans l'ordre : la mise en scène, la musique et le texte parlé.
En effet c'est par la représentation que les poètes tragiques imitent une action, la musique apporte une dimension esthétique supplémentaire.
Le "langage parlé" fait référence aux vers et leur composition tandis que la "mélodie" désigne le chant accompagné de musique qui donne une valeur artistique au spectacle.
L'action tragique est déterminée par le caractère et la psychologie des personnages, c'est ce qui définit le type d'actions et leur issue, selon qu'ils atteignent ou non leur but.
Le spectateur ressent alors pitié et crainte face à leur destin.