• Hume
La justice : une vertu naturelle ou artificielle ?
justice - nature



Le contexte :

Dans ce texte, hume aborde la question de la nature de la justice. il soutient que bien que la justice soit une vertu artificielle, elle peut également être considérée comme naturelle dans le sens oàû elle est inhérente à  l'espàùce humaine. hume remet en question la distinction entre le naturel et l'artificiel dans le domaine de la vertu.

L' auteur :

Hume

(1711 - 1776) David Hume, philosophe écossais du XVIIIe siècle, remet en question les fondements de la connaissance humaine. Il soutient que toute notre compréhension repose sur l'expérience sensorielle et nie l'existence de concepts innés. Son œuvre majeure explore la nature de la croyance, de la causalité et de la moralité.

Le repère :

contingent/nécessaire

Le texte :

« Pour éviter de heurter, je dois faire ici remarquer que, lorsque je nie que la justice soit une vertu naturelle, je fais usage du mot naturel uniquement en tant qu'opposé à artificiel. Dans un autre sens du mot, comme il n'y a pas de principe de l'esprit humain qui soit plus naturel qu'un sens de la vertu, de même il n'y a pas de vertu plus naturelle que la justice. L'espèce humaine est une espèce inventive et quand une invention est évidente et absolument nécessaire, on peut la dire naturelle tout aussi justement qu'on le dit de toute chose qui procède de principes originels immédiatement et sans l'intervention de la pensée et de la réflexion. Bien que les lois de la justice soient artificielles, elles ne sont pas arbitraires. Et elle n'est pas impropre, l'expression qui les appelle des lois de nature, si par naturel nous entendons ce qui est commun à une espèce, ou même si nous en limitons le sens à ce qui est inséparable de l'espèce. »
Hume

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment l'auteur définit-il le terme "naturel" dans ce texte ?
2) En quoi la justice peut-elle être considérée comme une vertu naturelle selon l'auteur ?
3) Quelle distinction l'auteur fait-il entre ce qui est naturel et ce qui est artificiel dans ce texte ?
4) Pourquoi l'auteur affirme-t-il que les lois de la justice ne sont pas arbitraires ?

[B] û Eléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Bien que les lois de la justice soient artificielles, elles ne sont pas arbitraires."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] û Commentaire
1) Selon vous, qu'est-ce qui rend une vertu naturelle ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte de Hume.

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, hume cherche à clarifier le sens du mot naturel appliqué à la justice, qui est une vertu morale.

Il distingue deux acceptions du terme naturel et montre que la justice n'est naturelle que dans l'une d'elles, mais pas dans l'autre.

Il commence par nier que la justice soit une vertu naturelle, si par naturel on entend ce qui est opposé à artificiel.

Il explique que la justice n'est pas un principe inné de l'esprit humain, mais qu'elle résulte d'une invention de l'homme pour régler ses rapports sociaux.

Il s'agit donc d'une convention fondée sur l'utilité et non sur une inclination spontanée.

Il reconnaît ensuite que la justice peut être considérée comme naturelle dans un autre sens du mot, c'est-à-dire ce qui est commun ou inséparable de l'espèce humaine.

Il admet que le sens de la vertu est un sentiment naturel chez l'homme, et que la justice est une vertu nécessaire à la survie et au bonheur de l'humanité.

Il affirme donc que la justice est une invention évidente et incontournable, qui découle des principes originels de l'esprit humain sans avoir besoin de réflexion.

Il conclut en affirmant que les lois de la justice sont artificielles, mais pas arbitraires.

Elles ne sont pas le fruit d'un caprice ou d'une fantaisie, mais d'une raison qui vise le bien commun.

Il n'est pas impropre, selon lui, de les appeler des lois de nature, si on entend par là ce qui est conforme à la nature humaine.

Par ce texte, hume veut montrer que la justice n'est pas une notion absolue et immuable, mais qu'elle dépend du contexte historique et social dans lequel elle s'exerce.

Il veut aussi souligner que la justice n'est pas fondée sur une autorité extérieure ou transcendante, mais sur le consentement mutuel des hommes qui reconnaissent son utilité.

Il veut enfin défendre une conception empiriste et sceptique de la morale, qui repose sur l'observation des faits et non sur des principes a priori.