• Alain
La puissance de l'outil dans la condition humaine
langage - technique



Le contexte :

Alain met en évidence le contraste entre le monde animal, dépourvu d'outils, et l'homme, qui utilise des instruments pour transformer son environnement. il souligne ainsi la capacité de l'outil à  transmettre des savoir-faire, à  renforcer le corps humain et à  permettre une certaine prudence dans l'action.

L' auteur :

Alain

(1868-1951) Il effectue un mouvement de retour au Cartésianisme en niant l'inconscient Freudien, selon lui ce dernier doit être réduit aux pulsions du corps opposées à la rationalité de l'Esprit.

Le repère :

abstrait/concret

Le texte :

« Il est remarquable que le monde animal ne fasse point voir la moindre trace d'une action par outil. Il est vrai aussi que les animaux n'ont point de monuments ni aucun genre d'écriture. Aucun langage véritable ne lie une génération à l'autre. Ils ne reçoivent en héritage que leur forme ; aussi n'ont-ils d'autres instruments que leurs pattes et mandibules, ou, pour mieux dire, leur corps entier qui se fait place. Ils travaillent comme ils déchirent, mastiquent et digèrent, réduisent en pulpe tout ce qui se laisse broyer. Au contraire, l'outil est quelque chose qui résiste, et qui impose sa forme à la fois à l'action et à la chose faite. Par la seule faux, l'art de faucher est transmis du père à l'enfant. L'arc veut une position des bras et de tout le corps, et ne cède point. La scie de même ; les dents de fer modèrent l'effort et réglementent le mouvement ; c'est tout à fait autre chose que de ronger. Tel est le premier aspect de l'outil. J'en aperçois un autre, qui est que l'outil est comme une armure. Car le corps vivant est aisément meurtri, et la douleur détourne ; au lieu que l'outil oppose solide à solide, ce qui fait que le jeu des muscles perce enfin le bois, la roche, et le fer même. Le lion mord vainement l'épieu, le javelot, la flèche. Ainsi l'homme n'est plus à corps perdu dans ses actions mais il envoie l'outil à la découverte. Si le rocher en basculant retient la pioche ou le pic, ce n'est pas comme s'il serrait la main ou le bras. L'homme se retrouve intact, et la faute n'est point sans remède. D'où un genre de prudence où il n'y a point de peur. On comprend d'après ces remarques la puissance de l'outil. »
Alain

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment les animaux se distinguent-ils des humains en termes d'utilisation d'outils ?
2) Quelle est la différence entre l'action des animaux et celle des humains lorsqu'ils utilisent des outils ?
3) Quels sont les avantages de l'utilisation d'outils selon Alain ?
4) Comment l'outil est-il comparé à une armure dans le texte ? Quel avantage cela conf��re-t-il à l'homme ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Ainsi l'homme n'est plus à corps perdu dans ses actions mais il envoie l'outil à la découverte."
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

L'analyse :



- commencez par présenter le texte en donnant son auteur, son titre, sa date de publication, son contexte et sa problématique générale.

Par exemple : ce texte est extrait de l'ouvrage "système des beaux-arts" d'alain, publié en 1920.

Alain est un philosophe français qui s'intéresse notamment à l'esthétique, à la morale et à la politique.

Dans ce passage, il se demande ce qui distingue l'homme de l'animal, et il propose de répondre en examinant le rôle de l'outil dans l'activité humaine.



- ensuite, divisez le texte en parties selon les idées principales qu'il développe.

Par exemple : le texte peut être divisé en trois parties :

- la première partie va du début jusqu'à "réduisent en pulpe tout ce qui se laisse broyer".

Elle expose la différence entre l'animal et l'homme du point de vue de l'action par outil.



- la deuxième partie va de "au contraire" jusqu'à "c'est tout à fait autre chose que de ronger".

Elle explique la spécificité de l'outil comme quelque chose qui résiste et qui impose sa forme.



- la troisième partie va de "tel est le premier aspect de l'outil" jusqu'à la fin.

Elle présente un autre aspect de l'outil comme une armure qui protège l'homme et lui permet d'être prudent.



- enfin, analysez chaque partie en suivant la méthode des trois questionnements : quoi, comment, pourquoi.

Par exemple : pour la première partie :

- quoi : alain remarque que le monde animal ne montre aucune trace d'une action par outil, contrairement au monde humain qui produit des monuments, des écritures et des langages.

Il en déduit que les animaux n'héritent que de leur forme, et qu'ils n'utilisent que leur corps pour agir sur leur environnement.

Ils se contentent de détruire ou de consommer ce qui est à leur portée.



- comment : alain appuie sa thèse sur des exemples concrets et des oppositions entre les termes : outil/monument/écriture/langage versus forme/patte/mandibule/corps ; faire/place versus déchirer/mastiquer/digérer/réduire en pulpe.

Il utilise aussi des expressions négatives pour souligner l'absence ou le manque chez les animaux : "ne fasse point voir", "n'ont point", "aucun".



- pourquoi : alain cherche à montrer que l'action par outil est une caractéristique proprement humaine, qui implique une transmission culturelle, une création artistique et une communication symbolique.

Il suggère ainsi que l'homme se distingue de l'animal par sa capacité à transformer le monde selon son intelligence et sa volonté.

Vous pouvez procéder de la même manière pour les deux autres parties du texte.

J'espère que cette méthode vous sera utile.

Bon courage !.