Montesquieu remet en question la conception populaire de la liberté politique dans les démocraties. il souligne que la liberté ne réside pas dans la possibilité de faire tout ce que l'on veut, mais plutàït dans la capacité de faire ce que l'on doit vouloir et d'éviter d'être contraint à faire ce que l'on ne doit pas vouloir. selon lui, la véritable liberté consiste à agir conformément aux lois établies dans une société, sans transgresser les limites qu'elles imposent.
en fait/en droit
« Comme dans les démocraties le peuple paraît à peu près faire ce qu'il veut, on a mis la liberté dans ces sortes de gouvernements, et on a confondu le pouvoir du peuple avec la liberté du peuple. Mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l'on veut. Dans un État, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir. Il faut se mettre dans l'esprit ce que c'est que l'indépendance et ce que c'est que la liberté. La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent ; et si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté, parce que les autres auraient tout de même ce pouvoir. »
Montesquieu
[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment Montesquieu définit-il la liberté politique ?
2) Quelle est la différence entre le pouvoir du peuple et la liberté du peuple, selon Montesquieu ?
3) Quelle est la relation entre la liberté et les lois dans un État, d'apr��s Montesquieu ?
4) Quelle est la définition de l'indépendance selon Montesquieu ? Et comment la différencie-t-il de la liberté ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent ; et si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté, parce que les autres auraient tout de même ce pouvoir."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Selon Montesquieu, est-ce que le fait de pouvoir faire tout ce que l'on veut signifie être libre ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte de Montesquieu, vous vous demanderez si la liberté politique est possible sans l'existence de lois.
- commencez par présenter le texte en indiquant son auteur, son contexte historique et philosophique, sa thèse principale et sa problématique.
Par exemple :
ce texte est extrait de l'esprit des lois, un ouvrage de montesquieu publié en 1748, qui est considéré comme un des fondateurs du libéralisme politique.
Montesquieu y expose sa théorie de la séparation des pouvoirs, qui vise à garantir la liberté des citoyens face à l'arbitraire du pouvoir.
Dans ce passage, il s'interroge sur la nature et les conditions de la liberté politique, et il la distingue de l'indépendance et du pouvoir du peuple.
- ensuite, analysez le texte en suivant le plan de l'auteur, qui se divise en deux parties : la première va de "comme dans les démocraties" à "la liberté du peuple", et la deuxième va de "mais la liberté politique" à la fin.
Pour chaque partie, identifiez les idées principales, les arguments, les exemples et les procédés utilisés par montesquieu.
Par exemple :
dans la première partie, montesquieu critique une conception erronée de la liberté politique, qui consisterait à faire ce que l'on veut sans contrainte ni limite.
Il montre que cette conception est fondée sur une confusion entre deux notions : le pouvoir du peuple et la liberté du peuple.
Le pouvoir du peuple désigne la capacité d'un peuple à se gouverner lui-même, sans être soumis à un autre pouvoir.
La liberté du peuple désigne le droit d'un peuple à agir selon sa volonté, sans être entravé par des lois ou des règles.
Montesquieu affirme que ces deux notions ne sont pas synonymes, et qu'elles ne garantissent pas la liberté politique.
Il utilise pour cela un raisonnement par l'absurde : si le peuple pouvait faire tout ce qu'il veut, il n'y aurait plus de lois ni de justice, et donc plus de liberté pour les individus.
Il illustre son propos par l'exemple des démocraties antiques, où le peuple avait un pouvoir absolu, mais où il pouvait aussi opprimer les minorités ou les étrangers.
Dans la deuxième partie, montesquieu propose une définition positive de la liberté politique, qui consiste à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir.
Il explique que cette définition implique deux conditions : d'une part, il faut qu'il y ait des lois qui déterminent ce que l'on doit vouloir et ce que l'on ne doit pas vouloir, c'est-à-dire qui fixent les droits et les devoirs des citoyens ; d'autre part, il faut que ces lois soient respectées par tous, y compris par le peuple lui-même.
Il précise que la liberté politique est donc le droit de faire tout ce que les lois permettent, et non pas tout ce que l'on désire.
Il souligne que cette conception de la liberté est fondée sur l'égalité devant la loi, qui assure que tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes obligations.
Il conclut que si un citoyen pouvait faire ce que les lois défendent, il n'aurait plus de liberté, car il porterait atteinte à la liberté des autres.
- enfin, rédigez une conclusion qui résume le texte analysé, qui évalue sa portée et ses limites, et qui ouvre sur une question ou un problème connexe.
Par exemple :
en conclusion, montesquieu nous invite à réfléchir sur la nature et les conditions de la liberté politique dans un état de droit.
Il nous montre que la liberté ne se réduit pas au pouvoir du peuple ni à l'indépendance individuelle, mais qu'elle repose sur le respect des lois qui garantissent l'égalité et la justice.
Il nous propose ainsi une conception libérale et rationnelle de la liberté, qui s'oppose aux conceptions absolutistes ou anarchistes.