Freud explore les trois principales fonctions de la religion informer sur le monde, apaiser les angoisses et diriger les actions. il souligne que la religion entre parfois en rivalité avec la science, notamment lorsqu'elle apporte consolation et protection face aux difficultés de la vie. cependant, la religion se distingue de la science par ses préceptes et ses interdits.
(1859-1939) Avance l'idée que la conscience n'est pas, comme le pensait Descartes, une machine à enregistrer toutes les informations. Au contraire, elle va refouler dans une partie plus profonde et hors de l'aperception d'elle-même des souvenirs.
croire/savoir
« Si on veut se rendre compte de l'essence grandiose de la religion, il faut se représenter ce qu'elle entreprend d'accomplir pour les hommes. Elle les informe sur l'origine et la constitution du monde, elle leur assure protection et un bonheur fini dans les vicissitudes de la vie, elle dirige leurs opinions et leurs actions par des préceptes qu'elle soutient de toute son autorité. Elle remplit donc trois fonctions. Par la première, elle satisfait le désir humain de savoir, elle fait la même chose que ce que la science tente avec ses propres moyens, et entre ici en rivalité avec elle. C'est à sa deuxième fonction qu'elle doit sans doute la plus grande partie de son influence. Lorsqu'elle apaise l'angoisse des hommes devant les dangers et les vicissitudes de la vie, lorsqu'elle les assure d'une bonne issue, lorsqu'elle leur dispense de la consolation dans le malheur, la science ne peut rivaliser avec elle. Celle-ci enseigne, il est vrai, comment on peut éviter certains dangers, combattre victorieusement bien des souffrances ; il serait très injuste de contester qu'elle est pour les hommes une puissante auxiliaire, mais dans bien des situations, elle doit abandonner l'homme à sa souffrance et ne sait lui conseiller que la soumission. C'est dans sa troisième fonction, quand elle donne des préceptes, qu'elle édicte des interdits et des restrictions, que la religion s'éloigne le plus de la science. »
Freud
[A] - Questions d'analyse
1) Comment l'auteur décrit-il la religion dans ce texte ?
2) Quelles sont les trois fonctions de la religion selon l'auteur ?
3) En quoi la religion rivalise-t-elle avec la science selon l'auteur ?
4) Quelle est la fonction de la religion qui a le plus d'influence selon l'auteur et pourquoi ?
[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "C'est dans sa troisi��me fonction, quand elle donne des préceptes, qu'elle édicte des interdits et des restrictions, que la religion s'éloigne le plus de la science."
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] - Commentaire
1) Selon Freud, en quoi la religion apaise-t-elle les angoisses des hommes face aux dangers et aux vicissitudes de la vie ?
- dans ce texte, freud expose les trois fonctions que la religion remplit pour les hommes : elle leur donne une connaissance du monde, elle leur assure une protection et un bonheur, elle leur impose des règles de conduite.
Il compare ces fonctions à celles de la science et montre en quoi elles sont complémentaires ou concurrentes.
- il commence par affirmer que la religion "informe" les hommes sur l'origine et la constitution du monde, c'est-à-dire qu'elle leur fournit une explication globale et cohérente de la réalité.
Il souligne que cette fonction est la même que celle de la science, qui cherche aussi à connaître le monde par l'observation et le raisonnement.
Il reconnaît donc que la religion et la science ont un même but : satisfaire le désir humain de savoir.
Mais il suggère aussi qu'elles sont en rivalité, car elles n'ont pas les mêmes moyens ni les mêmes critères de vérité.
La religion se fonde sur la révélation et l'autorité, tandis que la science se fonde sur l'expérience et la démonstration.
- il passe ensuite à la deuxième fonction de la religion, qui est de "protéger" les hommes et de leur assurer un "bonheur fini" dans les vicissitudes de la vie.
Il reconnaît que cette fonction est essentielle pour les hommes, car ils sont confrontés à des dangers et des souffrances qu'ils ne peuvent pas toujours maîtriser.
Il admet que la science ne peut pas rivaliser avec la religion sur ce point, car elle ne peut pas apaiser l'angoisse ni garantir une issue favorable.
Elle peut seulement aider les hommes à éviter ou à combattre certains maux, mais elle doit souvent les abandonner à leur sort et leur conseiller la résignation.
Il montre donc que la religion a un avantage sur la science dans le domaine affectif et moral, car elle offre aux hommes une consolation et une espérance.
- il termine par la troisième fonction de la religion, qui est de "diriger" les opinions et les actions des hommes par des préceptes qu'elle soutient de toute son autorité.
Il souligne que cette fonction est celle qui distingue le plus la religion de la science, car elle implique une dimension normative et prescriptive.
La religion ne se contente pas de décrire le monde, elle le juge et le transforme selon ses valeurs.
Elle impose aux hommes des interdits et des restrictions qui limitent leur liberté et leur plaisir.
La science, au contraire, n'a pas pour vocation de dicter aux hommes ce qu'ils doivent faire ou penser, mais seulement de leur fournir des connaissances objectives et vérifiables.
Il montre donc que la religion a un inconvénient sur la science dans le domaine intellectuel et pratique, car elle entrave le progrès et l'autonomie des hommes.
- on peut conclure que freud présente dans ce texte une vision critique mais nuancée de la religion par rapport à la science.
Il reconnaît que la religion remplit des fonctions importantes pour les hommes, mais il suggère aussi qu'elle est obsolète ou dangereuse dans certains domaines.
Il invite ainsi les hommes à se libérer progressivement de l'emprise religieuse et à se tourner vers la science comme source de connaissance et d'émancipation.