• Hobbes
La quête perpétuelle du pouvoir et du bien-être
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Le contexte :

Dans ce texte, hobbes expose sa conception de la félicité comme une incessante recherche du désir, oàû chaque objet atteint n'est qu'une étape vers le suivant. selon lui, l'homme aspire à  acquérir continuellement pouvoir apràùs pouvoir, afin de garantir sa satisfaction future et rendre sa vie satisfaite.

L' auteur :

Hobbes

(1588-1679) Philosophe Contractualiste comme Locke et Rousseau ; selon eux le pouvoir politique serait issu d'un accord passé librement entre les hommes : un contrat social. Hobbes pense ce contrat à l'aune de ce qu'il y avait avant, « l'état de Nature ».

Le repère :

essentiel/accidentel

Le texte :

« Celui dont les désirs ont atteint leur terme ne peut pas davantage vivre que celui chez qui les sensations et les imaginations sont arrêtées. La félicité est une continuelle marche en avant du désir, d'un objet à un autre, la saisie du premier n'étant encore que la route qui mène au second. La cause en est que l'objet du désir de l'homme n'est pas de jouir une seule fois et pendant un seul instant, mais de rendre à jamais sûre la route de son désir futur. Aussi les actions volontaires et les inclinations de tous les hommes ne tendent-elles pas seulement à leur procurer, mais aussi à leur assurer une vie satisfaite. Elles diffèrent des passions chez les divers individus, et, pour une autre part, de la différence touchant la connaissance ou l'opinion qu'a chacun des causes qui produisent l'effet désiré. Aussi, je mets au premier rang, à titre d'inclination générale de toute l'humanité, un désir perpétuel et sans trêve d'acquérir pouvoir après pouvoir, désir qui ne cesse qu'à la mort. La cause n'en est pas toujours qu'on espère un plaisir plus intense que celui qu'on a déjà réussi à atteindre, ou qu'on ne peut pas se contenter d'un pouvoir modéré : mais plutôt qu'on ne peut pas rendre sûrs, sinon en en acquérant davantage, le pouvoir et les moyens dont dépend le bien-être qu'on possède présentement. »
Hobbes

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment Hobbes décrit-il la nature des désirs humains dans ce texte ?
2) Quelle est la relation entre la félicité et le désir selon Hobbes ?
3) Pourquoi les actions volontaires et les inclinations varient-elles d'un individu à l'autre, selon Hobbes ?
4) En quoi consiste le désir perpétuel qu'Hobbes attribue à toute l'humanité, et quelles sont les raisons qui le sous-tendent ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "La félicité est une continuelle marche en avant du désir, d'un objet à un autre, la saisie du premier n'étant encore que la route qui m��ne au second."
2) En utilisant les informations fournies précédemment, résumez l'idée principale du texte et les étapes de l'argumentation d'Hobbes.

[C] û Commentaire
1) Selon Hobbes, en quoi consiste la poursuite incessante du pouvoir ? Comment cela est-il lié à la quête de satisfaction dans la vie humaine ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, discutez de la validité de la perspective d'Hobbes sur la nature humaine et la quête du bonheur.

L'analyse :

Voici un possible développement de l'analyse du texte :

- le texte de hobbes porte sur la notion de désir et son rapport à la félicité, c'est-à-dire au bonheur.

L'auteur cherche à montrer que le désir humain est insatiable et qu'il est motivé par la recherche d'un pouvoir toujours plus grand, qui assure la sécurité de l'individu.



- il commence par affirmer que celui qui a satisfait tous ses désirs ne peut plus vivre, car il n'a plus rien qui anime son existence.

Il compare cette situation à celle où les sensations et les imaginations sont arrêtées, ce qui implique que le désir est lié à la capacité de percevoir et de se représenter des objets.

Il en déduit que la félicité n'est pas un état stable, mais un mouvement perpétuel du désir, qui passe d'un objet à un autre, sans jamais s'arrêter.

Il utilise l'expression "une continuelle marche en avant" pour souligner le caractère dynamique et progressif du désir, qui ne se contente pas du présent, mais vise toujours l'avenir.

Il précise que la saisie du premier objet n'est qu'une étape vers le second, ce qui signifie que le désir n'est jamais comblé, mais toujours relancé par un nouveau manque.

Il explique que la raison de ce phénomène est que l'homme ne cherche pas seulement à jouir d'un instant, mais à assurer la possibilité de son désir futur.

Il s'agit donc d'une quête de sécurité, qui suppose une prévision et une anticipation des besoins et des dangers.



- il poursuit en affirmant que les actions volontaires et les inclinations de tous les hommes visent à leur procurer et à leur assurer une vie satisfaite.

Il distingue ainsi deux aspects du désir : l'un qui concerne l'acquisition d'un bien ou d'un plaisir, l'autre qui concerne la conservation de ce bien ou de ce plaisir.

Il reconnaît qu'il existe des différences individuelles dans les passions et dans les connaissances ou les opinions sur les moyens d'atteindre le but désiré.

Il admet donc qu'il n'y a pas un seul objet universel du désir, mais une diversité de préférences et de croyances.

Il ajoute toutefois qu'il y a une inclination générale de toute l'humanité, qui est un désir perpétuel et sans trêve d'acquérir pouvoir après pouvoir.

Il définit ainsi le désir comme une volonté de puissance, qui ne s'arrête qu'à la mort.

Il justifie cette thèse en affirmant que la cause de ce désir n'est pas toujours l'espoir d'un plaisir plus intense, ni l'insatisfaction d'un pouvoir modéré, mais plutôt la nécessité de rendre s¹rs les moyens dont dépend le bien-être présent.

Il suggère donc que le désir est motivé par la peur de perdre ce qu'on a, et par la volonté de se protéger des menaces extérieures.



- le texte de hobbes présente donc une conception pessimiste du désir humain, qui est vu comme une source d'inquiétude et de conflit.

L'auteur remet en cause l'idée selon laquelle le bonheur serait lié à la satisfaction des désirs, et propose plutôt une vision réaliste et pragmatique, qui prend en compte les conditions matérielles et sociales de l'existence humaine.

Il invite ainsi à réfléchir sur les fondements et les limites du pouvoir, ainsi que sur les moyens de garantir la paix et la sécurité dans la société.