• Kant
Le respect des animaux : un devoir moral pour l'homme
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Le contexte :

Dans ce texte, kant souligne l'importance pour l'homme de traiter les animaux avec respect et bienveillance. il affirme que maltraiter les animaux va à  l'encontre de notre devoir moral envers nous-mêmes, car cela émousse notre empathie et nuit à  notre moralité dans nos relations avec les autres humains. kant encourage ainsi à  éviter toute forme de cruauté envers les animaux, même si cela peut être justifié par des besoins humains, et à  reconnaà®tre la valeur des animaux en tant qu'êtres viv

L' auteur :

Kant

(1724-1804) Consacre toute son œuvre philosophique à établir les limites dans lesquelles la raison est légitime. Il va lutter contre les doctrines métaphysiques et recentrer la raison sur des connaissances plus certaines (mathématiques, physiques etc.)

Le repère :

obligation/contrainte

Le texte :

« Concernant la partie des créatures qui est vivante, bien que dépourvue de raison, un traitement violent et en même temps cruel des animaux est opposé au devoir de l'homme envers lui-même, parce qu'ainsi la sympathie à l'égard de leurs souffrances se trouve émoussée en l'homme et que cela affaiblit et peu à peu anéantit une disposition naturelle très profitable à la moralité dans la relation avec les autres hommes. Cela est vrai quand bien même, dans ce qui est permis à l'homme, s'inscrit le fait de tuer rapidement (d'une manière qui évite de les torturer) les animaux, ou encore de les astreindre à un travail (ce à quoi, il est vrai, les hommes eux aussi doivent se soumettre), à condition simplement qu'il n'excède pas leurs forces ; à l'inverse, il faut avoir en horreur les expériences physiques qui les martyrisent pour le simple bénéfice de la spéculation, alors que, même sans elles, le but pourrait être atteint. Même la reconnaissance pour les services longtemps rendus par un vieux cheval ou un vieux chien (comme s'ils étaient des personnes de la maison) appartient indirectement aux devoirs de l'homme, à savoir au devoir conçu en considération de ces animaux, mais cette reconnaissance, envisagée directement, n'est jamais qu'un devoir de l'homme envers lui-même. »
Kant

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1. Comment Kant définit-il le traitement violent et cruel des animaux ?
2. Pourquoi Kant consid��re-t-il que le traitement violent et cruel des animaux est contraire au devoir de l'homme envers lui-même ?
3. Comment une disposition naturelle tr��s profitable à la moralité dans la relation avec les autres hommes est-elle affaiblie et peu à peu anéantie par le traitement violent et cruel des animaux ?
4. Pourquoi Kant consid��re-t-il que la reconnaissance pour les services rendus par les animaux appartient-elle indirectement aux devoirs de l'homme ?

[B] - Éléments de synth��se
1. En quoi le traitement violent et cruel des animaux affaiblit-il la disposition naturelle tr��s profitable à la moralité dans la relation avec les autres hommes ?
2. Quelle est l'idée principale du texte de Kant et quelles sont les étapes de son argumentation ?

[C] - Commentaire
1. Comment le traitement des animaux peut-il affecter la moralité des relations entre les êtres humains ?

L'analyse :

Dans ce texte, kant s'interroge sur le rapport de l'homme aux animaux et sur les devoirs qu'il a envers eux.

Il distingue deux types de devoirs : les devoirs directs, qui sont fondés sur la raison, et les devoirs indirects, qui sont fondés sur la sensibilité.

Il affirme que l'homme n'a pas de devoirs directs envers les animaux, car ils sont dépourvus de raison, mais qu'il a des devoirs indirects envers eux, car il a un devoir envers lui-même de ne pas émousser sa sympathie à l'égard des souffrances.



- quoi : kant commence par reconnaître que les animaux font partie des créatures vivantes, mais qu'ils sont différents des hommes par l'absence de raison.

Il en déduit que les animaux ne sont pas des fins en soi, mais des moyens pour les fins humaines.

Il admet donc que l'homme peut se servir des animaux pour se nourrir, se vêtir ou travailler, à condition de ne pas les faire souffrir inutilement.



- comment : kant s'appuie sur sa conception de la morale comme fondée sur la raison pure pratique, qui est la faculté de se donner à soi-même la loi morale.

Il considère que seuls les êtres rationnels sont capables d'autonomie morale et de dignité, et qu'ils doivent se respecter mutuellement comme des personnes.

Il exclut donc les animaux du champ moral, car ils sont soumis à leurs instincts et ne peuvent pas agir par devoir.



- pourquoi : kant veut montrer que la morale n'est pas fondée sur les sentiments, mais sur la raison.

Il veut éviter le relativisme moral qui consisterait à accorder une valeur morale aux actions selon qu'elles nous plaisent ou nous déplaisent.

Il veut aussi éviter l'anthropomorphisme qui consisterait à attribuer aux animaux des qualités humaines.



- quoi : kant poursuit en affirmant que l'homme a un devoir indirect envers les animaux, qui est en réalité un devoir envers lui-même.

Il s'agit du devoir de ne pas émousser sa sympathie à l'égard des souffrances des animaux, car cela affaiblirait sa disposition naturelle à la moralité dans ses relations avec les autres hommes.

Il condamne donc le traitement violent et cruel des animaux, ainsi que les expériences physiques qui les martyrisent pour le simple bénéfice de la spéculation.

Il recommande aussi la reconnaissance pour les services rendus par les animaux domestiques, comme s'ils étaient des membres de la famille.



- comment : kant s'appuie sur sa conception de la sensibilité comme une faculté passive qui reçoit les impressions du monde extérieur.

Il considère que la sensibilité n'est pas une source de moralité, mais qu'elle peut être un obstacle ou un soutien à la moralité.

Il reconnaît que la sensibilité est commune aux hommes et aux animaux, et qu'elle implique une capacité à souffrir ou à jouir.

Il admet donc que l'homme doit avoir égard à la sensibilité des animaux, non pas pour leur propre bien, mais pour le sien.



- pourquoi : kant veut montrer que la sensibilité n'est pas indifférente à la moralité, mais qu'elle doit être cultivée ou réprimée selon qu'elle favorise ou entrave le respect du devoir.

Il veut aussi montrer que l'homme doit se perfectionner lui-même comme être moral, et qu'il ne doit pas se dégrader en se rendant insensible aux souffrances d'autrui.

Il veut enfin montrer que l'homme doit respecter l'ordre naturel qui lui assigne une place supérieure aux animaux, mais qui lui impose aussi des limites.

En conclusion, on peut dire que ce texte illustre la position kantienne sur le rapport entre raison et sensibilité dans la morale.

Kant défend une morale rationnelle qui exclut les animaux du champ moral, mais qui reconnaît un devoir indirect envers eux fondé sur la sensibilité.

Il invite ainsi l'homme à se comporter avec humanité envers les animaux, non pas par compassion ou par amour, mais.