Alain explore la nature de l'inconscient en soulignant l'importance de l'examen de soi et de la conscience. il affirme que ceux qui agissent sans se questionner ni se diviser eux-mêmes manquent de l'examen moral et contemplatif nécessaires pour se connaà®tre réellement. en mettant en évidence le lien entre la conscience et la compréhension de ses propres actions, alain souligne l'importance de la réflexion et du jugement pour éviter de perdre le contràïle de soi.
(1868-1951) Il effectue un mouvement de retour au Cartésianisme en niant l'inconscient Freudien, selon lui ce dernier doit être réduit aux pulsions du corps opposées à la rationalité de l'Esprit.
objectif/subjectif/intersubjectif
« Qu'est-ce qu'un inconscient ? C'est un homme qui ne se pose pas de question. Celui qui agit avec vitesse et sûreté ne se pose pas de question ; il n'en a pas le temps. Celui qui suit son désir ou son impulsion sans s'examiner soi-même n'a point non plus occasion de parler, comme Ulysse, à son propre cūur, ni de dire Moi, ni de penser Moi. En sorte que, faute d'examen moral, il manque aussi de cet examen contemplatif qui fait qu'on dit : �oeJe sais que je sais ; je sais que je désire ; je sais que je veux”. Pour prendre conscience, il faut se diviser soi-même. Ce que les passionnés, dans le paroxysme, ne font jamais ; ils sont tout entiers à ce qu'ils font et à ce qu'ils disent ; et par là ils ne sont point du tout pur eux-mêmes. Cet état est rare. Autant qu'il reste de bon sens en un homme, il reste des éclairs de penser à ce qu'il dit ou à ce qu'il fait ; c'est se méfier de soi ; c'est guetter de soi l'erreur ou la faute. Peser, penser, c'est le même mot ; ne le ferait-on qu'un petit moment, c'est cette chaîne de points clairs qui fait encore le souvenir. Qui s'emporte sans scrupule aucun, sans hésitation aucune, sans jugement aucun ne sait plus ce qu'il fait, et ne saura jamais ce qu'il a fait. »
Alain
[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment Alain définit-il un "inconscient" ?
2) Pourquoi celui qui agit rapidement et avec assurance ne se pose-t-il pas de question selon Alain ?
3) Quelle est l'importance de l'examen moral selon Alain pour prendre conscience de soi-même ?
4) Quelle relation Alain établit-il entre peser et penser dans le texte ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Pour prendre conscience, il faut se diviser soi-même."
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Selon Alain, en quoi l'absence d'examen moral rend-il quelqu'un incapable de prendre conscience de ses actes ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte d'Alain, discutez de l'importance de la réflexion et de l'examen de soi dans la prise de conscience.
Voici un possible développement de l'analyse du texte :
le texte d'alain cherche à définir ce qu'est l'inconscient, en le distinguant de la conscience.
Il le fait en trois étapes, qui correspondent aux trois paragraphes du texte.
Dans la première étape, il donne une définition négative de l'inconscient : c'est un homme qui ne se pose pas de question.
Il illustre cette définition par deux exemples : celui qui agit avec vitesse et s¹reté, et celui qui suit son désir ou son impulsion sans s'examiner soi-même.
Ces exemples montrent que l'inconscient est celui qui n'a pas le temps ou l'occasion de réfléchir à ce qu'il fait, à ce qu'il est, à ce qu'il veut.
Il n'a donc pas de dialogue intérieur, ni de conscience de soi.
L'enjeu de cette première étape est de montrer que l'inconscient est un état d'absence de pensée et de parole.
Dans la deuxième étape, il oppose l'inconscient à la conscience, en montrant que pour prendre conscience, il faut se diviser soi-même.
Il reprend l'exemple du passionné, qui est tout entier à ce qu'il fait et à ce qu'il dit, et qui ne se regarde pas faire ni dire.
Il affirme que cet état est rare, car il implique une perte totale de bon sens, c'est-à-dire de raison.
Il suggère que la conscience est un acte de méfiance, de vigilance, de jugement sur soi-même.
Il établit un lien étymologique entre peser et penser, pour montrer que la conscience est une activité critique et réflexive.
L'enjeu de cette deuxième étape est de montrer que la conscience est un état de distance et de lucidité.
Dans la troisième étape, il tire les conséquences de sa distinction entre l'inconscient et la conscience.
Il affirme que l'inconscient ne sait pas ce qu'il fait, ni ce qu'il a fait.
Il sous-entend que la conscience permet au contraire de savoir ce qu'on fait et ce qu'on a fait, et donc d'avoir une mémoire et une identité.
Il implique aussi que la conscience est une condition de la responsabilité et de la moralité.
L'enjeu de cette troisième étape est de montrer que la conscience est un état de connaissance et de valeur.