• Kant
La quête de la vérité et les limites de la connaissance
vérité - vérité



Le contexte :

Dans ce texte, kant explore la notion de vérité en soulignant les défis liés à  la concordance entre la connaissance et l'objet. il met en évidence le cercle vicieux de la connaissance, oàû la confirmation de la vérité repose sur la connaissance elle-même. kant remet en question la possibilité d'un critàùre universel de vérité, soulevant ainsi la question fondamentale qu'est-ce que la vérité réellement ?

L' auteur :

Kant

(1724-1804) Consacre toute son œuvre philosophique à établir les limites dans lesquelles la raison est légitime. Il va lutter contre les doctrines métaphysiques et recentrer la raison sur des connaissances plus certaines (mathématiques, physiques etc.)

Le repère :

objectif/subjectif/intersubjectif

Le texte :

« La vérité, dit-on, consiste dans l'accord de la connaissance avec l'objet. Selon cette simple définition de mot, ma connaissance doit donc s'accorder avec l'objet pour avoir valeur de vérité. Or le seul moyen que j'ai de comparer l'objet avec ma connaissance c'est que je le connaisse. Ainsi ma connaissance doit se confirmer elle-même ; mais c'est bien loin de suffire à la vérité. Car puisque l'objet est hors de moi et que la connaissance est en moi, tout ce que je puis apprécier c'est si ma connaissance de l'objet s'accorde avec ma connaissance de l'objet. Les anciens appelaient diallèle un tel cercle  dans la définition. Et effectivement c'est cette faute que les sceptiques n'ont cessé de reprocher aux logiciens ; ils remarquaient qu'il en est de cette définition de la vérité comme d'un homme qui ferait une déposition au tribunal et invoquerait comme témoin quelqu'un que personne ne connaît, mais qui voudrait être cru en affirmant que celui qui l'invoque comme témoin est un honnête homme. Reproche absolument fondé, mais la solution du problème en question est totalement impossible pour tout le monde. En fait la question qui se pose est de savoir si, et dans quelle mesure il y a un critère de la vérité certain, universel et pratiquement applicable. Car tel est le sens de la question : qu'est-ce que la vérité ? »
Kant

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1) Comment Kant définit-il la vérité dans ce texte ?
2) Que signifie l'expression "accord de la connaissance avec l'objet" ?
3) Pourquoi Kant affirme-t-il que la connaissance doit se confirmer elle-même ?
4) Quelle critique les sceptiques font-ils aux logiciens en ce qui concerne la définition de la vérité ?

[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "En fait la question qui se pose est de savoir si, et dans quelle mesure il y a un crit��re de la vérité certain, universel et pratiquement applicable."
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire :
1) Selon vous, la définition de la vérité donnée par Kant est-elle satisfaisante ? Pourquoi ?

L'analyse :

Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de kant :

- le texte de kant porte sur la notion de vérité et le problème de son critère.

Il s'agit d'un extrait de la logique, un ouvrage où kant expose les règles du bon usage de la raison.

Le texte se présente comme une analyse critique de la définition classique de la vérité comme accord de la connaissance avec l'objet, et il aboutit à une question sur la possibilité et les conditions d'un critère universel et pratique de la vérité.



- dans un premier temps, kant reprend la définition traditionnelle de la vérité, qu'il attribue au sens commun (½ dit-on ?).

Il s'agit d'une définition réaliste, qui suppose que la vérité dépend de l'adéquation entre notre connaissance et la réalité extérieure (½ l'objet ?).

Kant souligne que cette définition implique que notre connaissance doive s'accorder avec l'objet pour être vraie, ce qui pose le problème du fondement de cette accord (½ le seul moyen que j'ai de comparer l'objet avec ma connaissance c'est que je le connaisse ?).



- dans un deuxième temps, kant montre que cette définition est circulaire et insuffisante, car elle revient à confirmer notre connaissance par elle-même, sans pouvoir vérifier si elle correspond à l'objet (½ ma connaissance doit se confirmer elle-même ; mais c'est bien loin de suffire à la vérité ?).

Il illustre ce cercle vicieux par le terme technique de ½ diallèle ? et par une comparaison avec un faux témoignage (½ il en est de cette définition de la vérité comme d'un homme qui ferait une déposition au tribunal et invoquerait comme témoin quelqu'un que personne ne connaît, mais qui voudrait être cru en affirmant que celui qui l'invoque comme témoin est un honnête homme ?).

Il reconnaît que ce reproche est fondé et qu'il met en échec la prétention des logiciens à établir un critère certain de la vérité.



- dans un troisième temps, kant pose la question qui découle de cette analyse : comment trouver un critère de la vérité qui soit à la fois certain, universel et pratiquement applicable ? il s'agit d'une question philosophique, qui interroge les conditions de possibilité et les limites de notre connaissance (½ qu'est-ce que la vérité ? ?).

Kant ne donne pas ici de réponse, mais il annonce le projet critique qu'il développera dans ses £uvres majeures, notamment la critique de la raison pure.



- le texte de kant présente donc une réflexion sur la notion de vérité et le problème de son critère, qui met en évidence les difficultés et les paradoxes de la définition réaliste.

Il invite à remettre en question les présupposés du sens commun et à chercher une voie nouvelle pour fonder notre connaissance sur des principes rationnels.

Il ouvre ainsi la voie à sa propre conception critique et transcendantale de la vérité, qui repose sur l'idée que c'est notre raison qui détermine les conditions d'objectivité et d'universalité des jugements.