• Hegel
La décision comme condition de réalité
conscience - liberté



Le contexte :

Dans ce texte, hegel aborde la question de l'indécision et de la volonté. il soutient que l'homme sans caractàùre, qui ne parvient pas à  prendre de décisions, ne peut pas réellement agir. selon lui, la décision est nécessaire pour entrer dans la réalité, même si cela implique de renoncer à  l'infini et de se limiter.

L' auteur :

Hegel

(1770-1831) Clôt le système de l'Idéalisme allemand de Kant, Fichte et Schelling en fondant un dernier système philosophique permettant d'expliquer rationnellement la Nature, l'Homme et l'Esprit. Il est à l'origine de la méthode dialectique.

Le repère :

identité/égalité/différence

Le texte :

« La volonté qui ne se décide pas n'est pas une volonté effective. L'homme sans caractère ne parvient jamais à se décider. La cause de l'indécision peut également résider dans une certaine délicatesse de l'âme, laquelle sait qu'en se déterminant, elle s'engage dans la finitude, se donne des limites en abandonne ainsi l'infinité ; mais elle ne veut pas renoncer à la totalité qu'elle a en vue. Une telle âme est une âme morte, même si elle veut être une belle âme. Goethe dit […] que celui qui veut accomplir quelque chose de grand doit savoir se limiter. Ce n'est que par la décision que l'homme entre dans la réalité effective, même s'il doit lui en coûter beaucoup. L'inertie reste absorbée dans ses pensées et n'en veut pas sortir, car elle se ménage ainsi une possibilité universelle. C'est pourquoi la volonté sûre d'elle-même ne va pas à sa perte en se déterminant. »
Hegel

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment l'indécision est-elle caractérisée dans le texte ?
2) Quelle est la cause possible de l'indécision selon l'auteur ?
3) Qu'est-ce que l'âme délicate craint en prenant une décision ?
4) Quel est le lien entre la décision et l'entrée dans la réalité effective selon l'auteur ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Ce n'est que par la décision que l'homme entre dans la réalité effective, même s'il doit lui en co��ter beaucoup."
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

L'analyse :

Dans ce texte, hegel s'intéresse à la notion de volonté et à son rapport à la décision.

Il distingue deux types de volonté : la volonté effective, qui se décide, et la volonté inefficace, qui reste indécise.

Il examine les causes et les conséquences de l'indécision, qu'il attribue soit à un manque de caractère, soit à une fausse aspiration à l'infini.

Il montre ensuite que la décision est le moyen pour la volonté d'entrer dans la réalité et d'accomplir quelque chose de grand.

Il critique ainsi l'inertie qui se complaît dans la possibilité universelle sans jamais passer à l'acte.



- hegel commence par affirmer que la volonté qui ne se décide pas n'est pas une volonté effective.

Il pose ainsi une condition nécessaire à la réalisation de la volonté : la décision.

Il suggère que la volonté implique un choix, une détermination, une action.

Sans cela, la volonté reste au niveau du désir, de l'intention, de la pensée, mais ne se manifeste pas concrètement.



- il poursuit en évoquant le cas de l'homme sans caractère, qui ne parvient jamais à se décider.

Il introduit ainsi une cause psychologique de l'indécision : le manque de caractère.

Il sous-entend que la décision demande du courage, de la force, de la résolution.

L'homme sans caractère serait celui qui hésite, qui doute, qui craint les conséquences de ses choix.

Il serait incapable de s'affirmer et de se donner une direction.



- il ajoute que l'indécision peut également résider dans une certaine délicatesse de l'âme, qui sait qu'en se déterminant, elle s'engage dans la finitude.

Il propose alors une autre cause possible de l'indécision : une fausse aspiration à l'infini.

Il explique que l'âme délicate serait celle qui veut tout embrasser, qui ne veut pas renoncer à la totalité qu'elle a en vue.

Elle serait consciente que la décision implique une limitation, un sacrifice, une perte.

Elle voudrait rester dans l'illimité, dans l'absolu, dans l'idéal.



- il qualifie ensuite une telle âme de morte, même si elle veut être une belle âme.

Il en tire une conséquence négative de l'indécision : la mort spirituelle.

Il oppose ainsi l'âme morte à l'âme vivante, qui se réalise dans le monde.

Il critique aussi l'illusion de la belle âme, qui se croit supérieure aux autres parce qu'elle ne se compromet pas dans le réel.

Il suggère que la beauté morale ne réside pas dans le refus de choisir, mais dans l'engagement responsable.



- il cite alors goethe pour appuyer son propos : celui qui veut accomplir quelque chose de grand doit savoir se limiter.

Il fait appel à un argument d'autorité pour renforcer sa thèse : la décision est le moyen pour la volonté d'accomplir quelque chose de grand.

Il valorise ainsi la grandeur d'âme, qui consiste à se donner un but élevé et à y consacrer ses efforts.

Il implique que la grandeur d'âme suppose aussi une humilité, une acceptation de ses limites.



- il conclut en affirmant que ce n'est que par la décision que l'homme entre dans la réalité effective, même s'il doit lui en co¹ter beaucoup.

Il résume ainsi sa pensée : la décision est le passage obligé de la volonté vers la réalité.

Il reconnaît que la décision n'est pas facile, qu'elle comporte des risques, des co¹ts, des regrets.

Mais il souligne que c'est le prix à payer pour exister réellement, pour sortir du monde des idées et entrer dans celui des faits.



- il oppose enfin l'inertie qui reste absorbée dans ses pensées et n'en veut pas sortir, car elle se ménage ainsi une possibilité universelle.

Il caractérise ainsi le comportement inverse à celui qu'il préconise : l'inertie.

Il dénonce le.