• Platon
Les sophistes, des éducateurs étranges
-



Le contexte :

Dans ce texte, platon critique les sophistes, qu'il considàùre comme des éducateurs étranges. selon lui, ces mercenaires n'enseignent que les valeurs et les maximes populaires, sans véritablement connaà®tre la nature du bon, du beau, du juste et du nécessaire. platon remet en question leur prétention à  enseigner la sagesse en se basant uniquement sur les instincts et les appétits.

L' auteur :

Platon

(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".

Le repère :

contingent/nécessaire

Le texte :

« Tous ces particuliers mercenaires, que le peuple appelle sophistes et regarde comme ses rivaux, n'enseignent pas d'autres maximes que celles que le peuple lui-même professe dans les assemblées, et c'est là ce qu'ils appellent sagesse. On dirait un homme qui, après avoir observé les mouvements instinctifs et les appétits d'un animal grand et robuste, par où il faut l'approcher et par où le toucher, quand et pourquoi il s'irrite ou s'apaise, quels cris il a coutume de pousser en chaque occasion, et quel ton de voix l'adoucit ou l'effarouche, après avoir appris tout cela par une longue expérience, l'appellerait sagesse, et l'ayant systématisé en une sorte d'art, se mettrait à l'enseigner, bien qu'il ne sache vraiment ce qui, de ces habitudes et de ces appétits, est beau ou laid, bon ou mauvais, juste ou injuste ; se conformant dans l'emploi de ces termes aux instincts du grand animal ; appelant bon ce qui le réjouit, et mauvais ce qui l'importune, sans pouvoir légitimer autrement ces qualifications ; nommant juste et beau le nécessaire, parce qu'il n'a pas vu et n'est point capable de montrer aux autres combien la nature du nécessaire diffère, en réalité, de celle du bon. Un tel homme, par Zeus ! ne te semblerait-il pas un étrange éducateur ? »
Platon

Les questions :



[a] û questions dÆanalyse
1) Comment les sophistes sont-ils perçus par le peuple ? Quelle est leur réputation selon le texte ?
2) Comment le texte compare-t-il les sophistes à un homme qui observe un animal ?
3) Quelle est la définition que les sophistes donnent à la sagesse ?
4) Quelles sont les qualités que les sophistes attribuent aux choses sans pouvoir les justifier ?

[b] û éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "apr��s avoir appris tout cela par une longue expérience, l'appellerait sagesse, et l'ayant systématisé en une sorte d'art, se mettrait à l'enseigner, bien qu'il ne sache vraiment ce qui, de ces habitudes et de ces appétits, est beau ou laid, bon ou mauvais, juste ou injuste".
2) Dégager l'idée principale du texte et les étapes de son argumentation en vous aidant des éléments précédents.

[c] û commentaire
1) Est-ce que l'expérience seule suffit pour être un bon éducateur ? Justifiez votre réponse.

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, platon critique les sophistes, ces orateurs qui prétendent enseigner la sagesse aux citoyens, mais qui ne font que flatter les opinions du peuple.

Il compare leur méthode à celle d'un homme qui étudierait les réactions d'un animal pour le manipuler, sans se soucier de la vérité ou de la justice.



- il commence par affirmer que les sophistes n'enseignent pas d'autres maximes que celles que le peuple lui-même professe dans les assemblées.

Il s'agit d'une ironie, car il dévalorise ainsi la prétention des sophistes à être des maîtres de sagesse.

Il montre qu'ils ne font que répéter ce que le peuple veut entendre, sans lui apporter de connaissance véritable.

Il souligne aussi le conflit entre les sophistes et le peuple, qui les regarde comme ses rivaux, car ils cherchent à le séduire et à le dominer par la parole.



- il poursuit en comparant les sophistes à un homme qui observerait les mouvements instinctifs et les appétits d'un animal grand et robuste.

Il utilise une métaphore pour assimiler le peuple à un animal irrationnel, guidé par ses passions et ses intérêts.

Il dénonce ainsi la manipulation des sophistes, qui exploitent les faiblesses du peuple pour le flatter ou l'effrayer, selon les circonstances.

Il insiste sur le caractère empirique et superficiel de leur méthode, fondée sur une longue expérience, mais sans aucune réflexion sur les principes.



- il termine en mettant en évidence le relativisme moral des sophistes, qui ne savent pas distinguer le beau du laid, le bon du mauvais, le juste de l'injuste.

Il oppose leur conception pragmatique et utilitaire du bien, qui dépend des réactions du peuple, à sa conception philosophique et rationnelle du bien, qui repose sur la nature des choses.

Il affirme que les sophistes sont incapables de montrer aux autres la différence entre le nécessaire et le bon, ce qui implique qu'ils sont eux-mêmes ignorants et aveugles.

Il conclut par une question rhétorique, qui invite le lecteur à partager son jugement négatif sur les sophistes, qu'il qualifie d'étranges éducateurs.

Ainsi, platon démontre que les sophistes sont des imposteurs, qui trompent le peuple en lui faisant croire qu'ils lui enseignent la sagesse, alors qu'ils ne font que l'adapter à ses désirs et à ses préjugés.

Il défend l'idée que la véritable sagesse consiste à rechercher la connaissance du bien et du juste, par la raison et non par l'opinion.

Il oppose donc deux conceptions de l'éducation : l'une fondée sur la persuasion et l'adaptation au réel, l'autre fondée sur la démonstration et l'élévation vers l'idéal.