Dans ce texte, rousseau aborde la question de l'estime accordée aux différents arts en fonction de leur utilité. il souligne que les arts les plus utiles sont souvent les moins rémunérés, tandis que les artistes travaillant pour les riches fixent des prix arbitraires pour leurs Âoeuvres, créant ainsi une estime basée sur leur coÂût plutàït que sur leur utilité réelle.
(1712-1778) Repense les structures de la société et de l'éducation à son époque. Son effort philosophique vise à unifier sous une même pensée la relation qu'ont les hommes entre eux dans la société, l'effet de la société moderne sur ces derniers, et la source de cette relation.
objectif/subjectif/intersubjectif
« Il y a une estime publique attachée aux différents arts en raison inverse de leur utilité réelle. Cette estime se mesure directement sur leur inutilité même, et cela doit être. Les arts les plus utiles sont ceux qui gagnent le moins, parce que le nombre des ouvriers se proportionne au besoin des hommes, et que le travail nécessaire à tout le monde reste forcément à un prix que le pauvre peut payer. Au contraire, ces importants qu'on n'appelle pas artisans, mais artistes, travaillant uniquement pour les oisifs et les riches, mettent un prix arbitraire à leurs babioles ; et, comme le mérite de ces vains travaux n'est que dans l'opinion, leur prix même fait partie de ce mérite, et on les estime à proportion de ce qu'ils coûtent. Le cas qu'en fait le riche ne vient pas de leur usage, mais de ce que le pauvre ne les peut payer. »
Rousseau
[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment lÆestime publique est-elle liée aux différents arts selon Rousseau ?
2) Pourquoi lÆestime publique est-elle mesurée en fonction de lÆinutilité des arts ?
3) Quelle est la relation entre lÆutilité des arts et le salaire des ouvriers ?
4) Comment Rousseau définit-il les artistes par rapport aux artisans ? Quelle est la différence entre eux ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : « Le cas quÆen fait le riche ne vient pas de leur usage, mais de ce que le pauvre ne les peut payer. ?
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez lÆidée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Selon Rousseau, pourquoi les arts utiles sont-ils moins estimés que les arts inutiles ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte de Rousseau, vous vous demanderez si lÆutilité dÆun art est un crit��re valable pour évaluer sa valeur.
- commencez par présenter le texte : donnez le nom de l'auteur, le titre de l'£uvre dont il est extrait, la date de publication, le genre littéraire, le thème général et la problématique abordée.
- par exemple : ce texte est un extrait du discours sur les sciences et les arts, écrit par jean-jacques rousseau en 1750.
Il s'agit d'un essai philosophique qui remet en cause les bienfaits du progrès des connaissances humaines.
Rousseau y défend l'idée que les arts et les sciences ont corrompu les m£urs et favorisé les inégalités sociales.
Dans cet extrait, il s'intéresse plus particulièrement à la valeur des différents arts selon leur utilité ou leur inutilité.
- ensuite, divisez le texte en parties significatives selon le plan de l'argumentation de l'auteur.
Repérez les mots de liaison, les connecteurs logiques, les transitions qui marquent le passage d'une idée à une autre.
Indiquez le numéro des lignes entre parenthèses pour situer chaque partie.
- par exemple : on peut distinguer trois parties dans ce texte :
- de la ligne 1 à la ligne 3, rousseau énonce sa thèse principale : il y a une estime publique attachée aux différents arts en raison inverse de leur utilité réelle.
Il annonce qu'il va expliquer pourquoi cela doit être ainsi.
- de la ligne 4 à la ligne 8, rousseau développe son premier argument : les arts les plus utiles sont ceux qui gagnent le moins, car ils répondent aux besoins de tous et sont donc soumis à la concurrence et à la modération des prix.
Il oppose ces arts aux arts inutiles, qui travaillent pour les oisifs et les riches et qui fixent un prix arbitraire à leurs £uvres.
- de la ligne 9 à la ligne 12, rousseau conclut son raisonnement : il montre que l'estime des arts inutiles ne repose que sur l'opinion et sur le fait qu'ils sont inaccessibles au pauvre.
Il souligne ainsi le caractère illusoire et injuste de cette estime.
- enfin, analysez chaque partie du texte en suivant la méthode proposée ci-dessus : quoi, comment, pourquoi.
Reformulez les idées de l'auteur avec vos propres mots, identifiez les procédés rhétoriques ou stylistiques qu'il utilise pour convaincre ou persuader son lecteur, mettez en évidence les enjeux et les implications de son discours.
- par exemple :
- dans la première partie (lignes 1 à 3), rousseau affirme que plus un art est utile à la société, moins il est estimé par le public.
Il s'agit d'une thèse paradoxale, qui va à l'encontre du sens commun et qui interpelle le lecteur.
Rousseau utilise le terme "estime" pour désigner le jugement de valeur que porte la société sur les différents arts.
Il oppose l'estime publique à l'utilité réelle, c'est-à-dire au service rendu par un art à la collectivité.
Il introduit ainsi une critique de la société de son temps, qu'il accuse de mépriser les arts véritablement utiles et de valoriser les arts superficiels.
Il annonce qu'il va justifier cette critique par des arguments rationnels, en utilisant l'expression "et cela doit être".
- dans la deuxième partie (lignes 4 à 8), rousseau expose son premier argument : il explique que l'estime publique dépend du prix que les artistes mettent à leurs £uvres.
Il distingue deux catégories d'arts selon leur utilité : les arts utiles, qui sont pratiqués par des ouvriers et qui répondent aux besoins essentiels des hommes ; et les arts inutiles, qui sont pratiqués par des artistes et qui s'adressent aux loisirs et aux caprices des riches.
Il utilise des termes péjoratifs pour qualifier ces derniers : "importants", "babioles", "vains".
Il montre que les arts utiles sont soumis aux lois du marché : le nombre des ouvriers se proportionne au besoin.