Le contexte :

Bergson remet en question l'idée selon laquelle la science moderne aurait élargi le champ d'expériences. au contraire, il affirme que la méthode expérimentale a rétréci ce champ en se concentrant sur la mesure des grandeurs variables. il souligne ainsi l'importance des mathématiques dans l'évolution de la science moderne.

Les questions :

[A] - Questions d'analyse :
1) En quoi consiste la méthode expérimentale selon l'auteur ?
2) Quelle différence y a-t-il entre l'approche des anciens et celle de la science moderne en termes d'observation et d'expérimentation ?
3) Comment la méthode expérimentale a-t-elle réduit le champ d'expériences par rapport à l'approche des anciens ?
4) Quelle est la relation entre la méthode expérimentale et les mathématiques selon l'auteur ?

[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "La 'loi', au sens moderne du mot, est justement l'expression d'une relation constante entre des grandeurs qui varient."
2) En vous aidant des éléments précédents, quel lien peut-on établir entre la méthode expérimentale et les mathématiques dans la science moderne selon l'auteur ?

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, bergson s'interroge sur la spécificité de la science moderne et sur sa relation avec la méthode expérimentale.

Il commence par affirmer que la science moderne a créé la méthode expérimentale, mais il nuance aussitôt cette affirmation en montrant que la science moderne n'a pas tant élargi le champ des expériences que le rétréci.

Il explique ensuite en quoi consiste cette réduction du champ d'expériences, et quel avantage elle procure à la science moderne.

Il termine enfin par définir la notion de loi scientifique et par souligner le rôle des mathématiques dans la naissance de la science moderne.



- dans la première phrase, bergson pose sa thèse principale : la science moderne a créé la méthode expérimentale.

Il s'agit d'une affirmation forte, qui implique que la science moderne se distingue radicalement des sciences antérieures par sa capacité à produire des connaissances objectives et vérifiables à partir d'expériences contrôlées et répétables.

Bergson reconnaît ainsi à la science moderne une originalité et une efficacité sans précédent dans l'histoire de la pensée humaine.



- dans la deuxième phrase, bergson introduit une restriction à sa thèse initiale : il reconnaît que les anciens avaient déjà observé et expérimenté, mais il souligne qu'ils le faisaient au hasard, sans méthode ni direction précise.

Il s'agit d'une concession, qui vise à nuancer le caractère absolument novateur de la science moderne, mais aussi à préparer le contraste qu'il va établir entre les anciens et les modernes.

Bergson montre ainsi que la science moderne n'est pas née ex nihilo, mais qu'elle s'est appuyée sur des procédés déjà existants, qu'elle a transformés et perfectionnés.



- dans la troisième phrase, bergson expose en quoi consiste la création de la méthode expérimentale : il s'agit de faire converger les procédés d'observation et d'expérimentation sur un seul point, la mesure.

Il s'agit d'une explication, qui vise à clarifier le sens de la méthode expérimentale et à montrer en quoi elle se distingue des pratiques antérieures.

Bergson met ainsi en évidence le critère de quantification qui caractérise la science moderne, et qui lui permet de dégager des relations constantes entre des grandeurs variables, qu'il appelle des lois.



- dans la dernière phrase, bergson tire les conséquences de son analyse : il affirme que la science moderne est fille des mathématiques, et qu'elle est née le jour où l'algèbre a pu saisir la réalité dans ses calculs.

Il s'agit d'une conclusion, qui vise à synthétiser son propos et à souligner l'importance des mathématiques dans le développement de la science moderne.

Bergson montre ainsi que la science moderne repose sur un langage symbolique et abstrait, qui lui permet de modéliser et de prévoir les phénomènes naturels.