• Épictète
-



L' auteur :

Épictète

(50-130) Philosophe Stoïcien qui n'a jamais rien écrit de sa propre main, cependant de nombreux disciples ont écrit à son sujet et ont transmis ses propos à la postérité. En tant que Stoïciens, il s'efforce de vivre selon la Nature c'est-à-dire conformément à la Raison

Le repère :

contingent/nécessaire

Le texte :

« Est libre l'homme qui ne rencontre pas d'obstacles et qui a tout à sa disposition comme il veut. L'homme qui peut être arrêté, contraint, entravé ou jeté malgré lui dans quelque entreprise est un esclave. Mais quel est celui qui ne rencontre pas d'obstacles ? C'est celui qui ne désire rien qui lui soit étranger. Et qu'est-ce qui nous est étranger ? C'est ce qu'il ne dépend pas de nous d'avoir ou de ne pas avoir, ni d'avoir avec telle qualité dans telles conditions. Ainsi le corps nous est-il étranger, étrangères ses parties, étrangère notre fortune ; si tu t'attaches à l'une de ces choses comme à ton bien propre, tu subiras le châtiment que mérite celui qui convoite des choses étrangères. Telle est la route qui conduit à la liberté, le seul moyen de nous affranchir de l'esclavage. »
Épictète

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1) Comment Épict��te définit-il la liberté ?
2) Qu'est-ce que signifie "être un esclave" selon Épict��te ?
3) Qu'est-ce qui rend un objet étranger selon Épict��te ?
4) Quel est le lien entre le fait de s'attacher à des choses étrang��res et la liberté selon Épict��te ?

[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Telle est la route qui conduit à la liberté, le seul moyen de nous affranchir de l'esclavage."
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire
1) Selon Épict��te, est-ce que l'homme libre est celui qui ne rencontre aucun obstacle ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte d'Épict��te, vous vous demanderez si le désir est un obstacle à la liberté.

L'analyse :

Voici un exemple de commentaire linéaire du texte : le texte est un extrait du manuel d'épictète, un philosophe sto´cien du iie siècle après j.

Il traite de la notion de liberté et propose une conception radicale selon laquelle la liberté ne dépend que de nous-mêmes et non des circonstances extérieures.

Le texte se compose de trois parties : la première définit la liberté comme l'absence d'obstacles (lignes 1-2), la deuxième identifie les obstacles comme les désirs portant sur des choses étrangères (lignes 3-6), la troisième expose la voie de la liberté comme le détachement de ces choses étrangères (lignes 7-9).

Dans la première partie, l'auteur oppose deux situations : celle de l'homme libre, qui n'a pas d'entraves à sa volonté, et celle de l'esclave, qui subit la contrainte et la violence.

Il utilise des termes forts pour exprimer l'idée d'obstacle : "arrêté", "contraint", "entravé", "jeté".

Il suggère ainsi que la liberté est un état naturel et désirable, tandis que l'esclavage est une condition violente et injuste.

Il pose ainsi le problème de savoir comment accéder à la liberté et éviter l'esclavage.

Dans la deuxième partie, l'auteur répond à cette question en affirmant que les obstacles ne sont pas extérieurs, mais intérieurs.

Il distingue entre ce qui nous est propre et ce qui nous est étranger, en fonction de ce qui dépend ou non de nous.

Il donne des exemples de choses étrangères : le corps, ses parties, la fortune.

Il montre que ces choses sont soumises au hasard, à la nécessité, à la variation.

Il en déduit que si nous désirons ces choses, nous nous exposons à la frustration, à la déception, à la souffrance.

Il utilise des termes négatifs pour exprimer l'idée de désir : "rencontrer", "désirer", "s'attacher", "convoiter".

Il suggère ainsi que le désir est une source d'aliénation et de servitude.

Il pose ainsi le problème de savoir comment se libérer du désir.

Dans la troisième partie, l'auteur répond à cette question en proposant une solution radicale : se détacher de tout ce qui nous est étranger.

Il répète le terme "étranger" pour insister sur l'idée de distance et d'indifférence.

Il affirme que c'est le seul moyen d'accéder à la liberté et de se libérer de l'esclavage.

Il utilise des termes positifs pour exprimer l'idée de liberté : "route", "conduit", "affranchir".

Il suggère ainsi que la liberté est un idéal accessible et souhaitable.

Il conclut ainsi son argumentation en montrant que la liberté ne dépend que de notre attitude mentale et morale.