Dans ce texte, nietzsche remet en question l'idée de l'indépendance humaine. il souligne que l'homme se croit libre tant qu'il ne ressent pas sa dépendance, mais il suggàùre que cette prétendue liberté est en réalité une illusion. selon lui, le véritable sens du libre arbitre réside dans la capacité à ne pas ressentir les nouvelles chaà®nes qui nous lient.
(1844-1900) Répond aux attaques faites à l'encontre de la philosophie à son époque : elle serait inutile et incertaine, contrairement aux nouvelles sciences expérimentales et humaines. Toute sa philosophie vise à contredire cette invective.
objectif/subjectif/intersubjectif
« Aussi longtemps que nous ne nous sentons pas dépendre de quoi que ce soit, nous nous estimons indépendants : sophisme qui montre combien l'homme est orgueilleux et despotique. Car il admet ici qu'en toutes circonstances il remarquerait et reconnaîtrait sa dépendance dès qu'il la subirait, son postulat étant qu'il vit habituellement dans l'indépendance et qu'il éprouverait aussitôt une contradiction dans ses sentiments s'il venait exceptionnellement à la perdre. - Mais si c'était l'inverse qui était vrai, savoir qu'il constamment dans une dépendance multiforme, mais s'estime libre quand il cesse de sentir la pression de ses chaînes du fait d'une longue accoutumance ? S'il souffre encore, ce n'est plus que de ses chaînes nouvelles : - le �oelibre arbitre” ne veut proprement rien dire d'autre que ne pas sentir ses nouvelles chaînes. »
Nietzsche
[A] û **Questions dÆanalyse**
1) Comment Nietzsche critique-t-il l'illusion de l'indépendance humaine et quel sophisme met-il en évidence concernant la dépendance ?
2) En quoi l'estime de l'homme pour sa liberté est-elle selon Nietzsche le résultat d'une illusion ?
3) Comment l'auteur décrit-il le concept de "libre arbitre" dans ce passage ? Quelle perspective cela offre-t-il sur la liberté individuelle ?
4) Quelle est la signification de l'expression "s'il souffre encore, ce n'est plus que de ses chaînes nouvelles" dans le contexte de la réflexion de Nietzsche sur la liberté ?
[B] û **Éléments de synth��se**
1) Analysez la phrase : "Le 'libre arbitre' ne veut proprement rien dire d'autre que ne pas sentir ses nouvelles chaînes." en relation avec le concept global de liberté dans le texte.
2) À la lumi��re des idées de Nietzsche exposées dans le passage, résumez l'idée principale du texte et exposez les étapes de son argumentation.
[C] û **Commentaire**
1) D'apr��s Nietzsche, comment l'illusion de l'indépendance peut-elle influencer la liberté d'un individu ? Justifiez votre réponse en utilisant des exemples concrets.
Voici une possible analyse du texte de nietzsche :
- dans la première phrase, l'auteur expose le point de vue commun sur la liberté, qui consiste à se croire indépendant de toute contrainte tant qu'on n'en ressent pas les effets.
Il s'agit d'un sophisme, c'est-à-dire d'un raisonnement fallacieux, qui repose sur l'orgueil et le despotisme de l'homme, qui se croit maître de lui-même et de son environnement.
L'enjeu de cette phrase est de critiquer la conception na´ve et illusoire de la liberté comme absence de dépendance.
- dans la deuxième phrase, l'auteur propose une hypothèse inverse, qui remet en cause le postulat de l'indépendance habituelle de l'homme.
Il suggère que l'homme est en réalité constamment soumis à des dépendances multiples, mais qu'il ne les perçoit pas à cause de son habitude.
Il ne se sent libre que quand il n'est pas confronté à des chaînes nouvelles, c'est-à-dire à des contraintes inattendues ou inhabituelles.
L'enjeu de cette phrase est de renverser la perspective sur la liberté, en la montrant comme une illusion fondée sur l'ignorance ou l'oubli de ses propres déterminations.
- dans la troisième phrase, l'auteur tire la conséquence de son hypothèse, en affirmant que le "libre arbitre", c'est-à-dire la capacité de choisir librement ses actions, ne signifie rien d'autre que ne pas sentir ses nouvelles chaînes.
Il s'agit d'une définition négative et ironique de la liberté, qui la réduit à une sensation subjective et trompeuse.
L'enjeu de cette phrase est de dénoncer le caractère illusoire et vide du libre arbitre, qui masque la réalité de la dépendance humaine.