• Freud
Les limites de l'instinct et la nécessité de la civilisation
liberté - bonheur



Le contexte :

Freud explore les conséquences de la levée des interdictions et des renonciations exigées par la civilisation. il souligne que sans ces contraintes, la vie serait remplie de satisfactions illimitées, mais il met en garde contre le fait que cela màùnerait à  un seul individu dominant, privant ainsi les autres de leur bonheur.

L' auteur :

Freud

(1859-1939) Avance l'idée que la conscience n'est pas, comme le pensait Descartes, une machine à enregistrer toutes les informations. Au contraire, elle va refouler dans une partie plus profonde et hors de l'aperception d'elle-même des souvenirs.

Le repère :

obligation/contrainte

Le texte :

« Nous venons de parler de l'hostilité contre la civilisation, engendrée par la pression que celle-ci exerce, par les renonciations aux instincts qu'elle exige. S'imagine-t-on toutes ses interdictions levées, alors on pourrait s'emparer de toute femme qui vous plairait, sans hésiter, tuer son rival ou quiconque vous barrerait le chemin, ou bien dérober à autrui, sans son assentiment, n'importe lequel de ses biens ; que ce serait donc beau et quelle série de satisfactions nous offrirait alors la vie ! Mais la première difficulté se laisse à la vérité vite découvrir. Mon prochain a exactement les mêmes désirs que moi et il ne me traitera pas avec plus d'égards que je ne le traiterai moi même. Au fond, si les entraves dues à la civilisation étaient brisées, ce n'est qu'un seul homme qui pourrait jouir d'un bonheur illimité, un tyran, un dictateur ayant monopolisé tous les moyens de coercition, et alors lui-même aurait raison de souhaiter que les autres observassent du moins ce commandement culturel : tu ne tueras point. »
Freud

Les questions :



[a] û questions dÆanalyse
1) Comment l'hostilité envers la civilisation est-elle décrite dans le texte ?
2) Quelles sont les renonciations aux instincts exigées par la civilisation ?
3) Quelle serait la vision idéalisée de la vie si toutes les interdictions de la civilisation étaient levées ?
4) Quelle est la premi��re difficulté que l'auteur soul��ve lorsque les entraves de la civilisation sont brisées ? 5) Pourquoi l'auteur affirme-t-il qu'un seul homme pourrait jouir d'un bonheur illimité s'il n'y avait pas les entraves de la civilisation ?

[b] û éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Si les entraves dues à la civilisation étaient brisées, ce n'est qu'un seul homme qui pourrait jouir d'un bonheur illimité, un tyran, un dictateur ayant monopolisé tous les moyens de coercition, et alors lui-même aurait raison de souhaiter que les autres observassent du moins ce commandement culturel : tu ne tueras point."
2) En vous basant sur les informations précédentes, dégagez l'idée principale du texte et exposez les différentes étapes de son argumentation.

[c] û commentaire
1) Selon vous, est-ce que la civilisation limite notre liberté ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte.

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte de freud :

- dans la première phrase, freud résume le point de vue qu'il vient d'exposer dans le texte précédent, à savoir que la civilisation engendre de l'hostilité chez les individus, car elle les contraint à renoncer à leurs instincts.

Il s'agit donc d'une thèse qui pose le problème de la relation entre les pulsions humaines et les normes sociales.



- dans la deuxième phrase, freud imagine une situation hypothétique où toutes les interdictions imposées par la civilisation seraient levées, et où chacun pourrait assouvir ses désirs sans entrave.

Il suggère que ce serait une source de bonheur illimité, en utilisant des termes valorisants comme "s'emparer", "sans hésiter", "n'importe lequel".

Il s'agit donc d'un argument par l'absurde, qui vise à montrer les conséquences néfastes d'une telle situation.



- dans la troisième phrase, freud expose la première difficulté de cette situation hypothétique, qui est que les autres individus auraient les mêmes désirs que moi, et qu'ils entreraient en conflit avec moi.

Il utilise le terme "mon prochain" pour souligner la proximité et la similitude entre les êtres humains, et le verbe "traiter" pour indiquer qu'il s'agit d'une question de rapport de force.

Il s'agit donc d'un contre-argument, qui montre que le bonheur illimité est impossible sans la civilisation.



- dans la quatrième phrase, freud tire la conclusion de son raisonnement, en affirmant que seul un homme pourrait jouir d'un bonheur illimité, s'il parvenait à monopoliser tous les moyens de coercition.

Il utilise les termes "tyran" et "dictateur" pour désigner cet homme, ce qui implique une critique de ce type de régime politique.

Il ajoute que même cet homme aurait intérêt à ce que les autres respectent au moins le commandement culturel de ne pas tuer, ce qui suggère que la civilisation est nécessaire pour garantir la sécurité et la survie des individus.

Il s'agit donc d'une synthèse, qui montre que la civilisation est à la fois source d'hostilité et de protection pour les êtres humains.