L'analyse :
Voici une possible analyse du texte de descartes :
- le texte oppose deux types d'âmes : les âmes vulgaires et les grandes âmes.
L'auteur cherche à montrer en quoi les secondes sont supérieures aux premières, et comment elles parviennent à la félicité malgré les afflictions.
- dans le premier paragraphe, descartes définit la différence principale entre les deux types d'âmes : les âmes vulgaires se laissent dominer par leurs passions, c'est-à-dire par leurs émotions et leurs désirs, qui dépendent des circonstances extérieures.
Elles sont donc soumises au hasard et à la fortune, et ne peuvent être heureuses ou malheureuses que selon que les choses leur sont favorables ou non.
Les grandes âmes, au contraire, ont une raison forte et puissante, qui leur permet de maîtriser leurs passions, et même de les utiliser à leur avantage.
Leur bonheur ne dépend pas des événements, mais de leur capacité à juger et à agir selon leur devoir.
Descartes affirme ainsi que les grandes âmes sont parfaitement heureuses dès cette vie, ce qui implique qu'elles n'ont pas besoin d'attendre une récompense dans l'au-delà, ni de craindre une punition.
- dans le deuxième paragraphe, descartes donne des exemples de situations où les grandes âmes font preuve de leur supériorité.
Il s'agit de situations difficiles, où le corps ou les amis sont affectés par la douleur ou le malheur.
Les grandes âmes ne sont pas insensibles à ces afflictions, mais elles savent les supporter avec patience et courage.
Elles y voient même l'occasion de s'exercer à la vertu, en faisant preuve de force, de compassion, et de générosité.
Elles sont capables de sacrifier leur intérêt personnel, voire leur vie, pour secourir leurs amis.
Mais ce qui les rend heureuses, c'est le témoignage de leur conscience, qui leur assure qu'elles ont accompli leur devoir, et qu'elles ont fait une action louable et vertueuse.
Ainsi, la tristesse qu'elles ressentent pour le mal d'autrui est compensée par la joie qu'elles éprouvent pour le bien qu'elles font.
- le texte de descartes vise donc à établir une hiérarchie entre les âmes humaines, fondée sur le rapport entre la raison et les passions.
Il montre que les grandes âmes sont celles qui savent utiliser leur raison pour réguler leurs passions, et pour agir selon la morale.
Il soutient que le bonheur véritable ne dépend pas des circonstances extérieures, mais de la conformité de la volonté au devoir.
Il valorise ainsi l'idéal du sage sto´cien, qui est maître de lui-même et indifférent aux aléas du monde.
Il invite le lecteur à s'élever au-dessus des passions vulgaires, et à chercher la félicité dans la pratique de la vertu.
