Descartes explore le concept de la volonté et souligne l'importance de pouvoir agir librement. selon lui, notre capacité à choisir et à distinguer le vrai du faux par notre propre volonté nous confàùre une certaine responsabilité dans nos actions, à la différence des machines qui agissent selon des ressorts prédéterminés.
(1596-1650) Est considéré comme le premier philosophe Moderne. Critique du contenu de l'enseignement de son temps, il décide de n'accepter que les vérités qui viennent de lui-même et rejeter toutes les croyances qui lui ont été enseignées.
obligation/contrainte
« La volonté étant, de sa nature, très étendue, ce nous est un avantage très grand de pouvoir agir par son moyen, c'est-à-dire librement ; en sorte que nous soyons tellement les maîtres de nos actions, que nous sommes dignes de louange lorsque nous les conduisons bien : car, tout ainsi qu'on ne donne point aux machines qu'on voit se mouvoir en plusieurs façons diverses, aussi justement qu'on saurait désirer, des louanges qui se rapportent véritablement à elles, parce que ces machines ne représentent aucune action qu'elles ne doivent faire par le moyen de leurs ressorts, et qu'on en donne à l'ouvrier qui les a faites, parce qu'il a eu le pouvoir et la volonté de les composer avec tant d'artifice ; de même on doit nous attribuer quelque chose de plus, de ce que nous choisissons ce qui est vrai, lorsque nous le distinguons d'avec le faux, par une détermination de notre volonté, que si nous y étions déterminés et contraints par un principe étranger. »
Descartes
[A] û Questions dÆanalyse
1) Quelle est la nature de la volonté selon Descartes, et en quoi est-ce un avantage ?
2) Expliquez ce que Descartes entend par "agir librement" et pourquoi cela est important.
3) Comment l'auteur compare-t-il les actions humaines à celles des machines ?
4) En quoi la distinction entre le vrai et le faux est-elle liée à la volonté selon Descartes ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "on doit nous attribuer quelque chose de plus, de ce que nous choisissons ce qui est vrai, lorsque nous le distinguons d'avec le faux, par une détermination de notre volonté, que si nous y étions déterminés et contraints par un principe étranger."
2) En utilisant les éléments précédents, dégagez lÆidée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Pourquoi Descartes affirme-t-il que nous sommes dignes de louange lorsque nous choisissons le vrai par notre propre volonté ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si Descartes accorde une grande importance à la liberté de la volonté dans le domaine de la connaissance. Justifiez votre réponse.
Voici une possible analyse du texte de descartes :
- dans la première phrase, descartes affirme que la volonté est une faculté très étendue, c'est-à-dire qu'elle peut se porter sur une multitude d'objets.
Il en déduit que c'est un avantage pour nous de pouvoir agir par sa médiation, c'est-à-dire librement, sans être contraints par des causes extérieures.
Il en tire la conséquence que nous sommes responsables de nos actions, et que nous méritons des louanges lorsque nous les dirigeons bien.
Il s'agit donc d'une thèse qui valorise la liberté humaine et la possibilité du mérite moral.
- dans la deuxième phrase, descartes illustre sa thèse par une comparaison entre les hommes et les machines.
Il dit que les machines ne sont pas dignes de louange, même si elles accomplissent des mouvements divers et justes, car elles ne font que suivre les lois de leur mécanisme, sans avoir de choix ni de volonté.
Il oppose les machines à l'ouvrier qui les a fabriquées, qui lui a eu le pouvoir et la volonté de les composer avec art.
Il s'agit donc d'un argument qui montre que la louange suppose la liberté et la volonté, et non pas la simple conformité à des règles.
- dans la troisième phrase, descartes applique sa thèse au domaine de la connaissance.
Il dit que nous devons nous attribuer quelque chose de plus, c'est-à-dire un mérite intellectuel, lorsque nous choisissons ce qui est vrai, en le distinguant du faux, par une détermination de notre volonté.
Il oppose cette situation à celle où nous serions déterminés et contraints par un principe étranger, c'est-à-dire par une cause qui nous imposerait notre jugement sans que nous y consentions.
Il s'agit donc d'un approfondissement de sa thèse, qui montre que la liberté et la volonté sont aussi nécessaires pour atteindre la vérité que pour agir moralement.