Dans ce texte de rousseau, l'auteur contemple l'ordre du monde en dépit de son ignorance quant à son but ultime. à travers une métaphore horlogàùre, il dépeint l'admiration pour l'interconnexion et l'entraide entre les éléments de l'univers, révélant ainsi une harmonie profonde même dans l'obscurité de notre compréhension.
(1712-1778) Repense les structures de la société et de l'éducation à son époque. Son effort philosophique vise à unifier sous une même pensée la relation qu'ont les hommes entre eux dans la société, l'effet de la société moderne sur ces derniers, et la source de cette relation.
intuitif/discursif
« Je juge de l'ordre du monde, quoique j'en ignore la fin, parce que pour juger de cet ordre il me suffit de comparer les parties entre elles, d'étudier leurs concours, leurs rapports, d'en remarquer le concert. J'ignore pourquoi l'univers existe, mais je ne laisse pas de voir comment il est modifié, je ne laisse pas d'apercevoir l'intime correspondance par laquelle les êtres qui le composent se prêtent un secours mutuel. Je suis comme un homme qui verrait pour la première fois une montre ouverte et qui ne laisserait pas d'en admirer l'ouvrage, quoiqu'il ne connût pas l'usage de la machine et qu'il n'eût point vu le cadran. Je ne sais, dirait-il, à quoi le tout est bon, mais je vois que chaque pièce est faite pour les autres, j'admire l'ouvrier dans le détail de son ouvrage, et je suis bien sûr que tous ces rouages ne marchent ainsi de concert que pour une fin commune qu'il m'est impossible d'apercevoir. »
Rousseau
[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment l'auteur perçoit-il l'ordre du monde malgré son ignorance de sa fin?
2) Quels éléments de l'univers l'auteur étudie-t-il pour juger de son ordr�
3) En quoi l'auteur compare-t-il l'univers à une montre ouvert�
4) Comment l'auteur décrit-il la correspondance entre les êtres qui composent l'univers?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi l'auteur consid��re qu'il peut juger de l'ordre du monde malgré son ignorance de sa fin.
2) En utilisant les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Pourquoi l'auteur compare-t-il l'univers à une montre ouverte, et comment cette analogie renforce-t-elle son argument?
2) À la lumi��re de vos connaissances et du texte, réfléchissez à la pertinence de l'analogie entre l'univers et une montre pour comprendre l'ordre du monde.
Voici un exemple de développement possible :
dans ce texte, rousseau expose sa méthode pour juger de l'ordre du monde, c'est-à-dire la manière harmonieuse et cohérente dont les êtres et les choses sont disposés dans l'univers.
Il affirme qu'il peut apprécier cet ordre sans connaître la fin ultime du monde, c'est-à-dire le but ou le sens de son existence.
Il explique comment il procède pour cela, et pourquoi il peut admirer l'ordre du monde même sans en comprendre la finalité.
Pour juger de l'ordre du monde, rousseau dit qu'il lui suffit de comparer les parties entre elles, d'étudier leurs concours, leurs rapports, d'en remarquer le concert.
Il s'agit donc d'une méthode empirique, fondée sur l'observation des faits et des phénomènes, qui permet de mettre en évidence les relations de causalité, de dépendance ou d'harmonie entre les éléments du monde.
Rousseau ne cherche pas à spéculer sur la cause première ou le dessein divin du monde, mais à analyser les lois qui régissent son fonctionnement.
Il montre ainsi que l'ordre du monde est accessible à la raison humaine, qui peut en déduire des principes généraux.
Pour illustrer sa méthode, rousseau utilise une comparaison avec un homme qui verrait pour la première fois une montre ouverte.
Cet homme ne connaîtrait pas l'usage de la montre, c'est-à-dire qu'il ignorerait qu'elle sert à mesurer le temps, mais il ne laisserait pas d'en admirer l'ouvrage, c'est-à-dire qu'il reconnaîtrait la finesse et la complexité de sa fabrication.
Il verrait que chaque pièce est faite pour les autres, qu'il y a une correspondance et une coordination entre elles, et qu'elles concourent à une fin commune qu'il ne peut pas apercevoir.
Rousseau compare ainsi l'ordre du monde à celui d'une machine artificielle, qui suppose un ouvrier habile et intelligent.
Il suggère que le monde est l'£uvre d'un créateur supérieur, dont il admire la sagesse sans en connaître le dessein.
Rousseau conclut donc que sa méthode lui permet de juger de l'ordre du monde sans en savoir la fin, mais en reconnaissant les signes d'une intelligence et d'une harmonie qui le dépassent.
Il manifeste ainsi une attitude à la fois rationnelle et religieuse, qui combine l'observation des faits et le sentiment de l'admiration.
Il se situe dans la tradition du naturalisme théiste, qui voit dans la nature l'expression de la volonté divine.