L'analyse :
Voici une possible analyse du texte de cournot :
- le texte commence par affirmer que l'idée de progrès est très proche des idées religieuses, et qu'elle peut même remplacer la foi religieuse pour ceux qui n'en ont plus.
L'auteur explique ce rapprochement par le fait que l'idée de progrès a une vertu morale, celle de relever les âmes et les caractères, c'est-à-dire de donner un sens et une valeur à la vie humaine.
- ensuite, l'auteur développe l'idée de progrès indéfini, qu'il définit comme l'idée d'une perfection suprême, d'une loi universelle, et d'un but commun à tous les êtres.
Il montre que cette idée est en fait une forme de divinisation de l'histoire, qui suppose une harmonie et une finalité dans le cours des événements.
Il souligne ainsi le caractère métaphysique et dogmatique de l'idée de progrès indéfini, qui dépasse le simple constat empirique d'une amélioration des conditions matérielles ou intellectuelles de l'humanité.
- enfin, l'auteur expose les conséquences de cette idée sur les esprits et les comportements.
Il reconnaît qu'elle peut avoir un effet positif, en attirant les esprits les plus élevés et les âmes les plus généreuses vers une cause noble et universelle.
Mais il met aussi en garde contre les dangers du fanatisme et du relativisme moral, qui peuvent découler d'une adhésion aveugle à l'idée de progrès indéfini.
Il rappelle que cette idée peut être utilisée pour justifier des moyens immoraux ou violents au nom d'une fin supérieure, ce qui est une perversion de toute religion, y compris celle du progrès.
Le texte de cournot vise donc à critiquer l'idée de progrès indéfini, en montrant qu'elle relève d'une croyance irrationnelle et qu'elle peut conduire à des excès dangereux pour la morale et la société.
Il invite à distinguer entre le progrès comme fait observable et le progrès comme idéal absolu, et à ne pas confondre la science avec la religion.
