• Alain
La parole, instrument de pensée
langage - conscience



Le contexte :

Alain explore le lien entre le langage et la pensée, soulignant que ceux qui ont un vocabulaire limité sont souvent considérés comme paresseux ou incultes. il met en évidence l'utilisation abusive de mots génériques et souligne que la précipitation et la répétition de mots dans le discours révàùlent un manque de maà®trise du langage. alain affirme que, malgré cela, le besoin de parler sans savoir ce que l'on dit est inhérent à  chaque individu, et que penser revient à  se parler à  soi-même.

L' auteur :

Alain

(1868-1951) Il effectue un mouvement de retour au Cartésianisme en niant l'inconscient Freudien, selon lui ce dernier doit être réduit aux pulsions du corps opposées à la rationalité de l'Esprit.

Le repère :

identité/égalité/différence

Le texte :

« La langue est un instrument à penser. Les esprits que nous appelons paresseux, somnolents, inertes, sont vraisemblablement surtout incultes, et en ce sens qu'ils n'ont qu'un petit nombre de mots et d'expressions ; et c'est un trait de vulgarité bien frappant que l'emploi d'un mot à tout faire. Cette pauvreté est encore bien riche, comme les bavardages et les querelles le font voir ; toutefois la précipitation du débit et le retour des mêmes mots montrent bien que ce mécanisme n'est nullement dominé. L'expression �oene pas savoir ce qu'on dit” prend alors tout son sens. On observera ce bavardage dans tous les genres d'ivresse et de délire. Et je ne crois même point qu'il arrive à l'homme de déraisonner par d'autres causes : l'emportement dans le discours fait de la folie avec des lieux communs . Aussi est-il vrai que le premier éclair de pensée, en tout homme et en tout enfant, est de trouver un sens à ce qu'il dit. Si étrange que cela soit, nous sommes dominés par la nécessité de parler sans savoir ce que nous allons dire ; et cet état […] est originaire en chacun ; l'enfant parle naturellement avant de penser, et il est compris des autres bien avant qu'il se comprenne lui-même. Penser c'est donc parler à soi. »
Alain

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1. Comment la langue est-elle décrite dans le texte et quel est son r��le ?
2. Quel est le lien entre la richesse du vocabulaire et la capacité de penser ?
3. Comment le bavardage est-il décrit dans le texte et quel est son impact sur la pensée ?
4. Comment l'auteur explique-t-il la nécessité de parler sans savoir ce que l'on va dire ?

[B] - Éléments de synth��se :
1. Que signifie l'expression "ne pas savoir ce qu'on dit" selon l'auteur ?
2. En vous appuyant sur les éléments précédents, pouvez-vous dégager l'idée principale du texte et les étapes de son argumentation ?

[C] - Commentaire :
1. Pensez-vous que la richesse du vocabulaire est un indicateur de la capacité de penser ? Justifiez votre réponse.
2. À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la pensée préc��de le langage ou si c'est l'inverse.

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte : le texte de alain porte sur le rapport entre la langue et la pensée.

L'auteur défend l'idée que la langue est un instrument à penser, qui permet de développer et de maîtriser sa pensée, mais qui peut aussi la trahir ou la troubler si elle est mal employée.

Il illustre son propos par des exemples de situations où la parole est pauvre, précipitée ou délirante, et où l'on ne sait pas ce que l'on dit.

Il conclut en affirmant que penser, c'est parler à soi.

Dans le premier paragraphe, alain établit le lien entre la langue et la pensée en affirmant que la langue est un instrument à penser.

Il oppose les esprits paresseux, somnolents, inertes, qui sont en fait incultes, c'est-à-dire qui n'ont qu'un petit nombre de mots et d'expressions, aux esprits cultivés, qui disposent d'un vocabulaire riche et varié.

Il montre ainsi que la langue permet d'accéder à des idées plus complexes et plus nuancées, et que la pauvreté du langage est un signe de vulgarité et d'ignorance.

Il souligne aussi que cette pauvreté n'empêche pas la parole, mais qu'elle se manifeste par des bavardages et des querelles, qui sont des formes de communication superficielles et conflictuelles.

Il suggère donc que la langue doit être maîtrisée pour être un véritable outil de pensée.

Dans le deuxième paragraphe, alain développe l'idée que la langue peut trahir ou troubler la pensée si elle est mal employée.

Il donne des exemples de situations où la parole est précipitée ou délirante, comme dans l'ivresse ou la folie, et où l'on ne sait pas ce que l'on dit.

Il explique que ces états sont dus à un emportement dans le discours, qui fait perdre le contrôle de sa pensée et qui la réduit à des lieux communs, c'est-à-dire à des idées toutes faites et sans originalité.

Il montre ainsi que la langue peut être un obstacle à la pensée si elle n'est pas réfléchie et critiquée.

Dans le troisième paragraphe, alain conclut en affirmant que penser, c'est parler à soi.

Il affirme que le premier éclair de pensée, chez tout homme et chez tout enfant, est de trouver un sens à ce qu'il dit.

Il reconnaît que c'est un phénomène étrange, car nous sommes obligés de parler sans savoir ce que nous allons dire, et que nous sommes compris des autres avant de nous comprendre nous-mêmes.

Il suggère donc que la langue précède la pensée, mais qu'elle lui donne aussi naissance.

Il implique aussi que la pensée est un dialogue intérieur, qui nécessite de se questionner sur le sens de ses propres paroles.

Le texte de alain présente donc une réflexion sur le rôle de la langue dans la formation et l'expression de la pensée.

Il met en évidence les avantages et les inconvénients de cet instrument à double tranchant, qui peut être source de culture ou de vulgarité, de clarté ou de confusion, selon qu'il est bien ou mal utilisé.

Il invite ainsi le lecteur à prendre conscience de l'importance du langage pour sa propre pensée.