Descartes explore le lien entre la volonté et les passions dans ce texte, soulignant que les à¢mes les plus fortes sont celles capables de résister aux mouvements du corps qui les accompagnent. il met en évidence la faiblesse des à¢mes qui se laissent emporter par les passions sans se baser sur des jugements fermes et déterminés. cette lutte constante contre soi-même conduit à une vie d'esclavage et de malheur.
(1596-1650) Est considéré comme le premier philosophe Moderne. Critique du contenu de l'enseignement de son temps, il décide de n'accepter que les vérités qui viennent de lui-même et rejeter toutes les croyances qui lui ont été enseignées.
objectif/subjectif/intersubjectif
« Ceux en qui naturellement la volonté peut le plus aisément vaincre les passions et arrêter les mouvements du corps qui les accompagnent ont sans doute les âmes les plus fortes ; mais il y en a qui ne peuvent éprouver leur force, parce qu'ils ne font jamais combattre leur volonté avec ses propres armes, mais seulement avec celles que lui fournissent quelques passions pour résister à quelques autres. Ce que je nomme ses propres armes sont des jugements fermes et déterminés touchant la connaissance du bien et du mal, suivant lesquels elle a résolu de conduire les actions de sa vie ; et les âmes les plus faibles de toutes sont celles dont la volonté ne se détermine point ainsi à suivre certains jugements, mais se laisse continuellement emporter aux passions présentes, lesquelles, étant souvent contraires les unes aux autres, la tirent tour à tour à leur parti et, l'employant à combattre contre elle-même, mettent l'âme au plus déplorable état qu'elle puisse être. Ainsi, lorsque la peur représente la mort comme un mal extrême et qui ne peut être évité que par la fuite, si l'ambition, d'autre côté, représente l'infamie de cette fuite comme un mal pire que la mort, ces deux passions agitent diversement la volonté, laquelle obéissant tantôt à l'une, tantôt à l'autre, s'oppose continuellement à soi-même, et ainsi rend l'âme esclave et malheureuse. »
Descartes
[A] - Questions d'analyse :
1. Quelle est la différence entre les âmes les plus fortes et les âmes les plus faibles ?
2. Qu'est-ce que les "propres armes" de la volonté selon l'auteur ?
3. Comment les passions peuvent-elles rendre l'âme esclave et malheureuse ?
4. En quoi la volonté peut-elle combattre contre elle-même ?
[B] - Éléments de synth��se :
1. Que signifie l'expression "faire combattre sa volonté avec ses propres armes" ?
2. Quelle est l'idée principale du texte et quelles sont les étapes de son argumentation ?
[C] - Commentaire :
1. Selon vous, pourquoi est-il important pour la volonté de suivre certains jugements fermes et déterminés ?
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de descartes :
- le texte de descartes traite de la question de la force et de la faiblesse de l'âme, c'est-à-dire de sa capacité à résister aux passions et à se conduire selon la raison.
L'auteur distingue deux types d'âmes : celles qui font combattre leur volonté avec ses propres armes, c'est-à-dire des jugements rationnels sur le bien et le mal, et celles qui se laissent emporter par les passions présentes, qui les divisent et les rendent malheureuses.
Le texte se compose de deux parties : la première (de "ceux en qui naturellement" à "conduire les actions de sa vie") expose la thèse de l'auteur sur la force de l'âme, la seconde (de "et les âmes les plus faibles" à la fin) illustre cette thèse par l'exemple du conflit entre la peur et l'ambition.
- dans la première partie, descartes définit la force de l'âme comme le pouvoir de la volonté de vaincre les passions et d'arrêter les mouvements du corps qui les accompagnent.
Il s'agit donc d'une maîtrise de soi, qui permet à l'âme de ne pas être troublée par les impressions sensibles qui peuvent altérer son jugement.
Descartes affirme que ceux qui possèdent cette force ont "les âmes les plus fortes", ce qui implique une hiérarchie entre les âmes selon leur degré de rationalité.
Il précise ensuite que cette force ne peut s'exercer qu'avec "ses propres armes", c'est-à-dire des jugements fermes et déterminés touchant la connaissance du bien et du mal.
Il s'agit donc d'une volonté éclairée par la raison, qui a résolu de se conformer à une règle morale fondée sur la vérité.
Descartes oppose ainsi la force de l'âme à l'influence des passions, qu'il considère comme des sources d'erreur et d'illusion.
- dans la seconde partie, descartes décrit la faiblesse de l'âme comme le défaut de détermination de la volonté, qui se laisse continuellement emporter par les passions présentes.
Il s'agit donc d'une instabilité, qui empêche l'âme de suivre une ligne de conduite cohérente et conforme à son bien véritable.
Descartes affirme que ces âmes sont "les plus faibles de toutes", ce qui implique un mépris pour ceux qui se soumettent aux passions, qu'il considère comme des esclaves.
Il illustre ensuite cette faiblesse par l'exemple du conflit entre la peur et l'ambition, deux passions contraires qui agitent diversement la volonté et la font obéir tantôt à l'une, tantôt à l'autre.
Il s'agit donc d'une contradiction interne, qui rend l'âme malheureuse en lui faisant perdre sa liberté et sa dignité.
Descartes oppose ainsi la faiblesse de l'âme à l'harmonie entre la volonté et la raison, qu'il considère comme le fondement du bonheur.
- le texte de descartes vise donc à montrer que la force ou la faiblesse de l'âme dépendent du rapport entre la volonté et les passions, et que seul le recours à la raison permet à l'âme d'être maîtresse d'elle-même et heureuse.
L'auteur adopte une perspective rationaliste, qui valorise le jugement éclairé par la connaissance du bien et du mal, et dénigre les passions, qui sont des sources de trouble et d'erreur.
Le texte invite ainsi le lecteur à se libérer des passions présentes et à se conformer aux jugements fermes et déterminés qu'il a formés sur le bien véritable.