• Platon
L'unité citoyenne par la communauté des plaisirs et des peines
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Le contexte :

Dans ce dialogue entre socrate et glaucon, platon explore la question de l'unité d'une cité. socrate argumente que la communauté de plaisir et de peine, lorsque tous les citoyens se réjouissent ou s'affligent des mêmes événements, est un bien pour la cité. il souligne l'importance de l'égoÂïsme des sentiments qui peut diviser la communauté, et propose que la cité idéale soit organisée de maniàùre à  se comporter comme un seul homme.

L' auteur :

Platon

(-428--348) Platon, philosophe de la Grèce antique, explore des concepts tels que la réalité, la connaissance et la justice. À travers ses dialogues, il met en scène son mentor Socrate pour examiner les idées et les valeurs de son époque, tout en proposant une vision idéale de la cité idéale dans "La République".

Le repère :

identité/égalité/différence

Le texte :

« SOCRATE - Est-il plus grand mal pour une cité que ce qui la divise et la rend multiple au lieu d'une ? Est-il plus grand bien que ce qui l'unit et la rend une ? GLAUCON - Non. SOCRATE - Eh bien ! la communauté de plaisir et de peine n'est-elle pas un bien dans la cité, lorsque, autant que possible, tous les citoyens se réjouissent ou s'affligent également des mêmes événements heureux ou malheureux ? GLAUCON - Si, très certainement. SOCRATE - Et n'est-ce pas l'égoïsme de ces sentiments qui la divise, lorsque les uns éprouvent une vive douleur, et les autres une vive joie, à l'occasion des mêmes événements publics ou particuliers ? GLAUCON - Sans doute. SOCRATE - Or, cela ne vient-il pas de ce que les citoyens ne sont point unanimes à prononcer ces paroles : ceci me concerne, ceci ne me concerne pas, ceci m'est étranger ? GLAUCON - Sans aucun doute. SOCRATE - Par conséquent, la cité dans laquelle la plupart des citoyens disent à propos des mêmes choses : ceci me concerne, ceci ne me concerne pas, cette cité est excellemment organisée ? GLAUCON - Certainement. SOCRATE - Et ne se comporte-t-elle pas, à très peu de chose près, comme un seul homme ? Je m'explique : quand un de nos doigts reçoit quelque coup, la communauté du corps et de l'âme, qui forme une seule organisation, à savoir celle de son principe directeur, éprouve une sensation ; tout entière et simultanément elle souffre avec l'une de ses parties : aussi disons-nous que l'homme a mal au doigt. Il en est de même de toute autre partie de l'homme, qu'il s'agisse du malaise causé par la douleur, ou du mieux-être qu'entraîne le plaisir. GLAUCON - Il y a nécessité qu'il en soit ainsi dans une cité aux bonnes lois. »
Platon

Les questions :



[A] - Questions d'analyse :
1) Quel est le probl��me que soul��ve Socrate concernant une cité ?
2) Que signifie la communauté de plaisir et de peine dans une cité ?
3) Comment l'égo��sme des sentiments divise-t-il une cité ?
4) Quelle est la raison pour laquelle les citoyens ne sont pas unanimes dans leur perception des événements publics ou particuliers ?

[B] - Éléments de synth��se :
1) Expliquez la phrase : "Et ne se comporte-t-elle pas, à tr��s peu de chose pr��s, comme un seul homme ?"
2) En vous aidant des éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire :
1) Pourquoi une cité dans laquelle la plupart des citoyens se sentent concernés par les mêmes choses est-elle considérée comme excellemment organisée ?

L'analyse :

Voici une possible analyse du texte de platon :

- dans ce dialogue entre socrate et glaucon, l'auteur expose sa conception de la cité idéale, fondée sur l'unité et l'harmonie entre les citoyens.

Il s'agit de montrer que la communauté de plaisir et de peine est un bien pour la cité, et que l'égo´sme est un mal qui la divise.



- pour cela, il utilise le procédé dialectique, qui consiste à poser des questions à son interlocuteur et à le faire adhérer progressivement à sa thèse.

Il part d'un principe général, qu'il fait accepter par glaucon : il n'y a pas de plus grand mal pour une cité que ce qui la divise, ni de plus grand bien que ce qui l'unit.

Puis il en déduit une conséquence particulière, qu'il fait également approuver par glaucon : la communauté de plaisir et de peine est un bien pour la cité, car elle fait que les citoyens se réjouissent ou s'affligent des mêmes événements, au lieu d'avoir des sentiments opposés ou indifférents.

Enfin, il montre que cette communauté repose sur l'identification des citoyens à la cité, qui les amène à dire : ceci me concerne, ceci ne me concerne pas, à propos des mêmes choses.

Il conclut que la cité idéale est celle où cette identification est la plus forte, et où les citoyens se comportent comme un seul homme.



- l'enjeu de ce texte est de définir les conditions d'une bonne organisation politique, qui assure la paix et la justice dans la cité.

Platon propose une vision idéaliste, qui repose sur l'idée d'une nature humaine commune et d'un bien suprême à rechercher.

Il s'oppose ainsi aux conceptions relativistes ou individualistes, qui font dépendre le bien et le mal des opinions ou des intérêts de chacun.

Il invite à dépasser l'égo´sme et à se soucier du bien commun, en prenant exemple sur l'unité du corps humain, où chaque partie participe au tout.

Il illustre ainsi sa conception de la philosophie comme une recherche de la sagesse et de l'harmonie.