L'analyse :
Voici un exemple de développement possible :
dans ce texte, bergson oppose deux types de création : celle qui consiste à reconstituer une image déjà donnée, comme dans un jeu de patience, et celle qui consiste à inventer une image originale, comme dans l'art.
Il montre que le temps n'a pas le même rôle ni la même signification dans ces deux cas.
D'abord, il analyse le cas du jeu de patience, où l'enfant s'amuse à assembler des pièces pour former une image.
Il remarque que cette opération n'exige pas un temps déterminé, et même qu'elle pourrait être instantanée si l'enfant trouvait l'image toute faite.
Il en conclut que le temps est ici un accessoire, un simple intervalle qui peut varier sans affecter le résultat.
Il explique que c'est parce que l'image est déjà créée, et qu'il suffit d'un travail de recomposition et de réarrangement pour l'obtenir.
Le temps est donc ici celui de la reproduction, de la copie, de l'imitation.
Ensuite, il passe au cas de l'artiste, qui crée une image en la tirant du fond de son âme.
Il affirme que le temps n'est plus un accessoire, mais qu'il fait partie intégrante du travail.
Il soutient que la durée de son travail influe sur le contenu et la forme de son £uvre.
Il ne peut pas contracter ou dilater le temps sans modifier l'évolution psychologique qui le remplit et l'invention qui en est le terme.
Le temps est donc ici celui de l'invention, de la création, de l'originalité.
Enfin, il illustre son propos par l'exemple du peintre qui fait un portrait.
Il observe que nous pouvons connaître les éléments du problème (la toile, les couleurs, le modèle, la manière du peintre), mais que nous ne pouvons pas prévoir ce qui apparaîtra sur la toile.
Il souligne que la solution concrète apporte avec elle un élément imprévisible, qui est l'essence même de l'£uvre d'art.
Et il ajoute que c'est cet élément qui prend du temps.
Le temps est donc ici celui de la découverte, de la surprise, de la nouveauté.
Ainsi, bergson distingue deux formes de création : l'une mécanique et reproductrice, qui ne nécessite pas un temps spécifique ; l'autre vivante et inventive, qui implique un temps propre et irréductible.
Il met en valeur le caractère dynamique et créateur du temps dans l'art, qui n'est pas une simple mesure quantitative, mais une qualité expressive.
Il invite à reconnaître la singularité et la richesse du processus artistique, qui n'est pas une simple application d'une règle ou d'un modèle, mais une exploration d'une idée.
