(1868-1951) Il effectue un mouvement de retour au Cartésianisme en niant l'inconscient Freudien, selon lui ce dernier doit être réduit aux pulsions du corps opposées à la rationalité de l'Esprit.
en fait/en droit
« Voter, ce n'est pas précisément un des droits de l'Homme ; on vivrait très bien sans voter, si l'on avait la sûreté, l'égalité, la liberté. Le vote n'est qu'un moyen de conserver tous ces biens. L'expérience a fait voir cent fois qu'une élite gouvernante, qu'elle gouverne d'après l'hérédité, ou par la science acquise, arrive très vite à priver les citoyens de toute liberté, si le peuple n'exerce pas un pouvoir de contrôle, de blâme et enfin de renvoi. Quand je vote, je n'exerce pas un droit, je défends tous mes droits. Il ne s'agit donc pas de savoir si mon vote est perdu ou non, mais bien de savoir si le résultat cherché est atteint, c'est-à-dire si les pouvoirs sont contrôlés, blâmés et enfin détrônés dès qu'ils méconnaissent les droits des citoyens. On conçoit très bien un système politique, par exemple le plébiscite , où chaque citoyen votera une fois librement, sans que ses droits soient pour cela bien gardés. Aussi je ne tiens pas tant à choisir effectivement, et pour ma part, tel ou tel maître, qu'à être assuré que le maître n'est pas le maître, mais seulement le serviteur du peuple. C'est dire que je ne changerai pas mes droits réels pour un droit fictif. »
Alain
[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment l'opinion commune consid��re-t-elle le vote ?
2) Quelle est la signification de "laisser gouverner le destin" ?
3) Comment Alain perçoit-il le vote et son r��le dans la préservation des droits ?
4) Quelle est la signification de "vertu" dans ce texte ? À quoi cela correspond-il dans l'exemple donné par Alain ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Il en va de même pour le vote : il montre toute sa puissance lorsque les pouvoirs ne sont pas contr��lés, blâmés et finalement renversés lorsqu'ils méconnaissent les droits des citoyens."
2) En utilisant les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Est-ce que l'ignorant est moins libre que l'homme expérimenté ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte d'Alain, interrogez-vous sur la fiabilité des leçons tirées de l'expérience.
Voici une possible analyse du texte :
le texte est un extrait de l'essai d'alain, propos sur les pouvoirs, publié en 1925.
Il s'agit d'un texte argumentatif qui porte sur la notion de vote et sa relation avec les droits de l'homme.
L'auteur cherche à montrer que le vote n'est pas une fin en soi, mais un moyen de défendre les libertés des citoyens face aux pouvoirs.
Dans un premier temps, l'auteur affirme que le vote n'est pas un droit de l'homme, mais un moyen de conserver les droits fondamentaux que sont la s¹reté, l'égalité et la liberté.
Il s'appuie sur l'expérience historique qui a montré que les élites gouvernantes, qu'elles soient héréditaires ou savantes, tendent à opprimer le peuple si celui-ci n'exerce pas un contrôle sur elles.
Il utilise donc un raisonnement inductif, qui part des faits pour en tirer une règle générale.
Il souligne ainsi l'enjeu du vote, qui est de protéger les droits des citoyens contre les abus de pouvoir.
Dans un deuxième temps, l'auteur précise que le vote n'est pas une simple expression d'un choix personnel, mais un acte politique qui vise à obtenir un résultat : le contrôle, le blâme et le renvoi des pouvoirs qui méconnaissent les droits des citoyens.
Il oppose donc le vote comme droit fictif au vote comme moyen réel.
Il illustre son propos par l'exemple du plébiscite, qui est une forme de vote où le peuple approuve ou rejette une proposition du pouvoir sans avoir la possibilité de proposer autre chose.
Il montre que ce type de vote ne garantit pas les libertés des citoyens, car il ne leur permet pas de choisir effectivement leur gouvernement.
Il utilise donc un raisonnement déductif, qui part d'un principe pour en déduire une conséquence.
Il met ainsi en évidence la condition du vote, qui est d'être libre et critique.
Dans un troisième temps, l'auteur conclut que le vote n'est pas une valeur en soi, mais un instrument au service du peuple.
Il affirme qu'il ne tient pas tant à choisir tel ou tel maître qu'à être assuré que le maître n'est pas le maître, mais seulement le serviteur du peuple.
Il reprend donc l'idée du contrat social, selon laquelle le pouvoir est délégué par le peuple au gouvernement, qui doit respecter les droits et les intérêts des citoyens.
Il utilise donc un raisonnement dialectique, qui part d'une thèse pour en proposer une synthèse.
Il exprime ainsi la finalité du vote, qui est d'instaurer une démocratie où le peuple est souverain.