Le contexte :

Hegel remet en question l'idée selon laquelle l'état de nature serait un état parfait de l'homme, en soulignant que l'innocence qui y ràùgne est dépourvue de valeur morale. il souligne également que cet état est marqué par la violence et l'injustice, résultant de l'inégalité des forces et des dispositions des individus.

Les questions :

[A] û Questions dÆanalyse
1) Quelle est la conception de l'état de nature selon l'auteur?
2) Comment l'auteur caractérise-t-il l'innocence dans cet état de natur�
3) Pourquoi l'auteur affirme-t-il que dans l'état de nature, la violence et l'injustice prévalent?
4) Quels sont les éléments qui contribuent à l'inégalité entre les individus dans l'état de nature selon l'auteur?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi l'auteur consid��re que l'innocence dans l'état de nature n'a pas de valeur morale.
2) En utilisant les éléments précédents, résumez l'idée principale du texte et décrivez les étapes de l'argumentation de l'auteur.

[C] û Commentaire
1) Pourquoi Hegel affirme-t-il que l'état de nature est marqué par la violence et l'injustic� Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, discutez de la pertinence de la vision de Hegel sur l'état de nature en comparaison avec d'autres penseurs philosophiques.

L'analyse :

- dans ce texte, hegel critique l'idée d'un état de nature qui serait un état parfait de l'homme, tant sur le plan du bonheur que sur celui de la moralité.

Il s'agit d'une idée courante chez certains philosophes des lumières, comme rousseau, qui opposent l'état de nature à l'état de société et qui valorisent le premier comme plus conforme à la nature humaine.



- hegel commence par remettre en cause la valeur morale de l'innocence, qui caractériserait l'homme à l'état de nature.

Il affirme que l'innocence n'est pas une vertu, mais une ignorance du mal, qui résulte de l'absence des besoins qui peuvent engendrer la méchanceté.

Il suggère ainsi que la moralité implique un choix conscient et libre entre le bien et le mal, et non pas une simple conformité à un état naturel.



- ensuite, hegel conteste l'idée que l'état de nature soit un état de bonheur et de justice.

Il soutient au contraire que c'est un état où règnent la violence et l'injustice, car les hommes ne se considèrent que du seul point de vue de la nature.

Il entend par là que les hommes ne reconnaissent pas d'autre critère que leur force physique ou leur ruse pour faire valoir leurs intérêts face aux autres.

Il implique ainsi que la justice suppose un dépassement du point de vue naturel et une reconnaissance d'un droit commun aux hommes.



- hegel conclut en affirmant que les hommes sont inégaux à l'état de nature, tant sur le plan corporel que sur le plan intellectuel.

Il oppose donc cette inégalité naturelle à l'égalité juridique et politique qui est le fondement de la société civile.

Il montre ainsi que l'état de nature n'est pas un idéal à retrouver, mais un stade à dépasser pour accéder à la liberté et à la raison.



- le texte de hegel a pour enjeu de critiquer une conception romantique et idéalisée de l'état de nature, qui serait le lieu du bonheur et de la vertu.

Il veut montrer que cet état est en fait celui de la violence et de l'injustice, qui résultent de l'inégalité naturelle des hommes.

Il veut aussi souligner que la moralité et la justice ne sont pas des données naturelles, mais des constructions historiques et rationnelles, qui exigent un effort et un progrès de l'humanité.

Il s'inscrit ainsi dans une perspective dialectique, qui conçoit l'histoire comme un mouvement de dépassement des contradictions.