Dans ce texte, bachelard remet en question notre capacité à être objectifs dans nos pensées et nos observations. il souligne que nos premiers choix et impressions sur un objet ne sont pas nécessairement véridiques et que la véritable objectivité scientifique ne peut être atteinte qu'en remettant en question ces premiàùres observations et en critiquant nos sensations, notre sens commun et nos pratiques habituelles.
(1884 - 1962) Philosophe et épistémologue du XXe siècle, s'intéresse à la philosophie de la science et de la connaissance. Il met en lumière le rôle de l'imaginaire dans la construction de la connaissance scientifique et philosophique, et comment notre perception de l'espace influence notre pensée et notre créativité.
objectif/subjectif/intersubjectif
« Il suffit que nous parlions d'un objet pour nous croire objectifs. Mais, par notre premier choix, l'objet nous désigne plus que nous ne le désignons et ce que nous croyons nos pensées fondamentales sur le monde sont souvent des confidences sur la jeunesse de notre esprit. Parfois nous nous émerveillons devant un objet élu, nous accumulons les hypothèses et les rêveries ; nous formons ainsi des convictions qui ont l'apparence d'un savoir. Mais la source initiale est impure : l'évidence première n'est pas une vérité fondamentale. En fait, l'objectivité scientifique n'est possible que si l'on a d'abord rompu avec l'objet immédiat, si l'on a refusé la séduction du premier choix, si l'on a arrêté et contredit les pensées qui naissent de la première observation. Toute objectivité, dûment vérifiée, dément le premier contact avec l'objet. Elle doit d'abord tout critiquer : la sensation, le sens commun, la pratique même la plus constante, l'étymologie enfin, car le verbe , qui est fait pour chanter et séduire, rencontre rarement la pensée. »
Bachelard
[a] - Questions d'analyse:
1) Quelle est la relation entre le choix initial de l'objet et notre perception de celui-ci ?
2) Comment les pensées fondamentales sur le monde peuvent-elles être des confidences sur la jeunesse de notre esprit ?
3) Pourquoi l'évidence premi��re n'est-elle pas une vérité fondamentale ?
4) Qu'est-ce que l'auteur veut dire par "rompre avec l'objet immédiat" ?
[b] - Éléments de synth��se:
1) Expliquez le lien entre l'objectivité scientifique et le fait de rompre avec l'objet immédiat.
2) En se basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[c] - Commentaire:
1) Qu'est-ce qui est critiqué par l'objectivité scientifique ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si l'objectivité scientifique est plus fiable que nos premi��res impressions sur un objet.
- commencez par présenter le texte en indiquant son auteur, son contexte, sa thèse et sa problématique.
Par exemple :
ce texte est extrait de la formation de l'esprit scientifique, publié en 1938 par gaston bachelard, philosophe et épistémologue français.
Il s'agit d'un ouvrage qui étudie les obstacles à la connaissance scientifique et les moyens de les surmonter.
Dans ce passage, bachelard soutient que l'objectivité scientifique n'est pas donnée d'emblée, mais qu'elle exige une rupture avec l'objet immédiat, c'est-à-dire avec la perception, l'imagination et le langage communs.
Il se demande donc comment accéder à une vérité fondamentale qui ne soit pas le reflet de nos préjugés ou de nos passions.
- ensuite, analysez le texte en suivant le plan proposé ci-dessus : quoi, comment, pourquoi.
Par exemple :
1) dans la première phrase, bachelard expose une idée fausse : celle de croire que parler d'un objet suffit à être objectif.
Il montre que cette idée repose sur une illusion : l'objet n'est pas choisi au hasard, mais il révèle quelque chose de notre subjectivité.
Il utilise pour cela une expression paradoxale : "l'objet nous désigne plus que nous ne le désignons".
Il suggère ainsi que l'objet est le miroir de notre esprit, et non pas une réalité indépendante.
Il ajoute que nos pensées sur le monde sont souvent des "confidences" sur notre "jeunesse", c'est-à-dire sur notre immaturité ou notre na´veté.
Il critique donc la prétention à la connaissance qui ne repose pas sur une méthode rigoureuse.
2) dans la deuxième phrase, bachelard illustre son propos par un exemple : celui de l'émerveillement devant un objet élu.
Il décrit le processus par lequel nous nous forgeons des convictions à partir de nos hypothèses et de nos rêveries.
Il emploie des termes qui renvoient à l'imagination et à l'affectivité : "émerveillons", "accumulons", "rêveries".
Il oppose ces convictions à un véritable savoir, en utilisant l'expression "l'apparence d'un savoir".
Il souligne ainsi le caractère illusoire et trompeur de ces convictions.
Il insiste aussi sur la source impure de ces convictions : elles proviennent d'une "évidence première" qui n'est pas une "vérité fondamentale".
Il met donc en question la valeur de l'évidence comme critère de vérité.
3) dans la troisième phrase, bachelard affirme sa thèse : l'objectivité scientifique n'est possible que si l'on rompt avec l'objet immédiat.
Il explique ce qu'il entend par objet immédiat : il s'agit de l'objet tel qu'il se présente à nous dans la perception, le sens commun, la pratique ou le langage.
Il utilise pour cela des termes qui renvoient à ces différents aspects : "sensation", "sens commun", "pratique", "étymologie", "verbe".
Il montre que ces aspects sont insuffisants ou fallacieux pour accéder à la vérité scientifique.
Il emploie pour cela des verbes qui expriment la négation ou la contradiction : "refusé", "arrêté", "contredit", "dément".
Il affirme donc que l'objectivité scientifique implique un travail critique qui remet en cause les données immédiates.
4) en conclusion, vous pouvez résumer le texte en reprenant sa thèse principale et ses arguments principaux.
Par exemple :
bachelard défend dans ce texte l'idée que l'objectivité scientifique n'est pas une donnée naturelle, mais un résultat d'une démarche critique qui rompt avec les illusions de la perception, de l'imagination et du langage communs.
Il montre que ces illusions sont liées à un choix subjectif de l'objet, à des convictions fondées sur des évidences trompeuses, et à un usage séduisant mais in.