Freud remet en question l'idée selon laquelle la science, la religion et la philosophie ont toutes la même valeur et prétention à la vérité. selon lui, seule la science peut prétendre à la vérité absolue et doit remettre en cause les autres domaines qui veulent s'en attribuer une part. une conception jugée peu soutenable mais indispensable pour atteindre la vérité.
(1859-1939) Avance l'idée que la conscience n'est pas, comme le pensait Descartes, une machine à enregistrer toutes les informations. Au contraire, elle va refouler dans une partie plus profonde et hors de l'aperception d'elle-même des souvenirs.
croire/savoir
« Il est inadmissible de dire que la science est un domaine de l'activité intellectuelle humaine, que la religion et la philosophie en sont d'autres, de valeur au moins égale, et que la science n'a pas à intervenir dans les deux autres, qu'elles ont toutes la même prétention à la vérité, et que chaque être humain est libre de choisir d'où il veut tirer ses convictions et où il veut placer sa foi. Une telle conception passe pour particulièrement distinguée, tolérante, compréhensive et libre de préjugés étroits. Malheureusement, elle n'est pas soutenable, elle participe à tous les traits nocifs d'une Weltanschauung absolument non scientifique et lui équivaut pratiquement. Il est évident que la vérité ne peut être tolérante, qu'elle n'admet ni compromis ni restriction, que la recherche considère tous les domaines de l'activité humaine comme les siens propres et qu'il lui faut devenir inexorablement critique lorsqu'une autre puissance veut en confisquer une part pour elle-même. »
Freud
[A] û Questions d'analyse
1) Quelle est l'opinion de l'auteur concernant la relation entre la science, la religion et la philosophie ?
2) Comment l'auteur caractérise-t-il la conception qui affirme que ces domaines ont une valeur égale ?
3) Quelle est la position de l'auteur sur la tolérance envers différentes croyances ?
4) Quel argument l'auteur avance-t-il pour soutenir que la vérité ne peut être tolérante ?
[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez en quoi l'auteur consid��re que la vérité ne peut être tolérante.
2) En utilisant les réponses précédentes, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.
[C] û Commentaire
1) Pourquoi l'auteur affirme-t-il que la vérité ne peut être tolérante ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la position de l'auteur concernant la science, la religion et la philosophie est justifiable.
Voici un exemple de commentaire linéaire du texte de freud :
- le texte de freud est un extrait de son ouvrage l'avenir d'une illusion, publié en 1927, dans lequel il analyse le phénomène religieux à partir d'une perspective psychanalytique.
Il s'agit d'un texte argumentatif, qui vise à défendre la supériorité de la science sur la religion et la philosophie, et à réfuter l'idée d'une coexistence pacifique entre ces trois domaines de l'activité intellectuelle humaine.
- dans la première phrase, freud expose la thèse qu'il va combattre, qui consiste à dire que la science, la religion et la philosophie sont des domaines distincts et égaux, qui n'ont pas à se mêler les uns des autres, et que chacun est libre de choisir sa source de vérité et de foi.
Il s'agit d'une thèse relativiste, qui nie l'existence d'une vérité universelle et objective, et qui valorise le pluralisme des opinions et des croyances.
Freud utilise le verbe "dire" pour introduire cette thèse, ce qui montre qu'il ne s'agit pas d'un fait avéré, mais d'une opinion courante, qu'il va contester.
Il qualifie cette thèse d'"inadmissible", ce qui exprime son désaccord radical et son indignation face à une telle conception.
Il utilise également le terme "domaine", qui suggère une séparation nette et une clôture entre les différents champs du savoir, ce qui va à l'encontre de sa vision d'une science ouverte et englobante.
- dans la deuxième phrase, freud critique la thèse qu'il vient d'énoncer, en montrant qu'elle repose sur des présupposés erronés et qu'elle a des conséquences néfastes.
Il affirme que cette thèse "passe pour" être distinguée, tolérante, compréhensive et libre de préjugés, ce qui implique qu'il s'agit d'une apparence trompeuse, qui cache une réalité plus sombre.
Il utilise des adjectifs valorisants pour décrire cette thèse, mais il les met en opposition avec le terme "malheureusement", qui introduit son jugement négatif.
Il soutient que cette thèse n'est pas "soutenable", c'est-à-dire qu'elle ne résiste pas à l'examen critique de la raison, qu'elle est incompatible avec la démarche scientifique.
Il ajoute qu'elle "participe" à tous les traits nocifs d'une weltanschauung (vision du monde) absolument non scientifique et qu'elle lui "équivaut pratiquement", ce qui signifie qu'elle contribue à diffuser une idéologie irrationnelle et dogmatique, qui s'oppose à la science.
Il utilise le terme allemand de weltanschauung pour désigner une conception globale et totalisante de la réalité, qui relève plus de la croyance que du savoir.
- dans la troisième phrase, freud expose sa propre thèse, qui consiste à affirmer la primauté de la science sur les autres domaines du savoir, et son exigence de vérité absolue et universelle.
Il commence par le mot "évident", qui marque sa conviction profonde et sa volonté de persuader son lecteur.
Il définit la vérité comme étant "intolérante", ce qui signifie qu'elle ne peut admettre aucune contradiction ni concession, qu'elle est unique et incontestable.
Il oppose la vérité à la tolérance, qui est pourtant une valeur morale positive, mais qui devient ici un signe de faiblesse et de relativisme.
Il affirme que la "recherche" (scientifique) considère tous les domaines de l'activité humaine comme les siens propres, ce qui montre son ambition universaliste et sa volonté d'expliquer tous les phénomènes par des lois rationnelles.
Il conclut en disant que la recherche doit devenir "inexorablement critique" lorsqu'une autre puissance veut en confisquer une part pour elle-même, ce qui implique que la science doit se confronter aux autres formes de savoir, notamment la religion et la philosophie, qui prétendent détenir une vérité indépendante ou supérieure à celle de la science.
Il utilise.