• Aristote
La quête du bonheur absolu
justice - bonheur



Le contexte :

Aristote explore la nature du bonheur et sa relation avec d'autres biens tels que l'honneur, le plaisir et l'intelligence. selon lui, le bonheur est une fin en soi, désirable pour lui-même et non en vue d'autres choses, contrairement à  ces autres biens qui sont choisis à  la fois pour eux-mêmes et en vue du bonheur.

L' auteur :

Aristote

(-384--322) Est un des premiers philosophes à considérer scientifiquement et rationnellement le monde. Il a formalisé la logique et le calcul logique, il est à l'origine de la tendance scientifique à classer le monde en catégories.

Le repère :

objectif/subjectif/intersubjectif

Le texte :

« Ce qui est digne d'être poursuivi par soi, nous le nommons plus parfait que ce qui est poursuivi pour une autre chose, et ce qui n'est jamais désirable en vue d'une autre chose, nous le déclarons plus parfait que les choses qui sont désirables à la fois par elles mêmes et pour cette autre chose, et nous appelons parfait au sens absolu ce qui est toujours désirable en soi-même et ne l'est jamais en vue d'une autre chose. Or le bonheur semble être au suprême degré une fin de ce genre, car nous le choisissons toujours pour lui-même et jamais en vue d'une autre chose : au contraire, l'honneur, le plaisir, l'intelligence ou toute vertu quelconque, sont des biens que nous choisissons assurément pour eux-mêmes (puisque, même si aucun avantage n'en découlait pour nous, nous les choisirions encore), mais nous les choisissons aussi en vue du bonheur, car c'est par leur intermédiaire que nous pensons devenir heureux. Par contre, le bonheur n'est jamais choisi en vue de ces biens, ni d'une manière générale, en vue d'autre chose que lui-même. »
Aristote

Les questions :



[A] - Questions d'analyse
1) Quelle est la différence entre ce qui est poursuivi pour soi et ce qui est poursuivi pour une autre chose selon le texte ?
2) Comment Aristote définit-il ce qui est plus parfait que d'autres choses ?
3) Comment le bonheur est-il considéré par rapport à d'autres biens tels que l'honneur, le plaisir, l'intelligence ou toute vertu quelconque ?
4) Quelle est la relation entre le bonheur et les autres biens selon Aristote ?

[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la notion de perfection dans le texte d'Aristote.
2) En vous basant sur les éléments précédents, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de son argumentation.

[C] - Commentaire
1) Selon vous, pourquoi le bonheur est-il considéré comme une fin en soi selon Aristote ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la recherche du bonheur est la principale motivation de l'existence humaine.

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, aristote s'interroge sur la nature du bonheur et sur sa place dans la hiérarchie des biens que l'homme peut poursuivre.

Il propose un critère pour distinguer les biens parfaits des biens imparfaits, et pour montrer que le bonheur est le bien suprême.

Le critère qu'il utilise est celui de la finalité : un bien est plus parfait s'il est poursuivi pour lui-même et non pour une autre chose, et il est parfait au sens absolu s'il est toujours désirable en soi-même et jamais en vue d'une autre chose.

Ce critère permet de rendre compte de la valeur intrinsèque d'un bien, indépendamment de son utilité ou de ses effets.

Aristote applique ce critère au bonheur, qu'il définit comme une fin en soi, que l'on choisit toujours pour lui-même et jamais en vue d'une autre chose.

Il oppose le bonheur à d'autres biens, tels que l'honneur, le plaisir, l'intelligence ou la vertu, qui sont certes désirables en eux-mêmes, mais aussi en vue du bonheur.

Ces biens sont donc imparfaits, car ils ne suffisent pas à eux-mêmes et dépendent d'un autre bien plus élevé.

L'enjeu de ce texte est de démontrer que le bonheur est le bien suprême, qui n'a besoin d'aucun autre bien pour être désiré.

Aristote s'inscrit ainsi dans une tradition philosophique qui fait du bonheur le but ultime de la vie humaine.

Il cherche aussi à établir les conditions du bonheur, qui ne se réduit pas à un simple état de satisfaction, mais qui implique une activité conforme à la raison et à la vertu.