• Marx
Le royaume de la liberté au-delà  de la nécessité
travail - liberté



Le contexte :

Marx expose ici que le véritable royaume de la liberté s'étend au-delà  de la sphàùre de production matérielle. il affirme que l'homme civilisé est contraint de lutter pour ses besoins, mais avec le développement des forces productives, il peut rationaliser ses échanges avec la nature. c'est ainsi que commence le développement des forces humaines en tant que fin en soi, créant un royaume de la liberté qui repose sur la base de la nécessité.

L' auteur :

Marx

(1818-1883) Père fondateur du communisme, qui condamne l'appropriation privée du capital (des moyens de productions) et donc en partie la thèse de Locke. Il reprend le système de Hegel pour fonder l'idée de lutte de classes afin d'analyser par la suite les différente

Le repère :

nécessaire/contingent

Le texte :

« En fait, le royaume de la liberté commence seulement là où l'on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l'extérieur, il se situe donc, par nature, au-delà de la sphère de production matérielle proprement dite. De même que l'homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire, l'homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de la société et le mode de la production. Avec son développement s'étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s'élargissent les forces productives pour les satisfaire. En ce domaine, la seule liberté possible est que l'homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu'ils contrôlent ensemble au lieu d'être dominés par sa puissance aveugle et qu'ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. C'est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s'épanouir qu'en fondant sur l'autre royaume, sur l'autre base, celle de la nécessité. »
Marx

Les questions :



[A] û Questions dÆanalyse
1) Comment l'auteur définit-il le "royaume de la liberté" dans ce texte ?
2) Quelle est la relation entre la production matérielle et la liberté selon Marx ?
3) Comment l'homme primitif est-il lié à la nature, et en quoi cela diff��re-t-il de l'homme civilisé ?
4) En quoi consiste la liberté possible dans le domaine de la production selon l'auteur ?

[B] û Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "C'est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s'épanouir qu'en fondant sur l'autre royaume, sur l'autre base, celle de la nécessité."
2) En utilisant les réponses précédentes, dégagez l'idée principale du texte ainsi que les étapes de l'argumentation de Marx.

[C] û Commentaire
1) Dans quelle mesure l'auteur sugg��re-t-il que la liberté est liée à la maîtrise de la production et à la rationalisation des échanges avec la nature ?
2) À la lumi��re de vos connaissances et de votre compréhension du texte de Marx, discutez de la pertinence de son analyse pour la société contemporaine.

L'analyse :

Voici un exemple de développement possible : dans ce texte, marx expose sa conception de la liberté humaine et de ses conditions de réalisation.

Il distingue deux domaines : celui de la nécessité et celui de la liberté, et il montre comment le premier conditionne le second.

Dans un premier temps, il définit le royaume de la liberté comme le domaine où l'on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l'extérieur.

Il s'agit donc d'un domaine où l'on n'est plus soumis à la contrainte de la nature ou de la société, où l'on peut agir selon ses propres fins et non selon des moyens imposés.

Ce domaine se situe, par nature, au-delà de la sphère de production matérielle proprement dite, c'est-à-dire au-delà du travail nécessaire pour assurer la survie et la reproduction des hommes.

Dans un deuxième temps, il reconnaît que ce royaume de la liberté n'est pas accessible immédiatement, mais qu'il dépend du royaume de la nécessité.

En effet, que l'homme soit primitif ou civilisé, il doit toujours lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire.

Ce domaine de la nécessité naturelle s'étend même avec le développement humain, car les besoins augmentent.

Mais en même temps, les forces productives s'élargissent pour les satisfaire.

Dans un troisième temps, il affirme que la seule liberté possible dans le royaume de la nécessité est que les hommes règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu'ils contrôlent ensemble au lieu d'être dominés par sa puissance aveugle, et qu'ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine.

Il s'agit donc d'une liberté relative, qui consiste à maîtriser les conditions du travail et à réduire son aliénation.

Enfin, il conclut que c'est au-delà du royaume de la nécessité que commence le véritable royaume de la liberté, où le développement des forces humaines devient une fin en soi.

Ce royaume ne peut s'épanouir qu'en fondant sur l'autre royaume, sur l'autre base, celle de la nécessité.

Il y a donc une relation dialectique entre les deux domaines : le royaume de la nécessité est à la fois une limite et une condition du royaume de la liberté.

Le texte de marx présente donc une conception dialectique et historique de la liberté humaine, qui suppose un dépassement progressif du travail aliéné vers une activité créatrice.

Il invite à penser les rapports entre nature et culture, entre contrainte et autonomie, entre travail et loisir.