Immanente à l'être humain, la conscience agit comme un juge intérieur qui observe, menace et maintient l'individu dans le respect des lois. bien que l'homme puisse tenter de s'échapper de cette voix en s'adonnant à des plaisirs ou des distractions, il ne peut jamais échapper à la réalité de sa conscience, qui le rappelle à lui-même et le réveille dàùs qu'il en perà§oit l'appel. même dans les moments les plus sombres, l'homme ne peut éviter d'entendre cette voix intérieure.
(1724-1804) Consacre toute son œuvre philosophique à établir les limites dans lesquelles la raison est légitime. Il va lutter contre les doctrines métaphysiques et recentrer la raison sur des connaissances plus certaines (mathématiques, physiques etc.)
objectif/subjectif/intersubjectif
« Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé, de manière générale tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur et cette puissance qui veille en lui sur les lois n'est pas quelque chose de forgé (arbitrairement) par lui-même, mais elle est inhérente à son être. Elle le suit comme son ombre quand il pense lui échapper. Il peut sans doute par des plaisirs ou des distractions s'étourdir ou s'endormir, mais il ne saurait éviter parfois de revenir à soi ou de se réveiller, dès qu'il en perçoit la voix terrible. Il est bien possible à l'homme de tomber dans la plus extrême abjection où il ne se soucie plus de cette voix, mais il ne peut jamais éviter de l'entendre. »
Kant
[A] - Questions d'analyse
1) Selon Kant, qu'est-ce que la conscience chez l'homme ?
2) Comment la puissance qui veille sur les lois est-elle liée à l'être de l'homme ?
3) En quoi la voix de la conscience est-elle terrible selon Kant ?
4) Que signifie le fait que l'homme ne peut jamais éviter d'entendre la voix de sa conscience ?
[B] - Éléments de synth��se
1) Expliquez la phrase : "Il peut sans doute par des plaisirs ou des distractions s'étourdir ou s'endormir, mais il ne saurait éviter parfois de revenir à soi ou de se réveiller, d��s qu'il en perçoit la voix terrible."
2) En vous aidant des éléments précédents, de quelle mani��re Kant définit-il la conscience chez l'homme ?
[C] - Commentaire
1) Pensez-vous que la conscience est une force inhérente à l'être humain ? Justifiez votre réponse.
2) À la lumi��re de vos connaissances et de vos lectures, et en tenant compte du texte, vous vous demanderez si la conscience est un frein à la liberté de l'homme.
Voici un exemple de commentaire possible du texte de kant :
- le texte de kant traite de la notion de conscience morale, c'est-à-dire de la faculté qui permet à l'homme de distinguer le bien du mal et de se juger selon des principes universels.
L'auteur cherche à montrer que la conscience morale est une réalité incontournable et irréductible pour l'homme, qui ne peut ni la créer ni la supprimer à sa guise.
- il commence par affirmer que tout homme a une conscience et qu'il se sent observé et menacé par un juge intérieur, qui n'est autre que sa propre raison.
Ce juge intérieur impose à l'homme le respect des lois morales, qui sont indépendantes de ses désirs et de ses intérêts.
L'auteur souligne que cette puissance n'est pas quelque chose de forgé par l'homme lui-même, mais qu'elle est inhérente à son être, c'est-à-dire qu'elle fait partie de sa nature rationnelle et libre.
Il utilise le terme de "inhérente" pour marquer le caractère nécessaire et universel de la conscience morale, qui n'est pas le produit d'une convention ou d'une illusion.
- il poursuit en décrivant les effets de la conscience morale sur l'homme, qui ne peut jamais lui échapper complètement.
Il dit que la conscience morale le suit comme son ombre, c'est-à-dire qu'elle est toujours présente et qu'elle se manifeste même quand l'homme pense l'ignorer.
Il dit aussi que l'homme peut sans doute s'étourdir ou s'endormir, c'est-à-dire se distraire ou se plonger dans le plaisir pour oublier ses devoirs, mais qu'il ne saurait éviter de revenir à soi ou de se réveiller, c'est-à-dire de prendre conscience de sa responsabilité et de ses fautes.
Il emploie les termes de "étourdir" et "endormir" pour suggérer que l'homme qui fuit sa conscience morale est dans un état d'inconscience ou d'insensibilité, qui n'est pas conforme à sa dignité.
- il termine en reconnaissant qu'il est possible à l'homme de tomber dans la plus extrême abjection, c'est-à-dire dans le mépris total de la morale et de soi-même, mais qu'il ne peut jamais éviter d'entendre la voix de sa conscience.
Il utilise le terme de "abjection" pour exprimer le dégo¹t et la honte que devrait éprouver l'homme qui renonce à sa vocation morale.
Il utilise le terme de "entendre" pour indiquer que la conscience morale se fait toujours entendre, même si l'homme ne veut pas l'écouter ou lui obéir.
- le texte de kant a pour enjeu de défendre l'idée d'une conscience morale universelle et inaliénable, qui fonde la dignité et la liberté humaines.
Il s'oppose ainsi aux conceptions relativistes ou sceptiques de la morale, qui nient l'existence d'une loi morale objective et commune à tous les hommes.
Il s'oppose aussi aux conceptions empiristes ou matérialistes de la conscience, qui réduisent celle-ci à un phénomène psychologique ou physiologique, dépendant des circonstances ou des sensations.
Il affirme au contraire que la conscience morale est une réalité rationnelle et transcendantale, qui émane de la raison pure pratique et qui s'impose à l'homme comme un impératif catégorique.